lundi 16 décembre 2013

Les yeux et le ventre à la bonne taille

Je ne sais pas à qui raconter tout ça.

Encore une personne à qui je n'avais jamais adressé la parole la veille qui vient me confesser ses extralucidités, en m'abordant par un simple "je peux te parler?".

-"Je n'ai pas l'habitude de dire ça comme ça, mais..."

Mais. Oh là là, les situations se répètent. De mon côté, je vais finir par trouver ça banal...

Il a des yeux d'une limpidité fascinante. Il me dit que ça faisait un moment qu'il n'avait plus eu de visions de ce genre, qu'elles s'étaient un peu perdues en cours de route. Il évoque mes points de rupture, mes axes embourbés, de but en blanc, avec extrême gentillesse. Et puis, il me parle de ses visions à mon sujet.

-"Je vois les anges. Quand je te regarde. Je ne sais pas si tu es guidée par les anges, où si tu es toi-même un ange. Un ange, je veux dire, avec la fonction de guider. Mais dans ton dos, je vois les ailes..."

Il me dit que j'ai un coeur gros comme ça, me demande si je n'ai pas l'impression d'ignorer certains de mes dons, et si je n'aurais pas par hasard des origines espagnoles.

-"Non pourquoi, les anges viennent d'Espagne?"
-"Non, c'est juste que toi et moi nous avons été liés, alors je me questionnais sur la provenance..."

Et l’ambiguïté débarque ici.
Parce que le problème avec ces connexions intenses de l'âme, c'est l'image que l'on souhaite figer sur ce lien qui se rappelle à nous.

Ah! j'aimerais tellement me débarrasser de ce désir de plaire. Cela clarifierait tellement mes relations avec les autres. Mais, même si je fais des efforts, même si je ne fais aucun geste, aucun sous entendu ou quoi que ce soit qui laisserait prétendre à une ouverture, bien au contraire, je sais que l'instinct qui est en moi se joue de moi, et que mes énergies testent et s'impliquent dans des actions d'influence. Je ne veux profiter ou exercer d'emprise sur personne. Cet homme est marié et a un enfant. Alors, lorsqu'il me regarde, troublé, avec ses yeux d'opaline et qu'il me dit que nous sommes liés, qu'il voit mes ailes d'ange et que j'ai un coeur gros comme ça, je me réfrène, me répète "Anne, prends du recul, reste humble, ne t'émoustille pas trop et laisse couler....". Mais je n'arrive pas à m'écouter au pied de la lettre. Je ne peux m'empêcher, de loin, de l'observer. D'essayer de comprendre. De sonder l'être. De me connecter à son coeur. Je devrais le laisser tranquille, peut-être. Mais je sens ses yeux posés sur moi, également. Que faire?

Sommes-nous assez sages pour établir des rapports justes?
Pour se partager l'amour pour ce qu'il est? C'est à dire, simplement de l'amour. Sans intention de retour, d'attention, de séduction, de pouvoir, de possession? Peut-on s'aimer justement? Et rester à sa place?
Les yeux et le ventre à la bonne taille.

Et ce soir, un autre inconnu qui m'écrit : "Vous êtes Faite pour de Grandes Choses".
C'est la saison?
C'est étrange, mon entourage proche ne dit pas cela de moi...

vendredi 6 décembre 2013

So come in my cave and I'll burn your heart away

Les rêves me prennent un peu de court. Me brouillent les pistes d'une vie éveillée.
Ils sont peuplés de ces hommes perdus de vue qui viennent me rendre visite. Qui déclament leurs émois à cœur ouvert, se déclarent à moi d'une flamme ardente parfois. Parfois ils sont simplement passés voir comment j'allais, puis rassurés, s'en retournent à l'anonymat de la mémoire. Je me réveille alors avec l'esprit fourni de tous ces visages auxquels je n'avais depuis longtemps plus mis de formes.

Je ne rêve pas de mon sorcier bienveillant.

Je ne sais même plus si je dois dire mon amoureux. Cela fait plus de deux mois que j'agite mes bras dans le brouillard d'un nous. J'ai l'impression de nager en eaux troubles. Mais en fait j'avance, un pied devant l'autre, avec ou sans lui. Je n'ai pas de nouvelles depuis lundi. Ça ne nous était jamais arrivé. Même sans temps à s'accorder, sans réseau, sans portable, on s'était toujours débrouillé pour s'envoyer des petites choses. Je m'inquiète pour lui. Peut-être qu'il a beaucoup de paramètres matériels et émotionnels à gérer. Peut-être qu'il lui faut s'isoler pour trouver des réponses. Peut-être qu'il n'est pas en mesure de parler à quelqu'un. Peut-être que sa mère l'a quitté, et qu'ils sont en train de lui faire leurs adieux. Peut-être qu'il vit son deuil à sa manière.

C'est dans des moments comme celui-ci où je me sens assez insignifiante. Je sais bien que tout ça ne me concerne pas ou peu. Je sais bien que ce qui se joue ici ne m'appartient pas, et qu'il serait presque inconvenant que je m'y implique. Mais je suis assez triste à l'idée qu'il ne pense pas à m'appeler pour épancher ses peines. Qu'il ne pense pas à trouver du soutien dans ma voix. Mais peut-être est-il lui même sa propre canne? Et qu'en un sens, la vie entière le soutien.

Je ne sais pas pourquoi je ne peux m'empêcher de trouver ça un peu amer.

Cave acoustic by Muse on Grooveshark

mercredi 4 décembre 2013

T'as quel âge?

Quand elle m'a dit que la noirceur que les autres percevaient en moi n'était que le reflet de leur propre noirceur intérieure, je lui ai répondu que je ne pouvais pas n'être que fortuite dans cette histoire. Que pour la refléter, il faut la posséder un minimum, cette noirceur, et que mon désir était de travailler là dessus.

Alors cette dame éclairée de soixante dix balais m'a entrainée dans une pièce à part, son chien ne nous lâchait pas d'une semelle. Elle s'est assise en face de moi et elle a commencé :
-" Ce que je vais vous dire, vous n'allez peut-être pas l'entendre souvent alors écoutez-le bien.

Vous êtes une très vieille âme. Qui avez de grandes choses à accomplir sur cette Terre. Ces gens sont jaloux. Même s'ils sont éveillés, même si c'est inconscient. Vous êtes plus jeune qu'eux dans cette vie, mais en réalité, vous êtes beaucoup plus ancienne. Vous possédez le savoir véritable. Ils sont jaloux, car dans leur milieu, vous êtes une concurrente. Quand ils vous disent que lorsque vous parlez, ce n'est pas vous qui parlez, c'est parce que vous êtes guidée, et que vos mots sont des vérités qu'ils ne sont pas prêts à entendre. Lorsqu'ils vous disent que votre regard les effraie, qu'à travers celui-ci une force tente de les atteindre, c'est simplement que comme moi, lorsque vous plongez les yeux en quelqu'un, vous sondez son âme, et qu'ils peuvent avoir peur de dévoiler des parties qu'ils se cachent à eux-même. Moi quand je vous regarde de cette manière, je vois votre grandeur d'âme, je ne vois pas le noir. Lorsqu'une personne est grande comme vous, elle doit travailler l'humilité. Elle doit s'incliner, jusqu'à se mettre au niveau des autres. Après bien sûr, nous sommes des humains. Nous avons des hauts, des bas comme chacun. "

C'était assez étrange, qu'une dame que je ne connaissais pas il y a deux minutes de cela me dise de telles choses.
Même si ce n'est pas la première fois.

Ce qui me questionne, c'est cette propension à se focaliser sur l'ancienneté de l'âme comme critère de beauté spirituelle moderne. Comme si le nombre de vies correspondait à une lettre. Une lettre de bonnet de soutien gorge. Bref.

Combien de fois, finalement, mes amoureux ou amis proches ne sont pas venus m'annoncer qu'un tel thérapeute ou autre illuminé leur avait déclaré qu'ils possédaient une vieille âme chargée d'une mission cruciale pour l'avenir de cette planète? Et que font-ils après cela?
Ils se regroupent entre eux, forment un boys band, un gang spirituel de personnes élevées aux pouvoirs géniaux, une confrérie de super héros? Des super héros qui se permettent de dire ce qui est bon ou pas, ce qui est juste ou pas, ce que sont véritablement les gens et ce qu'ils doivent faire pour être heureux, tout en combattant de leur côté tout un tas de problèmes personnels à tous les niveaux qui mériteraient bien l'aide d'un héros, un vrai, pour sûr.

Et après? Une fois qu'on les a convaincus qu'ils sont grands et puissants?
Ils sont aveugles. Aveugles et manipulables.

Comment reconnaitre un être réellement sage et ancien?
N'est-ce pas celui qui en parle le moins?
Qui n'a pas besoin de se le répéter à longueur de journée?
Qui n'a pas besoin de l'imposer aux autres? Sa sagesse, ses idées?
Qui ne juge pas le parcours d'autrui en fonction du sien?
Qui ne pense pas les courants similaires "presque pareils mais en moins bien"?
Qui ne croit pas détenir LA vérité?
Un être sage, n'est-il pas simplement un exemple de sagesse?

C'est aberrant, tous ces gens qui s'agitent, ergotent et ne vont nulle part, se complaisant dans leur grandeur spirituelle, persuadés de percer le fond des illusions alors même qu'ils ne sont pas foutus d'observer le bout de leur propre nez. Refusant de remettre en question des actes et des habitudes de pensées basiques sous prétexte qu'ils en savent plus que les autres, qu'ils en ont vus plus que d'autres, prétexte fondé évidemment sur une pensée profonde certes mais néanmoins toujours subjective qui entraîne elle-même un jugement tout aussi subjectif et restreint. 
Un maître ne cesse-t-il jamais d'étudier les bases qu'il enseigne? Ne les étudie-t-il pas plus assidument que quiconque?

Je ne comprends décidément pas pourquoi, avec tous ces individus rencontrés autoproclamés spirituellement élevés et éveillés, je n'en ai pas trouvé (ou si peu) des modestes et réellement appliqués dans leurs efforts personnels. Pourquoi ça ne me donne pas envie de les suivre? Certes, ils ont tous eu des vies incroyables et il y en aurait des romans à écrire. Certes ils ont la connaissance. Mais la sagesse? Où est la mise en pratique de leurs tirades?

Après tout, grande ou petite âme, on est logés à la même enseigne. On se fournit chez le même distributeur. On a tous pris le corps qu'on nous a donné et on foule la même Terre chaque jour de notre existence. Bien sur qu'il y a des nuances. Mais les bases, elles sont communes. A se concentrer sur des détails de nos vies passées on en oublie l'essentiel. On parle d'ego, de présent, d'acceptation, d'ouverture. Pourtant, ces mots là qui sortent de notre bouche, c'est avant tout à nous qu'ils parlent. Nous sommes tous aussi uniques que nous sommes similaires. Alors arrêtons de nous croire l'un ou l'autre. Dans le fond, nous ne sommes pas plus grand qu'un autre. Pas plus utile qu'un autre. Puisque nous sommes ici, au même moment, au même endroit, avec l'autre. Nous sommes l'autre. Par conséquent, cette définition ne peut pas être discriminatoire.

jeudi 28 novembre 2013

Inlassablement, des fins et des commencements

Quelque chose a définitivement changé dans mon corps.
Au point que je m'urine dessus juste avant de m'assoir sur la cuvette, comme si mon cerveau ne pouvait plus commander. Quelque chose a définitivement changé. Je pensais coupable le temps et la trace qu'il avait laissé en me parcourant l'existence. Je me sens.
Âgée avant l'heure.

Peut-on réellement vivre plus vite que ce que le temps passe?

Chaque matin je me réveille courbaturée comme si, j'avais inlassablement dormi du mauvais côté du lit. Des douleurs qui ne me quittent jamais, désormais. Je suis impressionnée par cette capacité du corps à être si humble qu'il laisserait passer toutes les préoccupations de la vie avant lui, sans jamais rechigner sur sa propre souffrance, en se faisant tout petit, insignifiant, en arrière plan des problèmes, des importances. On ne joue pas avec la santé. On peut le payer, des décennies plus tard. C'est une partie d'échec avec tellement de coups d'avance.

Oui, les choses ont changé. En amour, dans mon esprit. Pas plus tard qu'hier soir, je disais à une amie que l'erreur était de penser que ce truc que l'on souhaite accomplir, c'est d'être avec celui qu'on aime. On a tous un rôle à jouer sur cette Terre, et il est propre. On peut faire ce chemin ensemble, c'est tout a fait possible. Mais le chemin, ce n'est pas "être ensemble" et ça n'en sera jamais la finalité.

C'est tellement étrange pour moi de visualiser ces mots sortant de mon cerveau.
Ça ne ressemble tellement pas à ce que j'ai pu être, avant.
Avant, je ne vivais que pour l'amour. Je courrais après ce sentiment d'être amoureuse, éperdue. Perdue. Je courrais et courrais des marathons en mon crâne, et tous ces concurrents qui se disputaient mon coeur dans mes fantaisies éveillées. J'en écrivais, des histoires. Des romances, j'aimais les vivre, quitte à tout balancer au loin et faire un doigt d'honneur au présent, à ce que j'avais construit, à ce vers quoi je souhaitais aller, celle que j'aspirais à devenir. Je pouvais me mettre en pause indéfiniment, comme ça, pour glorifier la passion qui m'animait.

Petite, lorsqu'on me demandait si je ne devais vivre le restant de mes jours qu'avec une seule de ces trois possibilités, de l'argent, l'amour ou la santé laquelle je choisirais, je répondais l'amour. Sans hésiter. J'étais persuadée qu'à cette question là, il y avait une bonne réponse. Et qu'elle sortait de ma bouche à l'instant même.

Il n'y a ni bonne ni mauvaise réponse.
Simplement celle qui nous appartient véritablement.

dimanche 10 novembre 2013

Catcha catcha, les étoiles

Je me demandais, simplement.
Quand tous les yeux sont tournés vers toi.
Comment ne pas être grisée par ces regards qui te dévorent?
Comment rester soi? Vraiment.
Comment rester intègre? Ne pas jouer sur le fil.
Ne pas jouer le même jeu que tous ceux.
Tous ceux dont l'aura scintille. Et qui la confrontent.
Qui la testent sur toi.
Comment rester stoïque?
Dans les déferlantes de courbettes.
Dans les sourires admiratifs des beaux garçons rodés.
Ne pas s'emballer.
Ne pas prendre toutes les mains que l'on te tend sans regarder.
Sans te regarder en profondeur.
Juste, la façade.
Tu sais, l'aura qui scintille.
Celle qu'on s'évertue à vouloir attraper.
Catcha catcha, les étoiles.

vendredi 8 novembre 2013

Lâcher prise

Envoyé il y a un petit bout de temps, un samedi 10 octobre à l'approche des douze coups de minuit :

"Mon amour,

Notre conversation m'a pas mal fait réfléchir, encore une fois.
Et encore une fois, face à toutes ces possibilités de réactions et ces contradictions entre les pensées et les actes, entre ce qui est réel de ce qui ne l'est pas, entre ce qui est une vérité et ce qui est caché, ce qui est juste et ce qui l'est moins, ce qui est se respecter et ce qui est respecter l'autre, empiéter sur la place de l'autre et se faire empiéter sa place, entre ce qui provient de sa pensée et ce qui n'en provient pas, entre ce qui est un choix et ce qui ne l'est pas, ce qu'on croit choisir et ce qui nous illusionne, dans tout ce brouhaha de discernement et ce flou artistique des émotions, je ne connais qu'une méthode.

Laisser faire.

Ça m'arrache un peu l'ego et le cœur parce que je souhaiterais me battre pour ce que je crois juste. Parce que je souhaiterais pointer du doigt les incohérences. Les fuites. Les risques, les conséquences des actes et des non actes. Parce que j'ai le sentiment de reconnaître les situations et de les voir prudemment arriver, lentement, mais sûrement. Parce que j'ai le sentiment. Parce qu'il m'est précieux.  Parce que j'ai envie d'en finir. Que je souhaite mener une vie simplement. Sans me la compliquer outre mesure.

Je dois laisser faire. Sans juger. Si cela prend la bonne direction ou non. Si cela va trop vite ou pas assez.

Laisser faire. Oublier que j'ai des raisons. Des envies.

Arrêter d'anticiper. Même si c'est un don. Même s'il me permet d'avoir un temps d'avance sur la suite.
Il y a bien un temps pour tout.

Je t'aime.
C'est peut-être finalement à moi de te laisser tranquille..."

samedi 2 novembre 2013

Pas du tout le genre de nana à faire des déclarations à tout va

Un mail envoyé ce 2 novembre à 22h20, à destination unique :

"Mon amour,

J'ai un peu réfléchi, haha.

Je crois bien que tu m'aimes d'une manière époustouflante. Je te crois. Après tout, je l'ai vu de mes propres yeux, senti de mes propres pores. J'ai compris, après les quelques jours merveilleux passés en ta compagnie, que je ne n'avais pas d'inquiétudes à avoir concernant l'intensité de ton sentiment, sa douceur, ainsi que l'infinie tendresse que tu me portes malgré les élans de fougue qui nous emportent. Je comprends aussi que tu veuilles te protéger. Te préserver du reste.

Il ne me reste maintenant plus qu'à faire confiance.
A te faire confiance, aussi.
Et à lâcher prise.

Si tu veux bien, concentrons-nous à nous forger de beaux souvenirs lorsque nous nous reverrons, loin des déceptions, concentrons-nous sur ce qu'il y a de beau en nous afin de faire fructifier notre petite graine du bonheur partagé. Ça n'effacera en rien le travail que l'on doit faire pour changer. Mais comme tu as pu me le dire plus tôt, le travail, on le connait, il est inutile de le ressasser indéfiniment.

Je préfère choisir de regarder ce qu'il y a de positif. C'est ce genre là d'encouragement que je souhaite pour nous deux. Il y a pragmatiquement deux façons d'entreprendre le travail. Tenter d'enrayer ce qui ne nous convient pas, ce qui ne nous correspond pas, et tenter de faire grandir ce qu'il y a de bon en nous afin qu'il prenne petit à petit entièrement la place. Je préfère fondamentalement être jardinière plutôt que guerrière. Et toi?

Même si ce n'est jamais ni tout noir, ni tout blanc, et que les réalités sont multiples et empilables, n'aimerais-tu pas jardiner avec moi? Même si nous avons été de piètres mains vertes pour nos petits cyprès, il nous reste nos arbres intérieurs qui, indubitablement, tendent à se rejoindre par le bout de leurs branches.

Je t'aime.

Je te demande sincèrement pardon pour mes excès et mes déboires.
Je ne peux pas te demander pardon pour ce que je suis.
Mais je suis désolée pour ce que cela implique, et pour tout le chemin que j'ai encore à accomplir afin d'être véritablement moi.

Si j'avais une requête à te formuler, ce serait de ne pas perdre espoir.
Et qu'à chaque instant, nous ne cessions de nous souhaiter le meilleur.
Que nous puissions nous envoyer des sourires, parce qu'à côté de notre relation, je le sais, ce n'est pas tout rose, et plutôt compliqué. Même s'il n'y a pas de hasard. Même si nos routes se croisent aujourd'hui, alors qu'il y a déjà tellement à affronter. Soyons compagnons de fortune.
Un allié l'un pour l'autre.

Je t'aime.
Rendons-nous plus fort."

samedi 26 octobre 2013

Ultime mensonge

Juste histoire de me donner un peu de réconfort.
Parce que ce soir je pense à d'autres choses.
Il commence à sérieusement me manquer.
Je le sens loin.
A mille lieux de nos préoccupations intimes.
A mi-chemin entre la mort et la vie, des décadences foudroyantes en flagrant délit, j'ai mal choisi mon moment pour lui dire de ne plus m'appeler.
J'ai envie d'être là pour lui.
A ses côtés, pour panser ses vides de toute ma tendresse. Lui envoyer mes bras, serrer fort ses chagrins et ses êtres tout proche qui s'en vont à petit feu, mais tellement peu à brûler qu'il n'en faut pour en craquer une. J'aimerais qu'il m'en parle. Qu'il balance tout, tout ce qui l'agace, le fatigue, tous ces aller-retour dans ces couloirs de l'angoisse, toute l'éponge à presser pour évacuer celle des autres, d'angoisse, je veux bien l'essorer moi. Essorer tes peines. Si je pouvais être là pour toi.
Je sais que c'est difficile.
Qu'en toute autre circonstance, j'aurais eu le droit de faire la gueule.
Mais que là, je peux pas.
Je peux pas, parce que je tiens à toi.
Parce que ça me concerne.
Parce que ça m'arrache la poitrine de réprimer mes élans, comme si je savais déjà où était ma place, comme si je connaissais tous les gestes, tous les silences qui te feraient du bien et mettraient ton esprit au bon endroit. J'aimerais être là pour toi. Pour quand tu peux pas tout supporter tout seul. Pour quand tu te sens à deux doigts, sur la ligne en équilibre. J'aimerais être là pour te tendre la main et que tu t'appuies un peu quand tu te sens flancher à l'écart du monde.

Mais en fait t'as besoin de personne.

T'es depuis longtemps anesthésié de la vie qu'il te reste.

mardi 22 octobre 2013

Au quatrième top il sera....

Un appel de lui à quatre heures du matin.
Pour voir si sa nouvelle oreillette de portable fonctionnait.

WTF?

Je croyais qu'il avait compris les limites.

Mais il me réveille à quatre heures du matin sans raison, sans envie particulière, alors que mon cœur fait boum quand son prénom s'affiche sur mon écran de téléphone et qu'à chaque fois, même au saut du lit le cerveau en veilleuse je me dis : "ça y est, il s'en est rendu compte!". Qu'il m'aime. Qu'il veut faire un bout d'existence avec moi. Au plus profond.

Mais ce sont toujours les mêmes rengaines qui reviennent. Il m'aime. Il ne sait pas. Il ne sait pas aimer. Nous n'avons pas les mêmes modes de vie. Mais peut-être après. Sans attendre, sans espérer. Le temps aidant.

Bullshit compréhensive.
Mais bullshit quand même.

Que croit-il?
Qu'il a le droit de décider de ne pas s'impliquer dans une relation avec moi malgré les sentiments car il ne se sent pas prêt, mais par contre, qu'il peut m'appeler à quatre heures du matin pour rien, comme tout individu lambda le ferait dans la plus cohérente et banale des connexions sociales?

Bah non. Il faut choisir coco.
CHOISIR.

Je parle aussi pour moi.
Peut-être qu'écrire est comme une prière.
Peut-être que ça aide à fixer les souhaits, les décisions avant qu'elles ne se matérialisent. Peut-être est-ce une part intégrante du processus.

Alors, je souhaiterais....

Si je pouvais adresser une prière, je souhaiterais trouver la force de passer au dessus de tout ça.
Ou non, la force on l'a toujours, puisque inévitablement, on finit par oublier.
Je souhaiterais surtout, surtout, ne pas m'infliger de souffrances inutiles. Ne pas m'éterniser sur des problèmes insolvables. Je souhaiterais pouvoir trouver en moi la réponse véritablement juste, celle qui correspond à ce qui est le mieux pour moi. Même si cela tranche avec mes sentiments d'aujourd'hui, je veux bien passer à autre chose, si je sais tout au fond que c'est ce qui doit être fait dans le cours de l'histoire alors, s'il vous plait.

Permettez-moi de savoir.

lundi 21 octobre 2013

Le coeur en mode sans échec

Qu'est-ce que je l'aime.
Comment faire?
Plus le temps passe, plus je l'aime.

Il a dû le comprendre hier soir. Lorsqu'il m'a un peu taquinée par texto, me faisant croire qu'il avait pris la route pour me rejoindre. Je me suis mise à pleurer de joie, de soulagement. J'avais tellement envie de le revoir, tellement envie qu'il vienne. Je bouillonnais dans tous mes pores, j'attendais ça tous les jours, qu'à un moment donné, il craque et prenne sa voiture, trois heures trente de trajet pour rejoindre mes bras, se glisser sous mes draps partager une étreinte. Que j'en ai pleuré.
Bien sûr, lorsqu'il m'a avoué qu'il m'avait fait marcher, qu'il n'était pas parti mais allongé dans son lit en train de m'écrire, j'en ai pleuré aussi. Mais ça n'avait plus la même teneur.

Je crois qu'il a compris. Aujourd'hui, il ne m'a pas écrit.
Même si finalement, je n'ai pas réussi à lui envoyer le dernier message :
"J'en ai ma claque de tout ça."
Il l'a peut-être entendu intrinsèquement. Intuitivement.

Quand je suis amoureuse de la sorte, mon cœur est en mode sans échec. Il n'y a pas de possibilité de laisser tomber, de ne plus croire en son sentiment, de croire cela terminé ou bien vain, inutile. Cette espèce d'espoir plus vaste que l'univers me dépasse littéralement sans en trouver la logique ni même les ressources. Je suis quand même un minimum cohérente, cartésienne. Alors, comment puis-je continuer à espérer de la sorte et me pousser à attendre le retournement de situation sur des mois, des années, alors que plus rien ne vient, alors qu'il n'y a aucune preuve, aucun signe qui justifieraient une telle démarche? C'est incompréhensible pour mon pauvre cerveau.

Mais c'est comme ça. Je les observe en plein cours d'existence. Les récurrences. Les réflexes.
Je me rappelle cette passion consumante envers cet autre sorcier qui enlevait le feu, encore une rencontre karmique. Comme je l'ai attendu. Comme j'ai persévéré, malgré les coups dans l'ego, dans le corps, dans le coeur, dans l'âme, malgré l'irrespect, l'inécoute, l'ignorance, malgré les traumatismes engendrés qui perdurent encore aujourd'hui, comme j'ai cru que tout était possible par la force de mes convictions et la volonté d'évoluer vers une histoire meilleure. J'étais indécrochable. Indécrottable. D'une patience sans borne. Et complètement épuisée, mais je ne regardais plus.
Comme cela a été libérateur qu'il trouve quelqu'un d'autre.
Qu'il ne laisse plus de place à l'espoir. Et qu'il me dise clairement : non.

Et pas "si", "mais", "je sais pas", "peut-être".

J'ai pu souffler et me diriger vers un ailleurs. Me détacher de mon bug sentimental qui ne m'offrait aucune sortie.

Enfin, cela est différent.
Même si c'est pareil.

Être confrontée à la même sensation intérieure.
Au même choix.
Comment faire?
Ce n'est pas qu'on ne peut pas. C'est qu'on n'en a pas réellement envie.
Lâcher prise.
Lâcher l'affaire.

Tiens, ça me fait penser à un de ces textes que je lui ai envoyé dernièrement.
Mais ce sera pour une prochaine fois.

samedi 19 octobre 2013

Let's stay together itsumo

How deep is your love?

Je n'avais pleuré que le soir même et le lendemain matin.
Mais quand mes yeux se bousculent sur ce texte, les larmes s'abattent sur mes joues. Dans l'instantané.
Je l'aime.
Je l'aime comme au premier jour.
Rien n'a changé.
Je ressens toujours aussi fort, animée par...je ne sais quoi, de pertinent, d'indestructible, d'optimiste espoir inébranlable. Même lorsqu'on lui dit que c'est terminé. Il n'y croit pas. Parce qu'il sait mieux que quiconque, à quel point l'amour vaincra à la fin.

Il se croit dans un film.

Aujourd'hui mes doigts se délient sur les touches noires et blanches, reprendre un vieil air japonais de mon adolescence. Et lorsque je jette un regard sur sa traduction, je me dis qu'il me traduit à la perfection. Je me dis qu'il n'y a pas de hasard.

How deep is your love?

On ne cesse de se poser la question.

Il y a quelque chose qui m'échappe.
C'est ce manque de doutes en moi quant à la fiabilité de mon cœur et de ce qu'il perçoit, de ce pour qui il bat et pourquoi il bat. Il fait ça tout le temps, quand il est amoureux. Je veux dire, de ne pas lâcher l'affaire. D'y croire obstinément.

Je ne sais pas quoi faire de cet amour débordant qui vient de perdre domicile.
Je lui ai annoncé la nouvelle pourtant, mais il persiste à ne pas vouloir entendre.


For Fruits Basket by Ritsuko Okazaki on Grooveshark


J'ai été tellement touchée, tu étais en train de rire
Avec un sourire tellement chaleureux.
Le printemps était encore loin. Dans la terre froide,
J'attendais que les graines germent.

Par exemple, même si aujourd'hui nous souffrons,
Même si les blessures d'hier sont encore présentes,
Je veux croire que je peux libérer mon cœur.
Je ne peux pas me réincarner,
Mais je peux continuer et changer.
Restons ensemble à jamais.

Ne souris qu'à moi, et caresse-moi avec tes doigts.
Ce simple désir est toujours présent.
Je veux que les choses soient simples. Pour ne plus avoir de regrets,
Quittons ensemble cet océan de lamentations.

Par exemple, même si aujourd'hui nous souffrons,
Un jour, cela deviendra un souvenir chaleureux
Si tu gardes tout ceci au fond de ton cœur.

Je comprends le sens de notre existence ici,
C'est pour connaître la joie de vivre.
Restons ensemble à jamais.


(traduction récupérée sur AnimeKaillou)

mardi 8 octobre 2013

J'ai décidé d'écrire

J'ai décidé d'écrire.
D'écrire tout mon amour, sous toutes les coutures. De l'épuiser par les mots, tirer sur la corde sensible jusqu'à ce qu'elle lâche.
Au fond, peut-être que ce qui est difficile, c'est cette impression pesante de ne pas pu avoir tout exprimé à quelqu'un. De ne pas lui avoir tout dit. Tout décrit de notre sentiment, tout disséqué de notre émoi à son égard. Qu'il parte sans savoir, ce gros que l'on a sur le cœur.

Alors j'ai décidé d'écrire.
De ne pas cacher ce que je ressens.
D'assumer que je l'aime.
De le lui déclamer.

Dans toutes ces déclarations, lui signifier à quel point.
Il compte pour moi.
Je le fais avant tout pour mon bien.
Pour ne rien avoir à regretter.
Pour qu'il puisse s'en aller sans que je pende à ses bras.
Je déballe le sac à émoi.
Il se fera bien moins lourd une fois vidé.
Une fois le bric-à-brac sorti, lui, il prendra ce qu'il veut, il choisira ce qu'il a envie de retenir, de garder avec lui.
Moi, j'aurai fait ma part du travail.

samedi 5 octobre 2013

Je ne l'ai jamais autant aimé que depuis qu'il n'est plus là

Je ne sais que dire, et ma gorge se noue d'avance.
Alors finalement, c'est encore de mon ressors. De ma panoplie d'émotions.
Les chagrins d'amour.

Qui l'aurait cru. Moi qui me pinçais un peu le cœur pour le sensibiliser aux bonnes personnes. Pour lui apprendre patiemment à s'orienter dans la jungle des communs. Moi qui pensais qu'il était un peu long à la détente mais qu'à force, il finirait bien un jour par s'ouvrir. Qui l'aurait cru. Que j'obtienne gain de cause aujourd'hui, après tant d'années d'attente et de ratés. Et pour qui, pour quoi?
Un chagrin d'amour?

Pitié.

A quoi bon s'ouvrir si c'est sur la déprime, la perte et la peur.
A quoi bon s'ouvrir si c'est déjà fini.
A quoi bon se rendre compte qu'on aime éperdument quelqu'un qui n'est plus là. Et que les larmes qui tiennent dans nos bras, on est capable de les verser. A quoi bon savoir que c'est lui. Si dès la suite de l'idée, on tombe sur du néant, des doutes, des angoisses. Franchement.
A quoi bon l'aimer maintenant.

A quoi bon respirer.

Mon portable est tombé à plat hier avec l'averse.
Je suis complètement déconnectée. Et une envie infinie de crier ma peine à quelqu'un.
Sentiment de solitude.
Je redoute de sortir, de fouler les pavés, comme s'ils lui appartenaient tous. Comme si tout me ramenait à lui, que toutes les routes menaient à mon amour. Comme si chaque parcelle de vie était sur le point de m'exploser à la gueule et déclencher les torrents de larmes que je peine à contraindre. Je redoute le ciel, le soleil, les bruits, je redoute le beau en effet miroir de tous ces moments que je souhaiterais vivre en sa présence. C'est insupportable. Moi qui pensais en avoir fini avec ce genre de souffrances inutiles. Devoir les réintégrer dans mon existence encore et encore, c'est insupportable. Aimer de la sorte, c'est insupportable. Pourquoi ne peut-on pas être ensemble?

C'est si simple, pourtant.

Des larmes sponsorisées Lacoste

Sous la pluie battante, j'ai fait mousser mes bottes.
Revoir la frimousse de mon idole de chanteur, un an et des poussières.
Ce soir toutes les musiques ont l'air accélérées.

Toutes les musiques ont l'air accélérées et ta tronche est posée sur le cou de mon chanteur préféré. A la place du bellâtre, j'ai ton visage, tes traits, anguleux mais discrets et bien taillés, j'ai ta barbe fine, ton regard noisette et ta bouche que la lumière souligne, à la place d'une idole de jeunesse, j'ai un amour manqué, planqué dans un coin de montagne. Et quand l'artiste articule les mots, j'ai l'impression que tu me parles, que tu fais des pitreries, comme à ton habitude, que tu me souries, que tu me grimaces, juste pour me faire rire. J'ai l'impression que t'es tout le temps là. Jusque dans mes vieux fantasmes de groupie. Tu fais chier.
Tu romps tous mes charmes.

Sous les pluies diluviennes, j'ai le cœur sensible aux changements de température.
Sous les pluies diluviennes, j'ai les yeux humides.

Alors, en toute hâte, je retourne faire mousser mes bottes dans les flaques. Trempée jusqu'aux os, je me perds dans la ville. Je me perds. Puisque tu n'es pas là.

Tu la connais l'histoire de celui qui comprend qu'il ne peut vivre sans que depuis qu'il ne l'a plus?
Elle est ridicule, n'est-ce pas?

Elle est ridicule...

lundi 12 août 2013

Puisque l'on se marie si bien ensemble

La tignasse brune et féline de mon sorcier bienveillant scintille comme l'éclat du soleil qui se perd dans ses rétines. Qu'il est beau. Mais qu'est-ce qu'il est beau. De la blancheur de son sourire à ses petites canines pointues. La peau de ses lèvres complètement éclatée de s'être trop embrassés. Sa peau tout court, dorée. Lisse. Que je malaxe des heures. Que je griffe. Dont mes ongles dessinent les sillons. Il adore ça, se faire gratter le corps. Il ronronne, se contorsionne.

Assise sur lui nos bustes entrelacés dans le calme d'un dimanche après midi, je lui ai dit que je souhaitais me marier avec lui. Puisque l'on se marie si bien ensemble.

"Je veux t'épouser". C'est quelque chose qu'il me lance, de temps en temps. Comme un sursaut, un réflexe jouissif, un bien-être exprimé dans un sens figuré du terme.

J'aimerais que l'on se marie. Incognito. Tel un secret que nous seuls entendrions.
Parce que le regard des autres sur notre union nous importe peu, personne n'est tenu de savoir.
Je souhaite me marier devant Dieu.
Mais pas le Dieu qu'en on fait les hommes.
Encore moins celui de la religion.

Je souhaite me marier devant Dieu pour lui exprimer ma gratitude.
Le remercier qu'il nous ait été permis d'être un couple.
Et lui offrir notre amour le plus sincère.
Lui annoncer solennellement, voilà. Mon sorcier bienveillant et moi-même, nous sommes ensemble. Et si nous pouvions travailler main dans la main à l'élaboration d'un monde meilleur, utilise-nous. Car nous sommes maintenant une équipe enthousiaste à l'idée de te servir.

Alors Dieu, la Nature, la Terre-Mère, l'Energie Divine, l'Amour, peu importe le nom.
Et finalement, peu importe l'endroit, le contexte.
Peu importe si c'est pour toujours, ou juste dans l'instant.
Se marier de la sorte, c'est avant tout dans le cœur.
Il n'y a rien à signer, rien à sceller, rien à défaire.
Nous sommes libres!
Libres de nous engager honnêtement avec l'autre.
Libres d'un jour choisir des voies différentes qui nous feront tracer nos routes en solitaires.
Libres d'aimer et de voir le temps transformer cet amour, dans la joie et l'acceptation, sans rancune ni regret.
Libres.

J'aimerais que l'on se marie. Dans un petit coin de paradis, un jour de beau temps. Une cérémonie inventée, au gré de nos fantaisies et nos belles déclarations, que l'on puisse se regarder dans les yeux sans flancher et présenter notre union à la Terre, qu'elle nous donne son consentement. Qu'elle nous envoie des hirondelles et des fleurs dans les cheveux, en guise de félicitations. Que les arbres s'inclinent pour nous faire une haie nuptiale et les pierres nous applaudissent en silence. On pourrait alors sentir dans l'air une certaine gaîté. On se tiendrait là, devant le soleil couchant, l'écoutant nous dire tous ses vœux de bonheur jusqu'à ce qu'il ne s'endorme. On hésiterait à consommer notre nuit de noces avant qu'elle ne soit totalement tombée, puis le temps d'y réfléchir on se serait déjà effeuillés. Lentement, épouser nos mouvances et marier nos effluves. Des heures. Faire l'amour sous la lune. Protectrice.

Un sacré délire de hippies, en somme.

mardi 6 août 2013

Reflexion couchée à l'ombre d'une nuit solitaire

Je t'aime. Je t'aime.
Je t'aime.

Je devrais être couchée. Je me lève dans trois heures.
Mais je t'aime et je voulais te l'écrire. Doucement.

La vie m'étonnera toujours. Cette capacité à se renouveler sans cesse.
Mais je n'oublie pas.
Comme j'ai pu aimer autrefois.
Je n'oublie pas et c'est ce qui me surprend. Comment est-ce possible de retomber d'amour encore, à chaque fois dans des échelles de ressenti différentes?
J'ai eu la réponse lorsque je l'ai écrit.

C'est parce que l'on ne cesse de grimper.

C'est parce qu'au début, lorsque l'on est sur le premier barreau de l'échelle, on tombe de moins haut.
Bien qu'on le ressente en décuplé les premières fois (c'est un gros choc), parce qu'on ne nous a pas prévenus. Que la montée pouvait ne pas se faire en une foulée, et qu'on pouvait vite en redescendre. De notre petit nuage.

Le temps aidant à forger l'expérience et maintenant que j'ai entamé ma petite ascension pépère, l'amour n'est plus le même. Je le vois plus étendu, plus profond, plus vaste, je le vois davantage dans son ensemble parce que je l'observe de plus haut, parce que j'ai grimpé, et que je grimperai encore, le long de mon existence.

Je suis vraiment abasourdie par ce sentiment qui m'envahit à ton égard.
Je le suis d'autant plus qu'il est réciproque.
Ai-je le droit de ne pas en revenir?

Je ne veux pas en revenir.
Puis en même temps, ce n'est pas si grave.
Si je devais m'en aller, et nos routes se décroiser.
Ce n'est pas grave parce que, cet amour qui est entre nos bras enlacés et qui grandit en nos cœurs, il a prouvé qu'il avait sa place. Ou tout du moins qu'un jour, il a eu sa place.
Et c'est suffisant.
Vraiment.

Je t'aime.

dimanche 4 août 2013

C'est une texture d'existence

L'impression de vivre dans un rêve.

Ce n'est pas tant que je réalise tous mes souhaits.
Que mes journées sont fantastiques, remplies d'éléphants roses skatant sur la Tour Eiffel.
C'est une texture d'existence.

Une sensation impalpable de grande illusion. D'immatérialité des choses. Plonger dans la matière, jusque dans l'air, dans l'oxygène que l'on respire comme si l'on pouvait tout sentir, tout toucher, expérimenter, modeler notre environnement à l'infini par la simple pensée, la volonté de métamorphose. Comme dans les rêves, oui. Qui ont l'air aussi réels que la vie éveillée mais qui à tout moment, peuvent basculer vers complètement autre chose. Il suffit que l'on se réveille. Dans le rêve. Que l'on se réveille et que l'on prenne en main par l'esprit ce qui nous entoure, devenir artisan de ces images qui se créent sous nos yeux tout en laissant une grande liberté à l'inconnu, aux aléas, afin de ne pas gâcher les meilleures surprises. C'est une question de dosage. Comme dans les rêves, encore. Si l'on prend conscience que l'on rêve trop vite, on peut avoir peur et s'affoler, ou à l'inverse, vouloir sauter sur l'occasion et tout maîtriser d'un coup d'un seul, alors le mental prend le pas sur le songe et nous nous sortons du rêve nous même. Mais si, une fois que nous avons réalisé que nous sommes dans un rêve, nous ne sommes pas attentifs et perdons cette sensation profonde d'être, dans tous nos pores, alors le rêve prend le pas sur nous, et nous nous rendormons à nouveau.

Enfin.
Tout ce baratin pour dire que je suis amoureuse...

jeudi 18 juillet 2013

J'aime l'homme qui dort dans mon lit

J'ai encore sur ma peau des fragrances de souvenirs, les empreintes de ses lèvres mordillant ma nuque pour la toute première fois et sa main me ramenant tout doucement contre son torse, pieds nus en haut de cette cage d'escalier, nous qui n'osions nous faire la bise pour nous saluer, nous nous croquions déjà.

Ce choc si frontal entre l'impalpable et l'épidermique. Ces souhaits éthérés qui deviennent corruptibles.
Il n'empêche que je frémis toujours lorsque j'y repense.
A sa salive sur le bout de mes doigts lorsque mes yeux se ferment. Quelle déconnexion intense, retour rapide sur la terre ferme. Si brut, le décalage. Entre la pensée et le toucher, il y eu l'espace d'un bras tendu. Et je l'aime. Cet étranger. Je l'aime pour la toute première fois. A chaque fois.

A chaque matin. A chaque réveil. Où il vient promener sa bouche, ses baisers et ses mots tendres qui ne font qu'un souffle à mes oreilles. J'aime son corps suave, ses caresses félines. J'aime l'homme qui dort dans mon lit. Dans toute sa splendeur. J'aime son désir transpirant de ses mains, j'aime qu'il soit le même qu'à nos débuts comme j'aime qu'il se transforme avec nos histoires. J'aime le regarder se mouvoir. J'aime ses yeux lorsqu'il me fixe. J'aime m'y perdre, même si je n'ai pas le droit. Encore, de tout voir.

Et j'aime lui faire l'amour.
Même si c'est interdit.

lundi 8 juillet 2013

Tous les cons sont permis

Il fait chaud. Le soleil tape comme un marteau piqueur sur les fragiles crânes de coquilles d’œufs cuits sur le coup. Poupoule ne sort plus. Ne mange pas beaucoup. J'espère qu'elle ne s'est pas chopé une insolation sur sa petite tête pleine de plumes.

Le cuistot n'a pas aimé.
Il dit qu'il n'y avait pas d'ambiance.

Je me demande à quoi s'attendent les organisateurs lorsqu'ils programment de la chanson.
En duo, qui plus est.
Piano contrebasse.

A de l'ambiance?
Au bal masqué?
A la chenille qui redémarre?

Même si c'est pas la fin du monde, c'est un peu minant tout de même. Il y avait des émotions. Il y avait de l'écoute. Et un vrai échange. Et bien que ce soit seulement de la chanson, il y avait des rires. Des reprises décalées. Des déguisements burlesques. Des lancés de roses de dérision et des moments de complicité à déambuler dans le public. Et une dizaine de disques vendus à la fin du concert. Pratiquement tous venant me dire qu'ils avaient été touchés, heureux, amusés. Faisant ce geste là de proposer un retour.

Mais la salle n'était pas remplie.
Et ils n'ont pas beaucoup consommé.

Puis le cuistot n'a pas aimé. Dommage, c'est le seul qui devait faire un compte rendu de la soirée au gérant. Gérant qui évidemment, n'a pas pris la peine de se déplacer. Je pourrais me plaindre des contextes défavorables voire irrespectueux. De la communication, en retard, aux informations divulguées changeantes et inexactes. Au fait qu'on nous ait reporté trois fois la date, alors que j'ai deux heures de train pour me rendre dans cette ville. Que nous avons au final été les seuls à ramener notre public. Que la salle n'a fait venir personne. Pour une paye qui n'équivaut même pas le cachet minimal, réévaluée à la baisse quelques jours avant le concert.

Je pourrais me plaindre des conditions non convenables mais j'en suis l'unique fautive car c'est moi qui les accepte. C'est moi qui laisse faire. C'est moi qui me laisse être rémunérée sans défraiement, facilement quatre fois en dessous de ce qu'il faudrait demander pour une prestation autonome en son et technicien, au répertoire original, à la mise en scène personnelle et aux journées de répétitions préalables. C'est moi qui me retrouve dans une situation similaire à quémander jouer dans une petite salle, comme s'ils allaient me faire une faveur alors que je propose le fruit d'un travail respectable qui n'a pas de honte à être présenté comme tel.

C'est sur, s'il y avait dans le sud des alternatives sympas pour la chanson française, on aurait moins de temps à perdre. Car bien que ça forge l'expérience, au bout d'un certain temps, on aimerait en vivre d'autres. Des expériences.

Et si je persévère autant dans mes efforts, c'est parce que j'ai vu et vécu de mes propres yeux que le sort pouvait en être autrement. Dans d'autres lieux, d'autres villes, à d'autres moments. Que des passants sur le chemin de ma vie même dix ans après sont marqués, se souviennent toujours de mes petites compositions, me soutiennent dans mes convictions même s'ils sont loin, même si l'on ne s'est croisé qu'une fois voire moins. Même si ces compos là ne sont allées nulle part, pratiquement pas diffusées, pratiquement pas découvrables par un heureux hasard. Faut le vouloir pour l'entendre. Et pourtant, encore aujourd'hui et malgré le manque cruel de concret, il y a encore des gens qui veulent.

Et pour ceux là....

mercredi 26 juin 2013

L'histoire d'amour rêvée

Après dix jours d'errances et de soifs, je retrouve mon petit cyprès en vie, en vert, toujours un peu tordu en son sommet. Soulagement. Il a même grandi, pris de l'embonpoint et de nouvelles branches sortent de sa terre, preuve qu'il évolue dans un espace désormais trop étroit pour sa carrure. Ça me plait, cette idée d'étendre nos racines ensemble vers le futur.

Je l'aime.
Vraiment.
Mon sorcier bienveillant.

La preuve en rêve. Dans mon songe de cette nuit, revenait d'Australie le garçon des étoiles, mon ancien amoureux. Comme dans chacun des rêves où il rentre au bercail, il retourne vers moi. Comme si de rien n'était. Comme s'il n'y avait pas eu de rupture, ni même quelques milliers de kilomètres de distance pour y réfléchir. Pour lui, c'était tout réfléchi.
Cette nuit aussi, il revenait vers moi serein et me prenait la main, ce garçon des étoiles. Par monts et par vaux, nous marchions d'une même foulée. J'étais heureuse de le retrouver. De le suivre à nouveau.
Je vous passe les détails de l'histoire imaginaire.
C'est juste qu'à un moment donné, lorsque ma tête s'est posé sur son épaule et que nous nous sommes regardés d'un air complice, j'ai eu comme un éclair de lucidité qui peut survenir parfois lorsque l'on récupère un bout de sa conscience au beau milieu d'un rêve.

J'étais déjà en couple avec mon sorcier bienveillant.

Les rêves sont vicieux, ils vous embaument leurs romances d'un parfum d'eau de rose proche des love stories cinématographiques. Autant en terme d'action, que de suspense, que de profondeur de scénario. On y croit. Les dialogues sont ceux que l'on attend, les acteurs sentent toujours bon, sont bien maquillés et paradent à la lumière sous leur meilleur profil. En règle générale, lorsqu'une parcelle de conscience m'arrive en songe, je suis divisée. Divisée entre l'amour idyllique et illusoire à vivre pour la nuit, et la réalité construite que peut briser en chaque instant l'illogisme de Morphée.

Mais je ne suis pas avec n'importe qui dans la vie éveillée.
Et j'aime tellement mon sorcier bienveillant que même en rêve et la possibilité de tous les réaliser, je n'ai pas hésité une seconde. C'est lui. C'est lui que j'aime le plus au monde. C'est celui qui garde mon cœur bien au chaud, à qui je me suis réservée. Comparé à l'infinité des films romantiques que tourne mon esprit au repos, je n'ai qu'un choix qui me fait réellement envie. Mon sorcier. Je l'aime! Même en rêve, je l'aime! Sans flancher. Sans me poser de question. Et s'il faut tout lâcher pour le retrouver, et s'il faut quitter le nocturne et le monde fantastique des rêves afin d'ouvrir les yeux sur son échine sous les draps, c'est tout vu.

Je sais déjà quel spectacle je meurs d'admirer.
Et quelle vie j'ai envie de vivre.

mardi 25 juin 2013

Collision

Nous dansions tous ensemble sur les ponts d'autrefois.
Aujourd'hui, les ponts ne relient plus que les routes entre elles et laissent les gens à une certaine distance.
Une distance de sécurité, comme ils disent.
Et combien de mètres qui nous séparent de nos aspirations communes.
Et combien de mètres encore pour nous protéger mutuellement du bonheur.

vendredi 21 juin 2013

Du grain pour l'apéro

Poupoule déambule fièrement sur la terrasse, et me pond ses plus jolies perles odorantes pile là où il faut pas en me scrutant avec amour. Elle a le droit, parce que c'est mon amoureuse. Elle attend à ma fenêtre que je lui ouvre et me tape la causette. Elle piaille comme une poulette et reste à mes côtés jusqu'à la tombée du jour. Elle court après les pies pour faire amies-amies et vole se poser sur la table derrière l'écran d'ordi pour me fixer dans le blanc des yeux me rappeler à l'ordre : "C'est bien beau tout ça, mais quand est-ce que je graille, moi?". Elle me fait rire. Pipelette. Que je rêve la nuit qu'elle monte sur mon lit s'endormir blottie contre mon épaule tel un doux oreiller. A plumes, l'oreiller.

Mon danseur manouche qui m'appelle il n'est même pas encore midi. Nous parlons chorégraphies. Visage et grimaces. Délires sur une fontaine. La tête qui tourne vissée à sa main. J'aurais bien envie d'aller au terme de nos envies. Oui. Figer notre amitié sur caméra HD, figer les instants mémorables de nos émois renaissants. Marquer le coup de l'inspiration. Elle était pour lui, cette chanson. Rendons-la lui, dansons ensemble sur nos mots tordus des rythmes décadents, décalés, mais francs et enjoués. Enthousiastes de cette affection partagée.

Alors c'est idiot. Cette distance qu'on s'inflige pour que transparaissent les évidences détournées. Les désirs qu'on s'enlace en guise de pardon, pour dire qu'on avait raison, ou qu'on a eu mal, qu'on reconnaisse les dérives, qu'on admette, qu'on s'excuse. C'est bête.
Alors. Quand mon sorcier bienveillant rentrera à la maison, je lui ferai la fête.
Peu importe ce qu'il y eut à signifier.
Peu importe les justifications.
Parce que, qu'est-ce qui importe.

Qu'est-ce qui importe, sinon qu'on arrête d'être cons une bonne fois pour toutes.
Qu'est-ce qui importe, sinon l'amour.

jeudi 20 juin 2013

Cyprès, bien que.

Beaucoup de choses à dire. Beaucoup de choses à vivre. Le temps est insistant dans sa sale manie de filer à toute vitesse. Pause. De trois quart d'heures. Moins, peut-être. Pause. Regarder en arrière. Regarder devant soi. Où suis-je? Dans quel état j'ère?

On m'a demandé de visualiser un endroit tranquille, prendre un certain chemin, mon chemin.
C'était un grand champ de blé doré au pied d'un arbre centenaire, et moi dessous. L'allée de terre ocre se frayait entre les tiges, comme Moïse écarte la mer. C'est étrange. Pourquoi le blé? Je fais pourtant des réactions allergiques lorsque ma peau frôle ses épis.

Peu importe.

Il y a son petit cyprès qui gangrène sur la table à manger. Et qu'est-ce qu'on s'était dit?
Qu'on penserait l'un à l'autre lorsque l'on arroserait ses racines. Ça ne fait que deux mois. Pourquoi meurt-il?
Parce que je suis constamment là?
Parce que je ne lui laisse pas suffisamment d'air pour croître, que je prends sa place au soleil? Qu'à force de monopoliser les regards, sous nos yeux pourtant, nous oublions de le nourrir?

Son petit cyprès à la feuille si verte est en train de devenir taupe.
Je me demande comment se porte le mien, moi qui ne suis pas rentrée depuis samedi dernier.
J'ai peur à mon retour de tomber nez à nez avec ses branches maigres et fanées. Son corps recroquevillé, son âme morte. Et le fantôme de son odeur. J'ai peur comme toujours d'essorer trop fort l'amour, jusqu'à la dernière goutte. J'ai peur de grimper trop vite à des ciels excessifs et me rendre compte trop tard de ma cadence folle. De ma passion exponentielle qu'au bout d'un moment, on ne peut plus suivre. Même si on le souhaite. Même si on m'aime, d'une même valeur. Je pleure sur cette tornade créée de mon élan qui n'avait qu'un but pourtant. Exprimer le sentiment. L’alimenter, le faire vivre, le transmettre dans son essence la plus condensée, la plus vibrante. J'ai soufflé sur les braises pour les faire grandir. Et qu'ai-je récolté? La tempête invisible. L'ouragan de tendresse. L’incendie de nos cœurs qui se consument d'un désir incoercible. Que nous restera-t-il une fois nos terres brûlées en leur totalité? Une fois nos êtres réduits en cendres? Seront-nous utiles à quoi que ce soit? Nous seront-nous véritablement unis l'un à l'autre? Est-ce cela, l'amour véritable? Deux dépouilles carbonisées, méconnaissables?

Je t'en prie. Non. Je nous en prie, prenons soin de ce temps à s'apprendre, même s'il court plus vite que nous. Prenons soin de s'attendre, même si l'amour que l'on se voue nous emporte loin du raisonnable. Même si l'ardeur de nos corps bruts dévore par les flammes remords et culpabilité. Arrosons-le.
Prenons soin du cyprès.

Ensemble.

vendredi 14 juin 2013

Pirouette, cacahuette, clopinettes

Girouette.
Un rythme lancinant, comme un balancier.
De minuit à trois heures du matin.
Me lever de mon tabouret pour me rassoir sur celui du piano, à l'entente répétée de ce mot.
Girouette.

J'irai où vous êtes.

Combien de temps cela ne m'était-il pas arrivé?
Poser la langue sur le clavier.
Combien de temps.
Huit mois peut-être. 

A ce rythme là, dans six ans j'aurai un nouvel album.

Haha.

C'est pas très drôle, m'enfin.

Une renaissance. D'autres harmonies. Un flow sur lequel je n'avais encore surfé jusque là. Je me découvre, je laisse le feeling venir à moi et lorsque les dernières notes sont scellées, je remercie. Je ne voudrais surtout pas froisser l'inspiration. Je voudrais qu'elle revienne. Alors je l'accueille avec ma plus belle argenterie et je cire mes touches noires et blanches. Pour les prochaines fois.

Puisse-t-elle ne plus se perdre en route, maintenant qu'elle connait le chemin...

mercredi 15 mai 2013

Comment exprimer mon merci?

Ma vie a soudain basculé au moment où j'ai réalisé qu'il était là au creux de mes bras. Que j'étais en train de tenir son visage entre mes mains et qu'il y avait nos deux cœurs posés l'un contre l'autre, si vite, que je n'ai pas eu l'occasion de m'en rendre compte tout de suite. Mes yeux se sont embués d'émotion brute et j'ai pleuré au miracle.
Comme si, depuis toujours, je l'avais attendu.
Je me suis écriée en le serrant plus fort encore :
"La vie, ça peut être cela aussi."
"Et parfois, elle se partage.".
Et nous nous sommes emplis de gratitude ensemble.

Je suis tombée amoureuse.
Ce n'était pas un coup de foudre.
Mais un coup de marteau sur la tronche.
Ça nous a assommés.
De longs jours pour nous en remettre.
Douze, pour être plus précise.

Une hibernation. Se réveiller le matin ouvrir les yeux sur lui, ne pas comprendre ce qu'il se passe. Se pincer fort pour tenter d'ouvrir les yeux une deuxième fois. Non, décidément, la réalité se trouve en face de moi. Mon sorcier bienveillant qui veille sur mon sommeil et qui le jour levé me couvre de "je t'aime" "qu'est-ce que je t'aime" "je t'aime tellement". Écouler les journées à se regarder, se toucher, palper le rêve. Ne pas y croire. Trop d'amour. De beauté. Que l'on en est bouleversés. Que nous en pleurons de joie, extatiques, d'avoir cette possibilité de lier nos deux êtres lors de cette existence là. Quel cadeau! A se demander sans cesse si nous le méritons vraiment. De s'aimer autant, simultanément.

Je n'ai pas de mots pour le décrire.
Pas aujourd'hui, en tout cas.
Je ne l'ai pas vu venir.
Et je n'en suis toujours pas revenue.

samedi 27 avril 2013

A ces mots décousus qui ne tiennent qu'à un fil

Ce soir je ne reçois de message de personne.

(Et évidemment, lorsque je l'écris, mon téléphone s'allume.)

"Je ne cesse de penser à toi. Quelque chose m'a attrapé. Et c'est fort..."

Le gentil sorcier. S'en est suivi tout une conversation qui m'a fait palpiter le cœur à maintes reprises. Nous en avons conclu tous deux que nous appréhendions le moment des retrouvailles, à cause de l'intensité. Du potentiel explosif de nos émois communs. Au regard de ce qui nous fait fondre, nous inonde, nous transperce et tend à se libérer de chacun aux moments inopportuns.
Mais existe-t-il réellement de moments inopportuns?

Dans notre discussion d'hier, le jongleur saltimbanque dans toute son innocence et sa sagesse me demandait "tu peux me parler du gentil sorcier? de ce que tu ressens? de ce à quoi ça peut ressembler?" et je répondais très simplement.
Avec lui, je ne me pose pas de questions.
Avec lui, je n'ai pas de doutes qui viennent m'obstruer l'esprit. Je ressens, c'est tout. C'est un élan.
Et c'est sûr que comparativement, même si tout ça est resté assez platonique, je ne peux nier la différence. Rien que dans la force avec laquelle la vie m'empoigne. Sans demander au préalable. Je pourrais foncer tête baissée dans l'amour que je porte. Mais c'est lui qui me porte.

"Sois assurée, Anne, moi aussi je t'aime terriblement..."

J'ai envie de le crier à la Terre entière, appeler tous mes amis pour leur annoncer "Je crois que je suis amoureuse!" et organiser une grande fiesta en mon honneur parce que cela n'arrive pas tous les jours.

Plus qu'un coup de foudre, c'est une vieille rencontre.



vendredi 26 avril 2013

Tu mérites d'être heureux

Que retenir de cette fin de soirée?

Une bonne nouvelle.
Un mail qui vient à point à qui sait attendre.
Un mail qui dit : tu vas chanter.
Tu vas tenter ta chance.
Merci.

Merci pour ça.

Et un message de mon jongleur saltimbanque.
Qui mélange les paroles, mais garde l'essentiel.

"Et moi j'te connais à peine
Mais ce serait une veine
Qu'on se fasse une place pour deux
Mais si ça ne vaut pas la peine
Qu'on y revienne
Faut me le dire au fond des yeux...
Je veux être un homme heureux"


C'est pas tout à fait ça, mais j'ai très bien compris.
Que je ne pouvais plus faire semblant.

En versant quelques larmes sur le titre de William Sheller, nous nous sommes eu à l'autre bout du combiné, à l'autre bout de la Terre, lui dans la capitale moi dans la méditerranée, pour se dire au revoir avec souplesse.

Au revoir, mon jongleur saltimbanque.

Je te souhaite de trouver celle qui te choisira véritablement.

Un homme heureux by William Sheller on Grooveshark

mercredi 24 avril 2013

How deep is your love

Griffonné à la vitre d'un train sur le retour, un 23.04.13 à 20h02.

Je pense à toi. Dans ce wagon qui file, j'observe sous un ciel lunaire les derniers éclats du soleil magnifier ces terres fertiles et je pense à toi. Devrais-je dire, je n'ai cessé de penser à toi. Et dans le métro parisien, lorsque l'on m'a demandé comment j'allais appeler le petit cyprès posé à côté de moi je n'ai pas songé à lui trouver de nom. J'ai juste pensé à toi. A ton visage caressant ses branches. A ta phrase "je le fais sur l'arbre pour ne pas le faire dans tes cheveux". Mais je t'en prie, fais-le. Je veux ta figure plaquée contre ma peau, ta salive m'imbiber et tes crocs se planter en moi, je veux que l'on s'imprègne de toute cette matière qui nous a réuni ici. En silence. Je crépite de désirs qui naissent et qui ne s'éteignent pas. Me plonger dans tes bras. Dans ton être entier.

Outre cette bouche sèche et carbonisée qui s'est rappelée à moi durant tout le weekend, je me suis remémoré m'être littéralement ébouillantée la lèvre inférieure un soir dans ma cuisine lors de nos retrouvailles de février parce que c'est ça. J'essaie de temporiser, de tenir des discours raisonnables mais ça me brûle les lèvres de te dire. De me contenir, de toutes ces envies qui m'implosent l'intérieur ne pouvant se libérer en bonne et due forme.

J'ai bien conscience que tomber d'amour n'est encore qu'une question de choix.
Celui de se laisser glisser ou pas lorsqu'on le voit arriver.
En cela, je te demande pardon.
Tu m'avais prévenue et bien que durant deux ans j'ai su me préserver des dérives du cœur, je me suis laissée doucement glisser lorsque tu t'es ouvert à moi. Pardon. Je t'aime. Pardon de ne pas respecter tes décisions. Pardon de ne pas avoir envie de t'écouter, même si c'est sage. De souhaiter si ardemment consumer cet amour. Tu l'as peut-être senti. M'embraser à ton toucher et tous ces élans qui me claquent à la gueule lorsque je croise la bienveillance de ton regard. Parce que, sincèrement, je ne souhaite rien t'imposer. Dans cet institut de coiffure, assise immobile en face du grand miroir, la même chanson que devant la part de pizza. "How deep is your love". Je ne sais pas. Ça se calmera peut-être dans les jours qui viennent, qui sait. Je veux bien tenter d'apaiser mon émoi s'il est source de problèmes. Même si, fondamentalement, j'ai surtout envie de le vivre.

Allez, je reste ouverte aux solutions que je n'envisage pas.
Parce que, probablement que je t'aime plus que tout ça.

J'avais juste besoin de te le dire.
Ne t'en fais pas.
Je continue de veiller sur toi.

mardi 23 avril 2013

Il n'y a pas de titre à cette histoire

Le 22.04.13 vers 18 heures.
Gribouillé sur une feuille à petits carreaux dans un snack bio près d'Opéra.


Tu vois, c'est tout simple. Ne pas avoir envie de le laisser partir. Ressentir l'enthousiasme, puis le manque. Prolonger les journées à l'infini, ne serait-ce que pour rester encore un peu. L'observer le matin dans son costume deux pièces dépareillé et brûler de lui souffler "Tu es beau. Je t'aime.". Sans avoir besoin d'attendre que le temps fasse son travail. Avoir l'élan d'embrasser les inconnus dans la rue pour distribuer l'amour. Parce qu'on est remplis de joie, de gratitude, de bonheur d'exister ici et maintenant. Sentir la vie coller différemment sur la peau, l'air que l'on respire plus réel, plus réellement sentir son corps et son cœur cogner, ses pieds fouler le sol comme si l'instant avait davantage de saveur, de couleurs, d'impact sur l'être. Et est-ce que c'est de l'amour? On s'en foutrait presque. La question ne se pose pas. Il n'y a pas de question à poser. Il n'y a plus ces doutes qui résonnent en nos tympans. Plus rien, pas de phrases, juste cette envie d'avancer, portée par la flamme et le mouvement, en avant toujours, jusqu'à se jeter, à l'eau, jusqu'à faire le grand saut dans le vide, avec toi, pour toi, pour la beauté du sentiment qui m'envahit et qui ne m'avait plus touchée depuis si longtemps. Je t'aime. Peu m'importe la temporalité de référence. Peu m'importe l'utilité d'un nous, ou sa forme. Peu m'importe tout. Parce qu'aujourd'hui je t'aime. Au présent.  Et si l'émotion file dans quelques jours, ce sera bien aussi. Ce sera suffisant. Le simple fait de vivre un tel état fait naître mes mercis, me réveille d'une léthargie vieille de mille ans, m'apaise en même temps qu'il me donne le courage de prendre mon destin à deux mains et d'en faire quelque chose. Un moteur. Une turbine.

Ce n'est qu'une sensation furtive.
Mais qui prouve de la manière la plus sure qui soit que je ne suis pas si morte.
J'entends mon coeur qui bat.

mercredi 3 avril 2013

Un tiens vaudrait-il mieux que deux tu l'auras?

J'ai beau me poser des tas de questions, me sentir à ma place seule dans mon appartement et rattraper le temps, me demander si toi et moi c'est nécessaire, si la petite flamme qui nait n'est pas truquée par l'envie de la voir reluire absolument, j'ai beau douter, des cartes que l'on détient, de celles qu'il nous reste à jouer et s'il nous en reste, j'ai beau douter de ce que je ressens, pour toi, pour les autres, j'ai beau comparer sans cesse, me heurter à des murs, une mémoire épineuse, me rappelant les erreurs à ne plus reproduire, et si l'erreur c'était toi, faudrait-il te reproduire, et pourquoi je ne flanche pas lorsque je te regarde, pourquoi j'en perds pas l'appétit, pourquoi tu ne hantes pas mes nuits, parce que tu n'es pas un rêve? parce que tu es juste là? ou parce que t'es juste pas trop beau pour être vrai, pourquoi, pourquoi je sais pas ce que ça me fait, ton absence, pourquoi je ne suis pas aussi retournée qu'avec d'autres, pourquoi je ne suis pas aussi connectée qu'avec d'autres, pourquoi c'est si agréable d'être avec toi malgré tout ça, malgré tout ce que tu n'as pas pourquoi je m'attache quand même, pourquoi tu commences à me plaire, alors qu'il n'y avait aucun prémices et est-ce que c'est fatal, est ce que c'est pas ce qui nous attend à force de se fréquenter, est-ce que si je passais ma vie avec un gorille mutant j'en tomberais amoureuse à un moment donné parce que mon cœur d'artichaut aura toujours raison de moi, est-ce que c'est toi, est-ce que ce doit être toi, dis-le moi.

Il y a bien deux concepts qui font du ping-pong en mon esprit, à savoir s'il faut se contenter de ce que l'on a, apprendre à apprécier ce qui est devant soi même si ce n'est parfait parce que la vie se fait au présent et oublier nos attentes pour savourer le goût d'un bonheur simple ou faire preuve de courage et d'intégrité en ne déviant pas de nos objectifs premiers, refuser les choix faciles mais approximatifs et avoir assez de patience pour se donner la possibilité d'obtenir ce que l'on désire véritablement, laisser du temps à nos souhaits formulés de se réaliser.

J'ai beau me poser des tas de questions.
Tu me manques.

Et c'est inexplicable.

mardi 2 avril 2013

Aspirations ardentes d'un lundi soir comme un autre

Les œuvres pour piano de Schubert sont devenues mes berceuses du quotidien.
J'ai le cœur qui lévite. Il me crie.
"C'est ça!"
"C'est ce que tu as envie de faire."
De telles musiques.

Il y a beau parfois avoir tout un fouillis de notes et virtuosités inatteignables , reste l'empreinte d'une mélodie claire et épurée en mes oreilles. Je ne sais pas comment dire, et d'où me vient l'impression. Je la ressens au fond de moi, comme une révélation. Je ne me sens pas tomber amoureuse. Non, c'est une autre passion. Un élan inspiré, une envie de mettre la main à la pâte. Et n'être qu'un buvard. Boire l'information. Se servir de brouillons. Puis oublier, devenir amnésique.

Et une fois la mémoire entièrement nettoyée, laisser les doigts courir.

J'ai envie. Si vous saviez.
Ce que j'ai envie.

dimanche 31 mars 2013

Viennent toquer en ma poitrine les rengaines majestueuses

J'écoute Schubert.

Ça me rappelle cette salle Ravel, le piano à queue et mes pieds nus dansant sur le plancher les yeux fermés. Le deuxième mouvement de la sonate numéro 19. Mon regard lorgnant au dessus de ses épaules et les octaves s'emballer avec ses doigts immenses.

C'était aussi mon inventeur d'énigmes qui aimait Schubert. Je me souviens des premières fois où il l'évoquait, tous les deux dans le garage aménagé en chambre de ma meilleure amie partie au Pérou le matin même. La lumière jaunie par une vieille lampe de chevet, il me disait qu'il s'identifiait parfois au compositeur. Il me le disait avec son air ailleurs, extraterrestre, comme toujours. Il me le disait alors qu'il faisait tourner un disque de Bach en fond sonore, des œuvres pour violoncelle ou contrebasse, je ne sais plus vraiment. On s'était endormis en parlant, l'un contre l'autre. C'est moi qui m'étais réveillé la première. J'avais alors pensé, c'est bien la première fois que je dors aussi confortablement le cou cassé sur le torse de quelqu'un.

Celui-là, c'était un homme né pour s'emboiter parfaitement avec mes songes.
Le corps moulé comme un oreiller aux plumes imaginaires.
Entre autres.

Schubert, c'est également un de ces impromptus présentés en concours. Le dernier notamment. Je suis repartie l'esprit ébahi avec une mention d'honneur et les félicitations du jury. C'était tellement inattendu et gratifiant qu'après ça j'ai arrêté les concours, je crois. Je ne comprenais pas la nécessité d'autant de stress pour un bout de papier, de toute façon.

Aujourd'hui, peut-être, je me sens davantage prête à confronter mon savoir-faire à des individus lambdas ou pas. Parce qu'il y a désormais une intention, une réflexion derrière.
Aujourd'hui, je sais pourquoi je joue.
Et que j'aime jouer.

Schubert, mon premier coup de cœur en cours de technique d'écoute. La jeune fille et la mort en ré mineur, second mouvement d'un quatuor à cordes qui s'installa à jamais en mes esgourdes. Celui là, et la Pavane pour une infante défunte de Ravel quelques mois plus tard. Les années fac. En vue du poids similaire des titres, j'aurais peut-être dû en déduire quelque chose.

Je ne sais rien de Schubert. Je n'ai rien appris de lui, encore moins retenu les leçons.
Je me contente d'écouter la liste entière des résultats de recherche Grooveshark, au hasard des rencontres musicales.
Néanmoins, je finis par reconnaître, les tubes de l'époque.
Cela me parle de plus en plus fort. Viennent toquer en ma poitrine les rengaines majestueuses. Elles m'émeuvent, me transportent. Sans effets spéciaux, ni feux d'artifices. Les yeux grands ouverts, la bouche grande ouverte. Les oreilles. Infiniment respectueuses.

Je suis tellement plus touchée par cette simplicité là.
Parce qu'elle n'est pas pauvre. Mais géniale.
Réduite à l'essence d'une mélodie.

Une mélodie comme celle-là, par exemple :

Piano Trio In E Flat, Op. 100 by Franz Schubert on Grooveshark

Cela me donne envie d'en bouffer au petit déjeuner, du Schubert. L'ingérer en entier. En saisir la profondeur, l'étendue, le centre.
Puis une fois digéré, l'esprit repus, m’atteler à la tâche.
Laisser s'échapper les airs de mon être qui ne demande qu'à s'ouvrir.

vendredi 29 mars 2013

Toi et moi prisonniers dans la cage de Faraday

Quand tu commences à porter le tee-shirt qui m'a servi de pyjama pour conserver mon odeur sur toi toute la journée, c'est qu'il se passe peut-être quelque chose, n'est-ce pas?
Quand tu m'envoies des messages pour me demander : "Hey, tu descends sur ********* ce weekend? Je te jure que si on se voit je le dirai à personne et on pourra toujours faire comme si on ne se voyait pas pendant deux semaines..." c'est que tu te languis, pas vrai?
Alors que ça fait juste trois jours.
Trois pauvres jours que t'es rentré dans ta caravane.

Je pensais que c'était moi qui m'emballais trop vite. Que je te regardais avec des yeux exagérément scintillants pour un mec qui à la base devait rimer à rien et avec rien. Et puis tu m'avais bien remise en place la dernière fois quand tu m'avais demandé si l'éventualité que tu couches avec d'autres filles était encore de rigueur pour moi, car pour toi elle l'était. Je pensais qu'avec toutes nos phrases déballées sur l'oreiller, tu avais compris. Que lorsque je t'avouais que j'étais en train de m'attacher et que j'en avais ma claque de ces relations pour du beurre, tu étais d'accord avec moi, puisque tu étais resté. Qu'il te fallait juste davantage de temps, nos rythmes de prises de conscience ne s'étant pas tout à fait accordés.

J'avais alors poussé un grand c'est dommage ce soir là.

Une résignation face aux cycles communs de la vie. Tu sais, les cruels jeux de suis-moi je te fuis et la parfaite synchronisation des timings ratés du cœur. Au début c'était toi l'emballé, je te plaisais comme pas possible et depuis bien trois ans et t'étais tout content qu'on puisse se rapprocher de quelque manière que ce soit, tu m'avais dit "j'aimerais bien essayer quelque chose avec toi" et je t'avais arrêté net en t'expliquant que nous deux c'était plutôt un accident, que je cherchais à tomber amoureuse et que tu me rappelais trop la situation avec mon garçon des étoiles (c'est à dire homme merveilleux, excellents rapports, mais pas suffisamment attirée pour éprouver plus que de l'infinie tendresse) pour que j'accepte de vivre en un temps si court deux fois la même histoire.

J'ai été franc jeu dès le départ parce que je ne voulais pas que tu te fasses de films, parce que la déception, les désillusions étaient ce que je ne souhaitais t'infliger pour rien au monde, au prix certes de quelques aveux sévères mais pas rudes ni secs, parce que j'ai du respect pour toi dans toute mon affection.

Puis je me suis surprise à te trouver beau.

A aimer ton corps et ton visage, malgré tous ces aspects qui sans me répugner ne me plaisaient pas pour autant. A être troublée pendant plusieurs minutes lorsque tu t'es subitement levé de ta chaise en pleine discussion embrasser mes lèvres au restaurant. Mes poils qui se hérissent dès que tu poses tes baisers sur ma peau, sans exception à la règle. Je me suis surprise à être émue lorsque je captais ton regard. Émue lorsque tu me serrais dans les bras plus fort que d'habitude. Comme si c'était important. Comme si chaque instant passé en ta présence ne devenait pas distrayant, mais mémorable.

J'avoue, j'ai en premier songé "oh oh, c'est embêtant".
Je ne voulais pas que ce soit toi.
Parce qu'au tout début, bien que je t'adorais en tant que personne, tu ne m'attirais pas.
Et que c'est pas bon signe. Et plutôt à l'opposé du coup de foudre.
Mais ça marchait, à mes dépends.
Pas à pas tu grignotais des parcelles de mon cœur, jusqu'à atteindre une autre profondeur d'émotion.
Je me suis dit, même si t'es pas parfait ni même celui que j'attendais, j'ai envie d'essayer moi aussi, parce qu'il se passe quelque chose. Que tu me rends sensible.

Évidemment, t'étais dépourvu en guise de réponse.

Avec tous mes doutes, mes refus précédemment exposés à ta tronche, tu savais plus sur quel pied danser. Et comme je suis quelqu'un qui ressent et réfléchit à plein régime, t'étais perdu par la vitesse à laquelle la roue tournait. La seule chose que tu as pu me concéder, c'est que tu avais peur.
De moi, notamment.
Qu'à force de t'en parler, ça ne t'avait qu'embrouillé l'esprit. Tu avais rajouté quelques barricades à ton fort intérieur pour encaisser le choc frontal de mes réflexions intimes. Je le comprends tout à fait.
Je sais que je n'ai pas été d'une grande aide, dans cette affaire.

Excuse-moi.

Maintenant, prions pour que nos deux temporalités sentimentales se rejoignent.
Que je ne me sois pas lassée de ta prudence lorsque tu auras enfin pris le courage de te jeter à l'eau.
Mettre un terme à ces situations qui se retournent et s'inversent. Inlassablement.

On a beau savoir comment cela fonctionne.
C'est pas la même histoire d'agir en conséquence.

samedi 23 mars 2013

Pourquoi pas

-"Désolé de te harceler mais c'est que tu commences à un peu me manquer..."

Il était tout doux ce dernier coup de fil. Je ne sais pas si je l'ai déjà entendu me dire que je lui manquais avant ce soir. C'est peut-être à cause de notre conversation sur l'oreiller de mercredi. Où j'ai pu lui confesser que mon excitation ne venait pas d'une envie globale et impersonnelle. Que j'avais pas envie de faire l'amour, mais de lui faire l'amour. Que c'était lui, l'instigateur de mes pulsions sauvages et passionnelles, que c'était le regarder, le sentir, le toucher, le savoir près de moi qui me mettait en émoi et que s'il n'était pas là, il n'y aurait pas à le remplacer. Parce que ce n'était pas un besoin qui venait de moi, mais bien lui qui le provoquait.

Ça l'a fait bander direct. J'ai trouvé ça tellement mignon. Qu'une déclaration en somme assez sentimentale le rende tout chose et l'emplisse de désir.
Cela prouve que le sexe est encore relié au cœur, malgré tout.

Alors je sais qu'il a peur de s'ouvrir. Surtout en face d'une fille qui ne craint pas de lui confier tous ses questionnements et doutes. Qu'il sache d'une manière si précise mes incertitudes ne doit pas franchement le rassurer. Et je ne suis pas en mesure de lui promettre quoi que ce soit. Le réconforter, lui dire que c'est le bon. Mais...

Je commence à envisager un covoiturage sur le trajet d'une existence commune. Peut-être. Pourquoi pas. On n'a pas le même âge, on n'en est pas au même point de notre vie, on n'en a pas les mêmes attentes alors oui c'est à première vue, pas forcément ce que j'aurais choisi à la base. Il voudrait prochainement un enfant alors que je n'ai pas encore trouvé ma propre stabilité intérieure. Il boit, il fume et se drogue occasionnellement alors que j'accorde une grande importance au corps sain pour avoir l'esprit qui suit et que mes expériences amoureuses passées avec l'alcool et la drogue ne m'ont pas laissée de marbre. Et la spiritualité, bien qu'il soit ouvert et indulgent vis à vis des idéologies d'autrui, il trempe pas du tout là dedans alors que c'est mon moteur, ce qui m'anime. Je m'étais dit, pour avoir vécu des situations assez extrêmes, que la prochaine fois je ferais attention à ce qui dès le départ ne correspondrait pas à mes valeurs, mes projets, mon mode de vie. Cela parait pourtant essentiel si on pense un temps soit peu sur une durée. Mais ce gars est tellement chouette. Et même pas une erreur de casting. Il a le coeur éblouissant, la générosité exemplaire. C'est si beau de savoir donner de la sorte. Que même lorsqu'il m'affirme qu'il a peur de s'ouvrir et qu'il met un tas de barrières j'ai du mal à croire à ce que j'entends en vue de ce qu'il m'offre déjà. Un être d'un amour absolu.

Tiens, c'est peut-être ce qui nous rapproche.

jeudi 21 mars 2013

Confessions intimes

"Je crois que je viens de passer environ onze heures assise sur le trône..."

Message suffisamment personnel pour être envoyé au mauvais destinataire, bien évidemment.

lundi 18 mars 2013

Ame sensible

Kidnapping immédiat dans le couloir d'entrée:
-"Tu es Anne, n'est-ce pas? Sa copine! On a beaucoup entendu parler de toi!"
Déjà, première nouvelle.
Je suis sa copine.

Apparemment.

Des bruits de couloir.

Ils sont tous plus âgés. Déguisés, et bourrés.
Ils ont leurs mômes qui dorment à l'étage.
Ils m'assurent tous que ce type là, ils le chérissent.
Même si je le leur ai pas demandé.

Ils nous regardent nous embrasser avec des sourires béats. Ils ont des perruques, des fleurs dans les cheveux et des "zob" au marqueur noir sur le front. Bonjour le public. Ils m'amènent tout content près de leur piano intégralement désaccordé, où le ré sonne plus haut que le ré dièse. Ils font des câlins collectifs, qui se transforment en catch collectif, qui se transforme en bataille de chantilly collective. Mais j'étais déjà sortie du local lorsque je croise le voisin à trois heures et demi du matin qui en plein raffut incroyable au lieu de se plaindre du bruit m'invite à boire un ti-punch chez lui.

Je vois mon saltimbanque de jongleur tituber pour la première fois.
Je le vois beau et mon cœur vaciller à m'en faire perdre l'équilibre, moi qui ne bois pas.
Je nous vois danser sans musique. Mal.
Mais heureux.

Et ses yeux qui brillent. Ma main qui serre son bras. Les concours débiles de celui qui tient sa jambe le plus tendu, le pied posé sur les poteaux des trottoirs. Ces tentatives pas furtives de se faire l'amour dans la rue, sans cesse interrompues par la ville animée du samedi soir. Et ça fait rire les gens.
Et même qu'on se marre bien aussi.

Puis.

Les discussions sous la pluie le vent le froid des abcès que l'on se devait de percer pour. Rien. Pour du beurre, parce que ça ne résout pas les situations, ça ne fait que les rendre plus intelligibles. Malgré tout, on se sent davantage perdu lorsqu'on a déballé son balluchon à conneries sentimentales et autres doutes affreusement inutiles et existentiels. Et maintenant?

Et maintenant.

Maintenant j'ai les bras qui s'ouvrent. L'émotion qui m'emplit lorsqu'ils se referment sur toi. Le regard attiré par ta chair, la bouche par ta peau tendre, et le temps qui s'oublie lorsque c'est le matin et que ton visage dors entre mes doigts. Je ne discerne plus tes dents sales et tordues. Je ne vois que ton sourire. Ça me fait l'effet d'un coup de soleil sur le cœur, sauf que j'ai jeté la crème protectrice. Parce que je veux pas prévenir plutôt que guérir. Parce que je veux brûler. D'une chaleur douce. D'un amour sincère.

Je m'éprends, t'entends?
Et parce que c'est de toi, c'est peut-être un cadeau.








jeudi 14 mars 2013

Je veux trembler

Dans mes rêves de cette nuit, j'entendais les premières notes de la contrebasse alors que je m’apprêtais à quitter pour de bon cette maison, puis le son d'une guitare électrique voluptueuse avant de reconnaître que le morceau joué par mon idole de chanteur juste là en face, c'était le mien. Comme une demande de pardon, reprendre mon refrain, à sa manière. Je trouvais son arrangement classieux et sensuel, envoûtant, complètement neuf. J'étais subjuguée. Émue par son geste, sa preuve de reconnaissance. Lui qui me disait en songe qu'il aurait aimé retrouver la fille drôle et spontanée des premières rencontres, celle qui l'avait vraiment perturbé, celle dont il était tombé amoureux.

Je fus sortie du sommeil par la sonnerie du réveil de mon jongleur saltimbanque, endormis tous deux dans la vieille chambre d'enfant de chez mes parents parce que la veille il avait oublié les clefs de notre logement d’appoint nommé. Moi qui ne voulais le présenter à personne.

Je l'avais prévenu, que j'allais m'attacher.
Entre deux croissants un beau matin de février en terrasse hivernale, je lui avais dit que même si physiquement il ne m'attirait pas plus que ça et que je voyais mal comment je pourrais réellement être habitée par la passion un jour, je finirais tôt ou tard par m'attacher.
M'attacher aux instants chaleureux.
A son être, fondamentalement bon et généreux.
Que je craignais de m'enticher d'un nous, alors que mon émoi pour lui n'avait pas les bases nécessaires pour grandir et s'épanouir.

Et dans son intelligence emplie de bon sens, il a compris.
C'est ce que j'adore chez lui. Qu'il tienne véritablement compte de mes propos. Sans les interpréter selon ses envies du moment. Qu'il entende, de ses deux oreilles bien ouvertes, ce que j'ai à lui offrir. Et ce que je ne peux lui donner.
Qu'il comprenne. Oui.

J'en arrive certainement à un point où ça me barbe de survoler les histoires.
Où le sexe, sans l'émotion d'une communion intense, m'ennuie profondément.
Je veux tomber amoureuse.
Je veux la transe d'une connexion magique entre deux regards, deux esprits et deux peaux.
Et pas de compromis.

Je veux trembler. Je veux pleurer. De joie. Je veux me fondre et n'être qu'une flaque de sentiments reluisants où tout est à refaire. En ressentis, passer la seconde. Toucher à des sphères impalpables, pures et brutes. Je veux me sentir vivante, humaine par excellence. Je veux pouvoir le sentir à travers l'amour qui lie deux êtres. Le genre de truc qui germe en moi depuis quelques temps et qui bientôt, ne pourra plus se taire.

C'est ce que j'ai tenté d'exprimer à mon jongleur saltimbanque hier soir.

dimanche 10 mars 2013

Rien, comme d'habitude

J'ai pas eu le temps de finir ma phrase. J'étais en train de planter le décor, de lui confier "si entre la première et la seconde fois, il y a eu plus d'un an au milieu, c'est parce que c'était volontaire, c'était pour fuir les amalgames" fuir l'attirance qui me détournait complètement des buts fixés et des intentions d'origine, c'était à chaque entrevue se mordre les lèvres pour ne pas aller à sa rencontre et tracer mon chemin me rappeler les priorités me taper la règle sur les mains. Ne pas. Flirter. M'éprendre. Parce que. Dans cet endroit particulier, je n'étais pas là pour ça.

Il m'a coupée en plein teaser acquiescer à mon intrigue rajouter "voilà, les amalgames je suis d'accord, et heureux que l'on voie les choses d'un même œil". Puis il a renchéri sur des milliers d'autres sujets très intéressants et moi j'avais l'air con avec mon cœur sur la main prête à le lui donner. Si j'avais pu continuer ma supplique, j'aurais pu lui avouer que le nœud du problème il était là, dans la suite de nos échanges et leur proximité dans le temps m'empêchant, avec toute ma bonne volonté, de balayer ces amalgames là. Faisant bouillir mon sang froid et fondre la distance qui sépare l'espoir de la réalité. Que j'y arrivais pas, à rester objective, concentrée sur le travail spirituel que l'on était en train de mettre en commun. Que j'avais trop de choses qu'il remuait en moi pour ne pas être touchée, émue par l'homme. Pour ne pas avoir envie d'être auprès de lui, d'être celle qui l'écoute et le soutien, l'épaule en silence la journée parce que le soir on se serait rejoint, on aurait fait du bruit, du bruit et des voyages, on serait partis loin, ailleurs, le meilleur des refuges. Que j'avais tous ces élans que je ne parvenais plus à retenir et qu'il fallait peut-être qu'on arrête d'être si proches pour un temps, avant que je ne me dissolve complètement sous sa chaleur humaine.

J'étais prête à lui dire tout ça sur le retour dans la voiture, mais il a rembarré mon courage malgré lui.
Peut-être l'a-t-il fait exprès.
Peut-être savait-il.
Il sait en déjà tellement.

Ce n'est pas la première fois que j'essaie de lui expliquer, à ce gentil sorcier, le feu qui m'anime.
J'ai l'impression qu'il ne veut pas l'entendre.
Ça ne changerait pourtant rien à nos gestes et au pire, ça me permettrait de rapidement tourner la page.
Que faire.

Rien, comme d'habitude?

vendredi 8 mars 2013

Pute du sentiment

L'idole de chanteur est parti deux semaines dans un pays du Sud. La dernière fois que l'on s'est croisés dans cette ville du Nord je ne lui ai même pas adressé la parole. Juste retour des choses, il n'est pas venu me dire bonjour non plus. Nous sommes ainsi restés inexistants l'un pour l'autre à tel point que je me dis que Google c'est aussi bien pour prendre de ses nouvelles.

Mon garçon des étoiles est resté en Australie, malgré mes rêves qui m'affirment sans arrêt le contraire et je commence à ressentir la défaillance dans mon système immunitaire, les larmes s'entasser au bord des yeux, les sanglots dans la gorge. Comme un vieux chat qui attend qu'on le recrache. Trois mois depuis son départ et mon absence dans l'avion sur le siège d'à côté. J'avais pas trop souffert. Aujourd'hui à peine, moi qui pensais cette histoire terminée, je tends à éprouver les effets de la descente. C'est franchement pas le moment mais, comme ça ne l'a jamais été...

Le gentil sorcier est toujours aussi gentil et toujours aussi sorcier. Ses entrevues sont rares mais intenses et tellement désintéressées que ça me laisse à chaque fois un air à la con sur le visage et les contorsions du cœur qui peine à ne pas s'ébattre pour ce genre de personne trop prise et trop ailleurs. Et en même temps, tellement là.

Mon danseur manouche ami invétéré m'envoie des petites phrases touchantes sur ces chansons lui étant adressées. Après cette nuit interminable à nous être envoyés en l'air dans le sens propre du terme sur cette scène improvisée et sur ces vieux sons funk groove hip hop de notre adolescence, j'ai eu du mal à réfréner mon envie de lui faire l'amour comme au premier jour. Mais bon, c'est une question d'habitude.

Et le saltimbanque caravanier à ses heures joueur de contrée avec qui je partage mon lit depuis un mois et demi. Entre nous ça a commencé comme une blague. Une blague sans chute. Et puis ça dure. Parce qu'il est merveilleux. Que nos atomes crochus se sont soudés comme les doigts d'une main. Et que ça ne mène à rien. Pile poil ce qu'il nous fallait.

Alors il y a trois jours je reçois un texto d'un numéro inconnu stipulant :
"J-ai jamais eu l'occasion de t l dire mais té vraiment qu'une pute :)"
Oui, avec le smiley qui sourit.

C'est peut-être ça au fond. Peut-être que je suis qu'une pute.
Une pute du sentiment. Une fille au cœur facile.
Parce que.
Je ne peux pas m'empêcher de tous les aimer.
A ma manière.
De tous les vouloir.
Vouloir qu'ils soient le seul.
L'unique.
Vouloir qu'ils ne fassent qu'un.
Qu'ils se divisent.
Pour m'éprendre d'un émoi si différentiable.

Je me dis à chaque fois, s'ils sont si nombreux à cohabiter en ma poitrine, s'ils se battent le battement le plus intense et se concurrencent le poil qui se hérisse, c'est que ce n'est pas ça. C'est qu'il n'y a pas de Lui. Seulement des eux.

Mais je devrais savoir depuis le temps, qu'il n'existe pas non plus de règles de ce genre.
Alors, advienne que pourra.
J'espère néanmoins qu'ils ne m'en voudront pas de les aimer aussi fort, eux, au point de m'envoyer des textos anonymes de haine et ne laisser en guise de réponse qu'un numéro non attribué.

La preuve du vivant

La musique quand même, c'est quelque chose.
La voir naître sous ses doigts et faire son temps. Son chemin sur les touches noires et blanches.
Vraiment, une forme de magie. Depuis qu'on est sur Terre. On aurait déjà dû refaire toutes les musiques, toutes les séquences, les suites d'accords, les notes que forment une mélodie. Et à chaque fois qu'on y pense, il y a des ressemblances partout, des airs qu'on a déjà entendus quelque part.
Et pourtant, on l'invente toujours.

C'est ce qui est magique.
C'est ce qui fait qu'avant que j'imagine ce refrain là, il n'existait pas.
Accoucher d'une chanson, c'est être témoin que la vie est réelle.
Et extraordinaire.

Je souhaite à chacun d'un jour pouvoir trouver son vivant à créer.

mercredi 6 mars 2013

Dreamcatcher

Mélancolie de merde qui m'empêche de trouver le sommeil sous peine de rêver de toi encore.

La vie, une salle de classe sans fond

J'ai rêvé de toi.

T'arrivais pimpant dans la classe ton cahier sous le bras et posais tes affaires sur le bureau du premier rang, en face du professeur. T'étais revenu d'Australie, enfin. Sans me le dire. Avec juste un sourire en guise de cadeau souvenir. Tu me prenais la main t'avais l'air heureux, si heureux de me retrouver. Tu voulais que je m'assoie à tes côtés. Tu voulais que je reste. Tu voulais pas me quitter, alors que t'étais parti. Si longtemps. Si longtemps, que j'avais vu plein de types au milieu. Que je batifolais dans tous les sens, me débattant désespérément pour retrouver l'amour.

Dans cette section, ils étaient nombreux. Il y avait des anciens gars que j'aimais bien. Il y avait mon amoureux secret du collège avec sa coupe à la Léo version Titanic à qui j'osais enfin échanger quelques mots pour la première fois. Il y avait Arnaud Tsamère. Je lui sautais au cou et il me faisait tourner dans ses bras comme un vieux passing de rock and roll acrobatique. Et il y avait toi, qui étais revenu. A prendre ma main, comme si ce temps d'absence là, il existait pas.

Tu me dégageais de l'espace sur ton bureau mais j'avais pas mes affaires avec moi alors j'ai lâché tes doigts, malgré ton insistance, malgré tes yeux qui me serraient ferme le coeur, il me fallait récupérer ce qui était à moi. Le prof est arrivé pendant notre discussion et s'est assis tout près, j'en ai profité pour m'éclipser, te promettant de revenir. Alors. J'ai parcouru cette classe en sens inverse, sous l'agitation. Le remue-ménage de ma vie effervescente. Je me suis appliquée à marcher droit sans que les larmes ne tombent. A faire bonne mine et dire bonjour. Ils sont passés à maintes reprises devant moi, obstruant ma route. Mais mes pieds se posaient toujours l'un devant l'autre, dans un fracas intérieur lourd et intense. La salle de classe était comme une longue rue à ciel ouvert et les rangées de bureaux finissaient par empiéter sur les trottoirs de la ville. Et tout au bout, dans les rangs des mauvais élèves, on pouvait voir les voitures circuler, les immeubles déconstruits. J'avais dû en avoir une, un jour, de place attribuée. J'avais laissé mon classeur posé sur un des bureaux il y a bien longtemps, en pensant qu'il y resterait. Et j'étais plus revenue en cours. Faisant l'école buissonnière par intermittence.

Aujourd'hui j'en suis là. A chercher ce que j'ai jadis abandonné dans ma négligence. Au fond du fin fond dans cet endroit qui ressemble à autre part, je cherche encore. Parce que tu m'attends tout devant.

Mais c'est trop tard, n'est-ce pas.
T'es irrattrapable.

vendredi 22 février 2013

Il n'est probablement pas l'heure de s'éprendre

Peut-être que c'est juste pas le moment. Qu'il n'y a pas d'obligation à tomber amoureuse.
Peut-être que c'est ça, le nœud de l'histoire.

Lorsque je relis d'ancien textes datant de ma jeunesse, je me compare. Je replonge dans les méandres de mon cœur qui battait si fort, si fort pour un seul homme. Je me dis, je n'éprouvais ça qu'avant. Ce sentiment d'être constamment au bord. A deux doigts de bondir. A deux doigts de glisser.
Chuter de la falaise, au fond du précipice dont on ne revient jamais. Mourir d'amour. Intérieurement. Se sentir sèche. Le désert aride que l'élu a laissé en partant. En prenant tout avec lui, même ce qui ne lui appartenait pas. Parce qu'au fond, c'est nous qui lui avions tout donné.

Aujourd'hui, mon cœur ne bat plus pour d'autres aussi intensément.
Peut-être parce qu'il bat avant tout pour lui-même.
Peut-être parce qu'il ne se donne plus tout entier, mais qu'il se partage.

Quand je repense à ces époques de passions extraordinaires et surtout, extraordinairement foireuses, je m'envie au passé. Puis, si je réfléchis encore un peu, balaye davantage les ressentis vivaces je me rappelle. Je n'étais pas si heureuse. J'éprouvais une souffrance pénible, dues aux circonstances et aux êtres qu'osais-je l'annoncer, je m'infligeais. Ces boucles temporelles et remakes du jour sans fin qu'il me fallait détruire, au prix de tout l'espoir que l'on gaspille à se focaliser sur le potentiel, l'éventualité, le réparable alors qu'on n'a même pas vérifié si c'était simplement exploitable ni même constructible.

Aujourd'hui, je n'ai pas d'effluves passionnelles qui me parcourent par surprise chamboulant ma petite vie de tranquillité.
Mais je ressens le bonheur.
Un bonheur de plus en plus présent. Plus actif. Moins furtif.
Qui s'allonge avec le temps.
Je ressens le plaisir de ces choses infimes qui parsèment mon quotidien et que je ne pouvais voir, obnubilée par ces hommes. Centrée sur leurs réactions. Je n'avais pas idée d'à quel point il faisait bon vivre. Et comme il était facile d'être heureux.

Penser trouver la liberté en l'autre.

Peut-être que ce n'est juste pas le moment.
Que ce n'est pas l'heure, moi l'éternelle amoureuse, de m'éprendre.
Peut-être qu'il n'y a aucune obligation. Et beaucoup trop de chemins.
Et que si je m'arrête de temps en temps en cours de route, ce n'est pas douter.
Ce n'est qu'éprouver l'étonnement face à la voie que j'ai choisie d'emprunter.

mercredi 20 février 2013

mercredi 13 février 2013

Combien de formes d'amour

A trop vouer d'espoir à cette histoire de chaleur, je m'en suis brûlé les lèvres.
Littéralement.
Avec de l'eau bouillante, et ça commence à cloquer. Je ne pensais pas que ça piquerait autant sur la durée. Mais ça pique encore.
Dans tous les sens du terme.

J'ai envie d'écrire. D'avoir encore au moins quatre heures devant moi avant d'accueillir le sommeil. J'ai envie de dire toutes ces lignes de texte qui défilent en ma tête, ces bouts de films qui se superposent les uns sur les autres au point que ça en devient incompréhensible pour quiconque désire suivre. Il n'y a que moi qui m'y retrouve, dans ce bordel de vie.

Ce weekend a été intense en sensations et prises de conscience. La rencontre avec ce sorcier bienveillant et tout ce qui en a résulté en moi, instructive. Déconstructive, aussi. A gros coups de pelleteuse dans les certitudes et ne laisser qu'un terrain vide et libre de tout à priori, la place d'un ressenti non encore exploré dans cette précision là.

On pourrait croire qu'autant de temps passé à pousser l'expérience, ça rapproche les cœurs. Mais il m'a bien fait comprendre, me semble-t-il, que ça les rapproche pour démêler les vieux nœuds karmiques, rien de plus. Ce n'est que moi qui fait l'amalgame. Qui assimile les tremblements intérieurs à des frissons d'émoi. Les sensations, à des émotions. Les émotions, à des sentiments. Au fond de moi, je pensais :
"Si tu continues à faire vibrer mon être de cette manière, je vais finir par tomber amoureuse."
Même si ça n'a pas vraiment de rapport direct avec lui ou ce qu'il est. Mais plus une résonance de nos deux échos intimes qui amplifie leur profondeur.

Alors, je ne dois pas l'envisager. Un élan inadéquat. Même si la résultante d'un nous procure des sensations uniques, elles n'ont pas forcément de rapport avec le fait de tomber amoureux.
C'est une forme d'amour, bien sûr.
Sinon, nous ne pourrions pas être touchés de la sorte.
Mais, il y en a d'autres. Ne pas se limiter aux choix que l'on connaît déjà.
Je sais bien que c'est un homme à m'éprendre que je veux.

Et bien qu'il en soit un, d'autant plus formidable, bien que l'on se comprenne à des degrés notables, avec et sans les mots, que l'on se ressente, avec et sans les mains, trébucher d'amour n'est pas la seule possibilité permise. Bien qu'elle soit la plus attendue.

Il me l'a fait réaliser dans toute cette chaleur tendre désintéressée et inconditionnelle qui est parvenue jusqu'à moi. Pas d'intention personnelle, pas d'attachement à la réaction. Il était juste là, ce sorcier bienveillant, à prendre soin de moi. A anticiper mes gestes, sans me regarder. Sans m'observer, à entendre mes désirs. Y répondre lorsqu'il le pouvait. Lorsque ça ne le concernait pas en particulier. Il ne m'a rien dit. Je l'ai saisi car il était honnête, il était lui-même et juste lui, sans volonté de possession à mon égard. Et si c'est bel et bien un amour dont il s'agit, alors il doit être d'une pureté fondamentale, tant aucune part de son égo ne se cristallise contre les parois de mon âme, tant rien il ne projette sur moi et qu'il veille à mon bonheur en silence, en arrière plan de mon existence, peut-être croit-il que je ne le voie pas, qu'il fait bien son travail invisible, mais ça ne peut que me sauter aux yeux tant d'attention gratuite et généreuse, tant de dévotion humaine qu'il balance à tout va, à qui croise son chemin, peu importe s'il le mérite. Au nom de combien de personnes adresses-tu tes prières? Ne te fatigues donc tu jamais de souhaiter le meilleur pour chacun?
Et toi, qui se soucie de ton propre bonheur?