dimanche 11 juin 2017

Tell me are there all these rules in heaven? - Part 1

J'écoute leur album. Téléportation directe dans un vieux clip musical estival avec des ballons, des adolescents et une bagnole qui file à toute allure sur les routes en ligne droite d'America.

Rewind visuel, sac à dos, airplaine, NY, substation, brooklyn, très loin du côté de Wilson Ave.

Deuxième soir. Dans cette coloc complètement masculine.
Ils parlent tous anglais et je ne connais personne.

J'étais un peu perdue au début, je l'avoue. J'avais envie de vivre l'aventure mais partir en solo sur un autre continent, moi la petite française qui débarque chez des musiciens étrangers, moitié hip-hop moitié hipster....le premier soir, j'ai pensé que c'était peut-être trop ambitieux pour la casanière que j'étais.

Mon hôte avait certes un appartement à la propreté somme toute relative à une coloc de mecs dans la vingtaine, mais il avait son studio de répète à domicile et un piano au désaccord assez hypnotisant, la deuxième arabesque de Debussy ouverte sur son chevalet.
Peut-être que c'est ce qui m'a fait petit à petit me sentir comme chez moi.

Une après-midi sur le piano plus tard, je commençais à culpabiliser de m'enfermer dans cette ville aux mille découvertes, malgré la pluie battante. Mais j'avais la copine minette toute noire et adorable qui me tenait compagnie et courrait d'un bout à l'autre du studio de répète. J'entendais mon hôte se marrer avec ses deux potos dans sa chambre, ça m'a rendue une certaine forme de nostalgie.

Splix.io

Il leur manquait un quatrième joueur, j'ai osé m'incruster.
Pour les videogames, pas besoin de mots.
Tous serrés dans cette chambre d'étudiant qui a terminé ses études, je me sens projetée dans un autre film. Un de ceux dont on s'identifie quand on est ado et qu'on rêve de péripéties à l'américaine.

A un moment donné, quand il a commencé à être vingt heures, je me suis décidée à mettre le pied dehors, sous la pluie. J'avais trois heures devant moi et envie de marcher au hasard de ces rues croisant perpendiculairement les avenues. Entrer dans les restaurants. Des ambiances incroyables.

Je suis à New York.
C'est comme si c'était une nouvelle moi qui le réalisait.

La chance que j'ai.

Déambuler seule, sans carte ni GPS. Mercury Lounge, il est presque 23h et je suis dans les temps.
Je donne mon nom à l'entrée, on me fait le tampon du crew sur le dos de la main, je me sens une super VIP usurpatrice d'identité.

J'ai envie de me pincer, je n'arrive toujours pas à y croire. C'est l'atmosphère, ce petit truc qui roule dans l'air, qui me fait penser que je suis dans une surnaturelle réalité. Je voulais vivre la fantaisie de mes vingt ans, où tout peut arriver. J'y suis.

J'ai voyagé dans le temps.
A l'intérieur.