jeudi 27 août 2015

En rafale

Je suis chez toi.
Dans une sorte d'obscurité contemplative.
Et dans le silence de la nuit, la flamme de ton chauffe-eau brille comme un feu de cheminée.

Je suis chez toi, ça doit bien faire une semaine.
J'écris.
J'ai ce temps là d'écrire parce qu'on ne s'écrit pas.
J'ai envie de parler de toi.
Un mois que j'ai tant de choses à déclarer.

Les émotions virevoltent, ne savent pas sur quelle tranche se poser.
J'oscille.

Tout est tellement intense lorsque t'es concerné.
A l'intérieur, cet effet boule de neige devient un jeu de quilles.

Alors j'ai bien conscience que quelque chose se trame.
Un vieil enjeu non résolu dont les fondations émergent ici.
Pile entre toi et moi.
Tu sais, ces blessures du passé qui cherchent à se réduire.

Le cœur, ça ne cicatrise pas comme ça.

Des flash-back, en rafale.
Des images, des sensations furtives de déjà-vu.
Celles d'un cauchemar que l'on avait enterré.
Celui qui faisait qu'on en dormait plus.

Fallait au moins que t'en vaille carrément la peine pour que je m'autorise à revivre ces cauchemars là.
Je me dis que c'est la case obligatoire.
Un jour ou l'autre.
Faut repasser par ses doutes.
Et raser les parts d'ombre, pour faire de la place.
Pour y laisser entrer d'autres lumières.
Toi, par exemple.

Tu ressembles à personne.
A aucune autre histoire.

Mais comme j'ai encore leur calque collé contre mes rétines, je ne peux voir qu'à travers le filtre de mes erreurs.
De mes angoisses.

Au moins, je vois mes angoisses.

Et si elles me paraissent nettes aujourd'hui, c'est peut-être enfin que j'ai le courage de les regarder.
Grâce à toi.
Grâce à ce que tu remues.
Suffisamment pour que je ne puisse pas esquiver la douleur, sans pour autant faire que je ne puisse plus en sortir.

Je te remercie, pour cet instant de vie difficile.
Car il est nécessaire.
Que t'es un chouette compagnon de route.
Et que tu me permets de pardonner.

A tous ces autres.