lundi 12 août 2013

Puisque l'on se marie si bien ensemble

La tignasse brune et féline de mon sorcier bienveillant scintille comme l'éclat du soleil qui se perd dans ses rétines. Qu'il est beau. Mais qu'est-ce qu'il est beau. De la blancheur de son sourire à ses petites canines pointues. La peau de ses lèvres complètement éclatée de s'être trop embrassés. Sa peau tout court, dorée. Lisse. Que je malaxe des heures. Que je griffe. Dont mes ongles dessinent les sillons. Il adore ça, se faire gratter le corps. Il ronronne, se contorsionne.

Assise sur lui nos bustes entrelacés dans le calme d'un dimanche après midi, je lui ai dit que je souhaitais me marier avec lui. Puisque l'on se marie si bien ensemble.

"Je veux t'épouser". C'est quelque chose qu'il me lance, de temps en temps. Comme un sursaut, un réflexe jouissif, un bien-être exprimé dans un sens figuré du terme.

J'aimerais que l'on se marie. Incognito. Tel un secret que nous seuls entendrions.
Parce que le regard des autres sur notre union nous importe peu, personne n'est tenu de savoir.
Je souhaite me marier devant Dieu.
Mais pas le Dieu qu'en on fait les hommes.
Encore moins celui de la religion.

Je souhaite me marier devant Dieu pour lui exprimer ma gratitude.
Le remercier qu'il nous ait été permis d'être un couple.
Et lui offrir notre amour le plus sincère.
Lui annoncer solennellement, voilà. Mon sorcier bienveillant et moi-même, nous sommes ensemble. Et si nous pouvions travailler main dans la main à l'élaboration d'un monde meilleur, utilise-nous. Car nous sommes maintenant une équipe enthousiaste à l'idée de te servir.

Alors Dieu, la Nature, la Terre-Mère, l'Energie Divine, l'Amour, peu importe le nom.
Et finalement, peu importe l'endroit, le contexte.
Peu importe si c'est pour toujours, ou juste dans l'instant.
Se marier de la sorte, c'est avant tout dans le cœur.
Il n'y a rien à signer, rien à sceller, rien à défaire.
Nous sommes libres!
Libres de nous engager honnêtement avec l'autre.
Libres d'un jour choisir des voies différentes qui nous feront tracer nos routes en solitaires.
Libres d'aimer et de voir le temps transformer cet amour, dans la joie et l'acceptation, sans rancune ni regret.
Libres.

J'aimerais que l'on se marie. Dans un petit coin de paradis, un jour de beau temps. Une cérémonie inventée, au gré de nos fantaisies et nos belles déclarations, que l'on puisse se regarder dans les yeux sans flancher et présenter notre union à la Terre, qu'elle nous donne son consentement. Qu'elle nous envoie des hirondelles et des fleurs dans les cheveux, en guise de félicitations. Que les arbres s'inclinent pour nous faire une haie nuptiale et les pierres nous applaudissent en silence. On pourrait alors sentir dans l'air une certaine gaîté. On se tiendrait là, devant le soleil couchant, l'écoutant nous dire tous ses vœux de bonheur jusqu'à ce qu'il ne s'endorme. On hésiterait à consommer notre nuit de noces avant qu'elle ne soit totalement tombée, puis le temps d'y réfléchir on se serait déjà effeuillés. Lentement, épouser nos mouvances et marier nos effluves. Des heures. Faire l'amour sous la lune. Protectrice.

Un sacré délire de hippies, en somme.

mardi 6 août 2013

Reflexion couchée à l'ombre d'une nuit solitaire

Je t'aime. Je t'aime.
Je t'aime.

Je devrais être couchée. Je me lève dans trois heures.
Mais je t'aime et je voulais te l'écrire. Doucement.

La vie m'étonnera toujours. Cette capacité à se renouveler sans cesse.
Mais je n'oublie pas.
Comme j'ai pu aimer autrefois.
Je n'oublie pas et c'est ce qui me surprend. Comment est-ce possible de retomber d'amour encore, à chaque fois dans des échelles de ressenti différentes?
J'ai eu la réponse lorsque je l'ai écrit.

C'est parce que l'on ne cesse de grimper.

C'est parce qu'au début, lorsque l'on est sur le premier barreau de l'échelle, on tombe de moins haut.
Bien qu'on le ressente en décuplé les premières fois (c'est un gros choc), parce qu'on ne nous a pas prévenus. Que la montée pouvait ne pas se faire en une foulée, et qu'on pouvait vite en redescendre. De notre petit nuage.

Le temps aidant à forger l'expérience et maintenant que j'ai entamé ma petite ascension pépère, l'amour n'est plus le même. Je le vois plus étendu, plus profond, plus vaste, je le vois davantage dans son ensemble parce que je l'observe de plus haut, parce que j'ai grimpé, et que je grimperai encore, le long de mon existence.

Je suis vraiment abasourdie par ce sentiment qui m'envahit à ton égard.
Je le suis d'autant plus qu'il est réciproque.
Ai-je le droit de ne pas en revenir?

Je ne veux pas en revenir.
Puis en même temps, ce n'est pas si grave.
Si je devais m'en aller, et nos routes se décroiser.
Ce n'est pas grave parce que, cet amour qui est entre nos bras enlacés et qui grandit en nos cœurs, il a prouvé qu'il avait sa place. Ou tout du moins qu'un jour, il a eu sa place.
Et c'est suffisant.
Vraiment.

Je t'aime.

dimanche 4 août 2013

C'est une texture d'existence

L'impression de vivre dans un rêve.

Ce n'est pas tant que je réalise tous mes souhaits.
Que mes journées sont fantastiques, remplies d'éléphants roses skatant sur la Tour Eiffel.
C'est une texture d'existence.

Une sensation impalpable de grande illusion. D'immatérialité des choses. Plonger dans la matière, jusque dans l'air, dans l'oxygène que l'on respire comme si l'on pouvait tout sentir, tout toucher, expérimenter, modeler notre environnement à l'infini par la simple pensée, la volonté de métamorphose. Comme dans les rêves, oui. Qui ont l'air aussi réels que la vie éveillée mais qui à tout moment, peuvent basculer vers complètement autre chose. Il suffit que l'on se réveille. Dans le rêve. Que l'on se réveille et que l'on prenne en main par l'esprit ce qui nous entoure, devenir artisan de ces images qui se créent sous nos yeux tout en laissant une grande liberté à l'inconnu, aux aléas, afin de ne pas gâcher les meilleures surprises. C'est une question de dosage. Comme dans les rêves, encore. Si l'on prend conscience que l'on rêve trop vite, on peut avoir peur et s'affoler, ou à l'inverse, vouloir sauter sur l'occasion et tout maîtriser d'un coup d'un seul, alors le mental prend le pas sur le songe et nous nous sortons du rêve nous même. Mais si, une fois que nous avons réalisé que nous sommes dans un rêve, nous ne sommes pas attentifs et perdons cette sensation profonde d'être, dans tous nos pores, alors le rêve prend le pas sur nous, et nous nous rendormons à nouveau.

Enfin.
Tout ce baratin pour dire que je suis amoureuse...