jeudi 28 novembre 2013

Inlassablement, des fins et des commencements

Quelque chose a définitivement changé dans mon corps.
Au point que je m'urine dessus juste avant de m'assoir sur la cuvette, comme si mon cerveau ne pouvait plus commander. Quelque chose a définitivement changé. Je pensais coupable le temps et la trace qu'il avait laissé en me parcourant l'existence. Je me sens.
Âgée avant l'heure.

Peut-on réellement vivre plus vite que ce que le temps passe?

Chaque matin je me réveille courbaturée comme si, j'avais inlassablement dormi du mauvais côté du lit. Des douleurs qui ne me quittent jamais, désormais. Je suis impressionnée par cette capacité du corps à être si humble qu'il laisserait passer toutes les préoccupations de la vie avant lui, sans jamais rechigner sur sa propre souffrance, en se faisant tout petit, insignifiant, en arrière plan des problèmes, des importances. On ne joue pas avec la santé. On peut le payer, des décennies plus tard. C'est une partie d'échec avec tellement de coups d'avance.

Oui, les choses ont changé. En amour, dans mon esprit. Pas plus tard qu'hier soir, je disais à une amie que l'erreur était de penser que ce truc que l'on souhaite accomplir, c'est d'être avec celui qu'on aime. On a tous un rôle à jouer sur cette Terre, et il est propre. On peut faire ce chemin ensemble, c'est tout a fait possible. Mais le chemin, ce n'est pas "être ensemble" et ça n'en sera jamais la finalité.

C'est tellement étrange pour moi de visualiser ces mots sortant de mon cerveau.
Ça ne ressemble tellement pas à ce que j'ai pu être, avant.
Avant, je ne vivais que pour l'amour. Je courrais après ce sentiment d'être amoureuse, éperdue. Perdue. Je courrais et courrais des marathons en mon crâne, et tous ces concurrents qui se disputaient mon coeur dans mes fantaisies éveillées. J'en écrivais, des histoires. Des romances, j'aimais les vivre, quitte à tout balancer au loin et faire un doigt d'honneur au présent, à ce que j'avais construit, à ce vers quoi je souhaitais aller, celle que j'aspirais à devenir. Je pouvais me mettre en pause indéfiniment, comme ça, pour glorifier la passion qui m'animait.

Petite, lorsqu'on me demandait si je ne devais vivre le restant de mes jours qu'avec une seule de ces trois possibilités, de l'argent, l'amour ou la santé laquelle je choisirais, je répondais l'amour. Sans hésiter. J'étais persuadée qu'à cette question là, il y avait une bonne réponse. Et qu'elle sortait de ma bouche à l'instant même.

Il n'y a ni bonne ni mauvaise réponse.
Simplement celle qui nous appartient véritablement.

dimanche 10 novembre 2013

Catcha catcha, les étoiles

Je me demandais, simplement.
Quand tous les yeux sont tournés vers toi.
Comment ne pas être grisée par ces regards qui te dévorent?
Comment rester soi? Vraiment.
Comment rester intègre? Ne pas jouer sur le fil.
Ne pas jouer le même jeu que tous ceux.
Tous ceux dont l'aura scintille. Et qui la confrontent.
Qui la testent sur toi.
Comment rester stoïque?
Dans les déferlantes de courbettes.
Dans les sourires admiratifs des beaux garçons rodés.
Ne pas s'emballer.
Ne pas prendre toutes les mains que l'on te tend sans regarder.
Sans te regarder en profondeur.
Juste, la façade.
Tu sais, l'aura qui scintille.
Celle qu'on s'évertue à vouloir attraper.
Catcha catcha, les étoiles.

vendredi 8 novembre 2013

Lâcher prise

Envoyé il y a un petit bout de temps, un samedi 10 octobre à l'approche des douze coups de minuit :

"Mon amour,

Notre conversation m'a pas mal fait réfléchir, encore une fois.
Et encore une fois, face à toutes ces possibilités de réactions et ces contradictions entre les pensées et les actes, entre ce qui est réel de ce qui ne l'est pas, entre ce qui est une vérité et ce qui est caché, ce qui est juste et ce qui l'est moins, ce qui est se respecter et ce qui est respecter l'autre, empiéter sur la place de l'autre et se faire empiéter sa place, entre ce qui provient de sa pensée et ce qui n'en provient pas, entre ce qui est un choix et ce qui ne l'est pas, ce qu'on croit choisir et ce qui nous illusionne, dans tout ce brouhaha de discernement et ce flou artistique des émotions, je ne connais qu'une méthode.

Laisser faire.

Ça m'arrache un peu l'ego et le cœur parce que je souhaiterais me battre pour ce que je crois juste. Parce que je souhaiterais pointer du doigt les incohérences. Les fuites. Les risques, les conséquences des actes et des non actes. Parce que j'ai le sentiment de reconnaître les situations et de les voir prudemment arriver, lentement, mais sûrement. Parce que j'ai le sentiment. Parce qu'il m'est précieux.  Parce que j'ai envie d'en finir. Que je souhaite mener une vie simplement. Sans me la compliquer outre mesure.

Je dois laisser faire. Sans juger. Si cela prend la bonne direction ou non. Si cela va trop vite ou pas assez.

Laisser faire. Oublier que j'ai des raisons. Des envies.

Arrêter d'anticiper. Même si c'est un don. Même s'il me permet d'avoir un temps d'avance sur la suite.
Il y a bien un temps pour tout.

Je t'aime.
C'est peut-être finalement à moi de te laisser tranquille..."

samedi 2 novembre 2013

Pas du tout le genre de nana à faire des déclarations à tout va

Un mail envoyé ce 2 novembre à 22h20, à destination unique :

"Mon amour,

J'ai un peu réfléchi, haha.

Je crois bien que tu m'aimes d'une manière époustouflante. Je te crois. Après tout, je l'ai vu de mes propres yeux, senti de mes propres pores. J'ai compris, après les quelques jours merveilleux passés en ta compagnie, que je ne n'avais pas d'inquiétudes à avoir concernant l'intensité de ton sentiment, sa douceur, ainsi que l'infinie tendresse que tu me portes malgré les élans de fougue qui nous emportent. Je comprends aussi que tu veuilles te protéger. Te préserver du reste.

Il ne me reste maintenant plus qu'à faire confiance.
A te faire confiance, aussi.
Et à lâcher prise.

Si tu veux bien, concentrons-nous à nous forger de beaux souvenirs lorsque nous nous reverrons, loin des déceptions, concentrons-nous sur ce qu'il y a de beau en nous afin de faire fructifier notre petite graine du bonheur partagé. Ça n'effacera en rien le travail que l'on doit faire pour changer. Mais comme tu as pu me le dire plus tôt, le travail, on le connait, il est inutile de le ressasser indéfiniment.

Je préfère choisir de regarder ce qu'il y a de positif. C'est ce genre là d'encouragement que je souhaite pour nous deux. Il y a pragmatiquement deux façons d'entreprendre le travail. Tenter d'enrayer ce qui ne nous convient pas, ce qui ne nous correspond pas, et tenter de faire grandir ce qu'il y a de bon en nous afin qu'il prenne petit à petit entièrement la place. Je préfère fondamentalement être jardinière plutôt que guerrière. Et toi?

Même si ce n'est jamais ni tout noir, ni tout blanc, et que les réalités sont multiples et empilables, n'aimerais-tu pas jardiner avec moi? Même si nous avons été de piètres mains vertes pour nos petits cyprès, il nous reste nos arbres intérieurs qui, indubitablement, tendent à se rejoindre par le bout de leurs branches.

Je t'aime.

Je te demande sincèrement pardon pour mes excès et mes déboires.
Je ne peux pas te demander pardon pour ce que je suis.
Mais je suis désolée pour ce que cela implique, et pour tout le chemin que j'ai encore à accomplir afin d'être véritablement moi.

Si j'avais une requête à te formuler, ce serait de ne pas perdre espoir.
Et qu'à chaque instant, nous ne cessions de nous souhaiter le meilleur.
Que nous puissions nous envoyer des sourires, parce qu'à côté de notre relation, je le sais, ce n'est pas tout rose, et plutôt compliqué. Même s'il n'y a pas de hasard. Même si nos routes se croisent aujourd'hui, alors qu'il y a déjà tellement à affronter. Soyons compagnons de fortune.
Un allié l'un pour l'autre.

Je t'aime.
Rendons-nous plus fort."