samedi 25 octobre 2014

Décontractés du gland

Ce matin était un beau cadeau.
Ses bras qui reviennent me tenir chaud alors que je me rendors doucement contre son cœur. C'étaient des gestes qu'il ne se permettait pas forcément, avant. Je le vois prendre confiance, s'ouvrir à moi. Étendu dans mes draps, je le vois chez lui. En sécurité, dans son petit cocon intérieur qui se superpose à mon être. Je lui ai dit, depuis quelques temps, tu me touches différemment. Dans tes mains, c'est toujours aussi doux, mais il y a quelque chose de plus. Une certaine valeur ajoutée. Comme si mon visage entre tes doigts, c'était précieux. Je le sens. Tu es de plus en plus libre. Léger. Tu te permets de vrais fous-rire à gorge déployée. Tu te permets de jubiler à mes couillonnades, sans bienséance. Tu te permets de lâcher des caisses en me regardant dans les yeux. Parce qu'il n'y a pas de honte. Il n'y a pas de peur. Il n'y a que toi et moi. Tels que nous sommes.

vendredi 17 octobre 2014

Les rencontres incongrues à la première heure

Ils sont marrant ces gens qui peuplent ma rue à une heure du matin.
J'avais pu côtoyer un de ces soirs ceux qui essaient de t'intimider mais qui n'y parviennent qu'à moitié.
Je découvre ceux qui essaient de te rassurer mais qui n'y parviennent qu'à moitié.

Mise en situation :

Je rentre chez moi, il est bientôt une heure, le quartier est désert.
J'entends quelqu'un derrière moi qui court d'un pas vif mais discret dans ce qui semble être ma direction. En même temps, il n'y a que moi...
Je me retourne.
L'homme comprenant mon inquiétude, m'aborde en continuant sa course :

- N'aie pas peur! C'est juste qu'avec le bracelet (il me montre sa jambe) je suis en retard pour rentrer à la maison...
- Ah! Je comprends. Bon courage!

Je lui fais un signe cordial de la main tout en m'apercevant qu'il s'arrête et sort ses clefs....pour ouvrir la porte à côté de la mienne...

Bon...

dimanche 5 octobre 2014

La vie est un théâtre, tout proche de La Scala de Milan

25/09/14, 14h26
En tailleur sur la Piazza del Duomo.
Les dalles sont chaleureuses et les pigeons me tournent autour.
"Assise comme cela, tu fais venir l'inspiration, n'est-ce pas?" me demande un vendeur de bracelets porte-bonheur.
Je viens de rencontrer mon cousin musicien milanais.
Emotions.
C'est la première fois que nos générations se côtoient.
C'est la première fois pour moi que le contact s'établit d'une frontière à une autre.
Les pigeons sont étranges. Il y en a un tout rabougri qui essaie de me monter dessus. Il y en a un autre qui est amoureux. Tout près de moi, il reste sans bouger. A me regarder.
Les gens nous prennent en photo.
En réalité, impossible de rester assise par terre sur cette place del Duomo, sans rameuter les foules...
Elles sont bien trop curieuses.
Il est 16h00. Une heure et demi que j'essaie d'écrire ce texte.
C'est très amusant.
Pour les autres surtout, apparemment.
Un bel italien aux yeux bleus de folie m'invite à boire un verre. Des jeunes filles veulent savoir si tout va bien, si je suis assise, là, de mon plein gré. Un grand père de Como à l'humour acéré me demande lui aussi s'il peut me photographier, se moquant de l'attraction que je suis, et me raconte sa vie pendant toute l'heure.
En italo-franco-anglais.
J'ai la mission de transmettre à mes parents de sa part que je suis une véritable MERAVIGLIA GENETICA!!
Avec deux points d'exclamation.
J'ai l'impression d'être en représentation.
La vie est un théâtre, tout proche de La Scala de Milan.
16h29
Une revendicatrice raffinée.
Je me souviendrai longtemps de ce qualificatif.
En attendant, je suis dans la Santa Maria Presso San Satiro, et j'ai la main qui me brûle énormément.