vendredi 29 mai 2015

What are you so afraid of ?

Tu m'as manqué.
Ça ne fait pourtant qu'un pauvre jour et demi d'absence.
C'est fou.
Je crois qu'on ne s'est jamais laissé aussi longtemps sans nouvelle l'un de l'autre.
Mine de rien. En catimini, tu t'es incrusté dans mon cœur.
Et ce n'était pas faute de m'être protégée.
Je m'en rends compte maintenant que tu as pris le large.
Tu me faisais du bien.
Tes rires, ta joie de vivre, ta générosité naturelle, ta bonté de cœur.
La lucidité de ton jugement, le grain de folie de tes actes.
C'était simple.

Je n'adhère cependant pas forcément à tout.
Il y a des traits communs que j'aurais aimé ne pas partager avec toi.
Je sais qu'ils ne nous aident pas à aller de l'avant.

Et lorsque je l'écris, je prends conscience de mes travers.
Je n'arrête pas de répéter que j'ai envie qu'on me choisisse, en amour.
Alors que j'ai moi même du mal à te choisir. A arrêter mon choix sur toi.
L'autodéfense, sans doute.
Tous ces à priori négatifs qui me faisaient fuir notre rencontre. Protection indice 50 contre l'éclat de ton intérieur.
J'y peux rien. T'es pas ouvert, et ça me fait peur.
Ça me fait peur d'embrasser le vide.

Mais maintenant que t'es pas là, c'est flagrant.
C'est flagrant à quel point t'as tout embaumé de ta présence.
Y'a de toi partout dans mon quotidien. Et pas seulement de l'éphémère.
Y'a tous ces projets qu'on a dessinés ensemble. Les chansons que l'on a écrites à deux. Les voyages que l'on s'est promis. En fait, tu penses à moi tout le temps. Tu m'as déjà incluse dans ta vie.
Mais j'étais incapable de voir.
Parce que c'est moi.

C'est moi qui suis fermée à ton amour.

Tu te rappelles quand je te disais que de toi ou moi, je ne savais pas à qui cette chanson s'adressait?
Je ne pensais pas avoir autant raison...

dimanche 24 mai 2015

Lonely, Lonely

Je le sais, maintenant, de toute façon.
Ils n'arrêtent pas de me le répéter après les ruptures.
Je suis une fille cool. C'était chouette avec moi.
Blablabla.
Ça, on pourra pas me l'enlever.

Et puis, c'est toujours utile pour encaisser les coups durs.
J'ai mis trois jours à me donner le courage de sortir les mots. Entre deux délires et chansonnades envolées, je lui ai finalement balancé "j'aimerais qu'on arrête".

Parce que j'ai envie, voire besoin qu'on me choisisse en amour.
Parce que je me sentais limitée, bridée par ces élans qui ne trouvaient la place de s'exprimer, extérioriser librement mes sentiments, et donner à la mesure de ce que j'avais à donner. Je voulais être entière. Je voulais avoir le champ libre de tomber amoureuse.

Il s'est excusé de me laisser en plan sur son terrain miné. Miné par les vieilles histoires, et la peur de faire souffrir à nouveau. Il se sentait un peu profiteur de tout ce que j'avais à lui offrir, sans échange équitable. Sans ouverture du coeur.

On a sourit. On s'est serré dans les bras. Puis on a continué nos rigolades et nos musiques.
Comme si cela n'avait pas changé ce qui circulait entre nous.

Je le sais, ça aussi.
C'est moi qui ai posé les mots, mais c'est lui qui me largue.
Et si je m'en vais, ce n'est pas parce que ce n'est pas bien, ou parce que c'est moins bien qu'avant.
Si je m'en vais, c'est parce que mon intérieur commence à nécroser, et qu'il peine à survivre.

Même si quand il chantait ce matin dans le salon, j'ai souhaité me réveiller tous les matins prochains de la même façon.

Or, lorsqu'il relance la conversation par texto :
- Moi j'aime vraiment ça être avec toi. Voilà.
- Moi aussi. D'ailleurs je me sens un peu con.
- Un peu coin comment? Pourquoi?
- Un peu coincoin.
- Hahahahaha t'es connnnn... Allez, con comment?
- J'me sens con quand t'es pas là.
- Moi aussi un peu. Faut qu'on se ressaisisse. :-)

Je me demande.
S'éloigner des gens les aide-t-il à saisir la valeur d'une présence?

J'aimerais bien qu'il me dise qu'il a envie de m'aimer.




mercredi 20 mai 2015

Où est-ce que tu t'en vas comme ça, dis moi?

J'écoute Michel.
J'ai l'impression que ça fait des années.
Que j'avais pas vingt ans. Ou à peine.

Ça fait bientôt dix ans que j'ai vingt ans.

Je prenais des trains rendre visite à des presque inconnus.
J'en récupérais quelques musiques.

Elles me font penser à toi.

Tu chantes pareil. Avec tes phrases minimalistes.
Ta voix feutrée, d'une réserve subtile.
Qui pénètre. On ne sait pas trop comment.

Je ne sais pas trop comment l'on s'est pénétrés.

Ça me fait penser à toi et à tout un pan de ma vie.
Une vie sur les rails. A quelle station descendre?

Je voyage.
Trop vite.

Et dans mon cœur.
Une ribambelle de racines.