lundi 21 octobre 2013

Le coeur en mode sans échec

Qu'est-ce que je l'aime.
Comment faire?
Plus le temps passe, plus je l'aime.

Il a dû le comprendre hier soir. Lorsqu'il m'a un peu taquinée par texto, me faisant croire qu'il avait pris la route pour me rejoindre. Je me suis mise à pleurer de joie, de soulagement. J'avais tellement envie de le revoir, tellement envie qu'il vienne. Je bouillonnais dans tous mes pores, j'attendais ça tous les jours, qu'à un moment donné, il craque et prenne sa voiture, trois heures trente de trajet pour rejoindre mes bras, se glisser sous mes draps partager une étreinte. Que j'en ai pleuré.
Bien sûr, lorsqu'il m'a avoué qu'il m'avait fait marcher, qu'il n'était pas parti mais allongé dans son lit en train de m'écrire, j'en ai pleuré aussi. Mais ça n'avait plus la même teneur.

Je crois qu'il a compris. Aujourd'hui, il ne m'a pas écrit.
Même si finalement, je n'ai pas réussi à lui envoyer le dernier message :
"J'en ai ma claque de tout ça."
Il l'a peut-être entendu intrinsèquement. Intuitivement.

Quand je suis amoureuse de la sorte, mon cœur est en mode sans échec. Il n'y a pas de possibilité de laisser tomber, de ne plus croire en son sentiment, de croire cela terminé ou bien vain, inutile. Cette espèce d'espoir plus vaste que l'univers me dépasse littéralement sans en trouver la logique ni même les ressources. Je suis quand même un minimum cohérente, cartésienne. Alors, comment puis-je continuer à espérer de la sorte et me pousser à attendre le retournement de situation sur des mois, des années, alors que plus rien ne vient, alors qu'il n'y a aucune preuve, aucun signe qui justifieraient une telle démarche? C'est incompréhensible pour mon pauvre cerveau.

Mais c'est comme ça. Je les observe en plein cours d'existence. Les récurrences. Les réflexes.
Je me rappelle cette passion consumante envers cet autre sorcier qui enlevait le feu, encore une rencontre karmique. Comme je l'ai attendu. Comme j'ai persévéré, malgré les coups dans l'ego, dans le corps, dans le coeur, dans l'âme, malgré l'irrespect, l'inécoute, l'ignorance, malgré les traumatismes engendrés qui perdurent encore aujourd'hui, comme j'ai cru que tout était possible par la force de mes convictions et la volonté d'évoluer vers une histoire meilleure. J'étais indécrochable. Indécrottable. D'une patience sans borne. Et complètement épuisée, mais je ne regardais plus.
Comme cela a été libérateur qu'il trouve quelqu'un d'autre.
Qu'il ne laisse plus de place à l'espoir. Et qu'il me dise clairement : non.

Et pas "si", "mais", "je sais pas", "peut-être".

J'ai pu souffler et me diriger vers un ailleurs. Me détacher de mon bug sentimental qui ne m'offrait aucune sortie.

Enfin, cela est différent.
Même si c'est pareil.

Être confrontée à la même sensation intérieure.
Au même choix.
Comment faire?
Ce n'est pas qu'on ne peut pas. C'est qu'on n'en a pas réellement envie.
Lâcher prise.
Lâcher l'affaire.

Tiens, ça me fait penser à un de ces textes que je lui ai envoyé dernièrement.
Mais ce sera pour une prochaine fois.

2 commentaires:

  1. C'est souvent dur & simple de laisser ce genre de "solution" s'appliquer. Mais ça fout trop de tsunami dans l'âme, puis y'a plus personne pour venir chercher la petite fille perdue devant la station essence, même pas un con malhonnête pour un bonbon, rien, faut continuer à déambuler jour/nuit en pensant aux étreintes éteintes et aux "Si" sans les autres notes de la gammes. Du coup ça sonne jamais juste.
    Je te lis souvent, mais commente rarement, mais j'aime passé par ici avec tes oiseaux encre de chine (:

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  2. Oui c'est ça. Simple, mais difficile à mettre en place.
    Il y a un truc que l'on doit tuer.
    Je l'ai toujours vécu comme ça.
    J'essaie de voir s'il n'y a pas un moyen différent. Autre que forcément procéder à l'holocauste des élans du cœur. Le problème avec ces guerres intérieures c'est que comme c'est fondamentalement toi contre toi t'es forcément celui qui perd en même temps que celui qui gagne.
    Avec le temps, je me sens quand même de moins en moins seule rescapée (et encore, on sait pas vraiment) au milieu des décombres, cherchant désespérément quelqu'un pour me tenir la main. Même si on ne me tend qu'un moignon à la place.
    Tu l'as dit, ça sonne jamais juste. Et purée, moi j'aimerais trouver cette harmonie dans le présent. Entre ce qui se vit autour de moi et au creux de moi. Réconcilier les deux. Sans forcément mener de bataille. J'en ai tellement marre de gesticuler dans le vide.

    Merci Jolène pour ton commentaire.
    Moi qui croyais que ce blog n'était visité que par vampirestat et adsensewatchdog, je suis heureuse d'y trouver trace humaine! (rassure-moi, tu es bien humaine?)
    Moi aussi je te lis lorsque j'en ai l'occasion. J'aime ta danse des mots, j'aime tes titres, les pertinences de tes claques phonétiques. Mais, tu vas fermer ton blog, c'est vrai ça?

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Du temps à tuer?