jeudi 27 décembre 2012

Epurer le bonheur

Je crois que lorsque cela arrive il ne faut pas oublier de l'écrire.
Alors voilà, je suis heureuse.
J'aime ma vie.
J'aime la vivre.

Et si je m'impatiente d'être au jour suivant, ce n'est que l'enthousiasme d'accueillir en moi une occasion d'existence supplémentaire. Merci pour ça.

Merci

samedi 22 décembre 2012

Se libérer des projections sentimentales

Un mini paradis de journée.
J'ai enfin une véritable lumière dans mon appartement.
Je peux cuisiner, je peux manger en remerciant les aliments, me délecter de bonheurs simples, du toit qui m'abrite et laisse s'entasser la chaleur, je peux m'endormir en fixant les étoiles et le matin très tôt, je peux voir le soleil se lever sur la ville. C'est parfait. C'est la vie rêvée. Je bois des tisanes au pop corn et j'aime être là, pile à ma place. Je ne pensais pas être capable d'éprouver autant de gratitude. Vers les neuf heures le chat est revenu faire un coucou l'espace de deux heures et je crois que c'est une femelle.
J'aime ma vie.
C'est officiel.

Je pensais pas mal à cette idole de chanteur, à l'éventualité de notre entrevue future.
J'y réfléchissais tout en trouvant cela dommage de me contraindre à n'attendre de lui que ce que je projette qu'il puisse me donner. C'est d'une limitation idiote.
Quoi, il n'est pas capable de nouer une relation constructive à mes côtés mais il se sent attiré par ma chair et pas dégouté par ma personnalité? Alors du coup, bah on se dit que ça tombe bien parce qu'on n'est mutuellement pas prêt à s'engager mais que tant mieux parce que de toute façon, c'est pas ça qu'on veut?
Ce n'est pas le moment? Ce n'est pas ce qu'on attend?

Mais qu'est-ce que j'en sais au fond.
Qu'est-ce que je sais de lui.

Je ne fais que l'enfermer dans mon cadre imaginaire, tiraillée par la peur de l'échec et la complaisance de l'amour impossible à concrétiser. Je ne fais que poser des barrières, avant de vivre. Je restreins les champs d'actions, pour ensuite me persuader qu'il faut se contenter de ce qu'on a, en l'occurrence, un espace étroit.
Je ne suis pas obligée.
Épargner mes espoirs de la sorte.

Je peux me libérer des préjugés.
Et peut-être qu'il n'est pas si moyen, et peut-être qu'il souhaite se donner en entier.
Peut-être qu'il est pur.
Et qu'il m'aime, tout simplement.

A m'être persuadée qu'un tel homme ne pourrait jamais envisager une fille comme moi, j'ai dégommé une à une chacune de mes chances, ai réduit à néant le moindre de ses élans. Parce qu'en mon esprit, même là, en face de moi, ça ne pouvait exister réellement. Il était inconcevable qu'il m'apprécie.

Je vais déjà commencer par arrêter de croire qu'il ne peut me désirer autrement que de la manière la plus basse qu'il soit. Et laisser faire les cœurs.

Laisser faire.

jeudi 20 décembre 2012

Constatation

C'est quand même assez con, faire le choix de s'installer dans une ville où est né un amour qu'il nous faut oublier.

mardi 18 décembre 2012

Vladimir ou Stanislas

Et ce matin à ma fenêtre est venu montrer patte blanche ce chat noir et borgne comme un cheveu sur la soupe à point nommé après ton départ sur l'autre hémisphère.

Je me plaignais qu'il n'y aurait personne pour me consoler.

Mais il m'a bien fait oublier l'espace de deux heures que c'est toi que j'attends.
Bon d'accord c'est parce que j'étais occupée à vérifier qu'il ne casse pas tout dans la maison et mette le souk dans mes cartons, quelle idée de le faire rentrer sérieux, je ne sais même pas son petit nom.
J'ai envie de l'appeler comme toi.
Parce que c'est un résidu de ton esprit qui guette à ma fenêtre, vérifier que je ne prenne pas froid, que je ne pleure pas trop, que le temps passe sur moi sans trop d'intempéries.

Alors j'ai pris la boule de poils entre mes doigts et l'ai laissée dehors, non sans un petit remord.
Parce que tu n'as plus à t'inquiéter désormais.
Que je dois balayer à ma porte, soulever la poussière de tous ces espoirs réduits en cendres depuis que tu es parti sans moi.

Je vais le faire, promis.
Ne te retourne pas.

lundi 17 décembre 2012

Bonne route à toi

Un je t'aime avant le décollage.
Le premier je crois qui parvient à s'extraire.
C'est quand même con qu'il faille se dire au revoir sur ça.

Ce n'est pas grave.
Parce qu'il m'a laissé la possibilité de lui souhaiter un bon voyage.
De lui dire les mots de la fin.
De le remercier.
De l'encourager pour la suite.
De recevoir ses bienveillances, au bord du départ.

Mon garçon des étoiles.
Tu as été mon soleil.
Ma bouée de sauvetage.
Un amoureux exemplaire.
Un être fondamentalement bon, dans tous les domaines.

Tu as fait tes propres choix qui je suis certaine, te mèneront vers ce qui est le mieux pour toi.
Je te soutiendrai.
Ce n'est pas un poids à porter.
Cette décision là, j'y adhère par avance.
Parce qu'aujourd'hui c'est sur, dans mes yeux d'obstinée, je ne la comprends pas.
Alors j'attends.

J'attends de voir ce qu'on y gagnera.

dimanche 16 décembre 2012

L'un part, l'autre reste

Lorsque j'ai ouvert le petit encart numéroté 16 et avalé le sapin de Noël chocolat au lait Bonhomme que m'a légué mon garçon des étoiles en cuisinant le quart de butternut qu'il me reste j'ai pensé, qu'il est triste de faire à manger pour une personne. Puis, comme c'était son dernier jour en France, lors de notre coup de fil de midi je me suis effondrée. Je n'arrive toujours pas à assimiler que nous ne sommes désormais plus ensemble. Juste, parce qu'il lui fallait partir. Juste ça.

"Ne t'en vas pas."
Je n'ai pas pu m'empêcher de le lui sortir.
Même si ça n'a aucune légitimité.
Même si c'est indépendant de notre personne.
Ne t'en vas pas.

Je ne comprends pas les faits. Ni même les conséquences. L'entièreté me dépasse comme son avion qui survolera mon crâne d'ici quelques heures. Comment en est-on arrivé là?
C'est plus fort que toi, hein.
Et je n'ai aucun son à émettre.
A part un "c'est dommage" habituel.

Alors c'est dommage.

Devoir tirer un trait, c'est dommage. Oublier les sentiments tout frais pourtant, c'est dommage. Se consoler dans les bras d'un autre ou rien qu'entre ses draps, c'est dommage. L'idée seule de céder ta place. Faire rentrer les candidats. Passer vite à autre chose pour ne pas gangréner ton image, c'est tellement dommage.

Mais c'est comme ça.

T'inquiète, j'ai saisi la généralité.

Si je me pose un instant, je finirai bien par ne plus pleurer sur ce destin qui ne m'appartient pas.
Regarder à travers les fenêtres de mon nouvel appartement.
Y voir toutes ces lumières haut perchées dans la nuit.
Chacune comme des parcelles d'espoir qui brillent, m'apporter cette chaleur qu'aucun individu aujourd'hui n'est en mesure de me donner. Je voudrais que l'on me serre bien fort, construire un gouffre à mes larmes.
Mais je me contenterai de ça.

Demain, tu ne seras réellement plus là.
Et notre histoire se signera de sa plus belle mort.
Enfin, sa seule.

samedi 15 décembre 2012

La groupie du chanteur

Je viens de retrouver les premiers mails échangés avec cette idole de chanteur.
Haha, je lui causais comme si c'était un pote.
Je m'emportais comme une gamine et lui pondais des pavés, il répondait avec peu de mots, de manière toujours très polie et posée, le défaut de sa grande gentillesse sûrement, s'occuper d'une furie telle que moi.
Le rencontrer en chair et en os un an après m'a calmée net.
M'a fermé le clapet, son être, frêle et réservé, sa présence vive lorsqu'il ouvre la bouche pour chanter, et lorsqu'il l'ouvre pour le reste, l'embarras qui nous lie les poignets.
Je ne peux pas renier mon passé de groupie.
Je me dis, quand même, le nombre de situations peu glorieuses, en ma défaveur, le nombre d'occasions où il a pu penser, "celle là elle est barrée".
Mais il est encore là.
Envers et contre tout.
Nous sommes aussi maladroits qu'aux premiers instants.
Si peu débrouillards.

Mais il est là, encore.
Pour essayer quand même.
Et l'impatience dans tout ça?

vendredi 14 décembre 2012

Confessions de fin de chanson

I think, I love me fait définitivement pleurer.
Des larmes chaudes, mais solitaires.
Cette chambre est le reflet de ma réclusion en mes mondes intérieurs.

Mon idole de chanteur m'envoie un message pour me dire qu'il n'aura probablement pas le temps avant que son train ne parte de nous trouver un moment pour se voir.
Et moi, alors qu'il vient de décliner mon invitation, je suis heureuse.
Je suis heureuse parce qu'il m'a envoyé un message.
Non mais, euthanasiez-moi.

Je n'arrive pas à décoller de mon lit parce que je passe des heures à nous imaginer sous toutes les formes, des heures à l'effeuiller, embrasser son ventre d'enfant que j'ai entraperçu hier immerger de ses pitreries scéniques. Je rejoue un millier de fois nos actes manqués et je les résous. Sous la pluie fine je lève les talons pour accrocher ses lèvres et je les noie, je démêle ses cheveux, il me porte, un peu, parce que j'adore ça et nous nous fracassons l'un contre l'autre dans une explosion d'élans tenus en laisse jusque là. Si seulement.

I think, I love me fait définitivement pleurer et je sais pourquoi.
Je sais pour qui.
Je sais qui j'aime et de qui je suis amoureuse.
Mais il est parti.
Mon garçon des étoiles.
Il est parti sans que je n'aie pu lui transmettre par les mots l'évidence de mon amour.
Il le devine, sûrement.
Le devine-t-il dans le moindre de nos gestes?
Dans nos pensées intériorisées, dans nos silences?
A chaque instant, jusque dans le souffle échangé de nos repos partagés?
Et ce, malgré le filtre de la distance?

"Should let you know
But maybe tomorrow
"

Peut-être qu'à force de remettre au lendemain, je n'ai fait que passer à côté de ce qui se vit véritablement.

Une soirée comme une autre

Un petit goût d'inachevé qui me reste en travers de la gorge.

C'est officiel, nous n'arrivons pas à nous délier en public. Rien à faire, nous nous tournons autour sans jamais nous dire bonjour, nous nous suivons à l'intérieur à l'extérieur par des va-et-viens incessants et infructueux, nous nous envoyons des œillades au loin, peu probantes et même un peu fuyantes, nous nous défilons. Oserais-je dire que c'est complètement ridicule.

Oserais-je dire une deuxième chose?

J'en suis peut-être amoureuse.

Mais plus si malade.
La preuve, j'ai réussi à partager un repas avec les autres après le concert. Bon, je me suis un peu forcée, mais sans nausée ni dégout, j'ai pu me sustenter d'une manière saine. Ça ne me noue plus l'estomac si fort, la perspective de le retrouver.
Même si je n'ose toujours pas le regarder, même lorsqu'il ne me voit pas.
Alors que l'on s'est serrés plus d'une fois de tout notre saoul, repartir à zéro à chaque rencontre.

Il y a quand même qu'il se confie à moi plus aisément. Qu'il vient me dire "le concert, c'était pas terrible hein". Que lorsqu'il me demande "et toi, tu tiens le choc?" j'hésite à lui répondre un "oui ça va" de convenance. Alors je lui précise que c'est assez horrible, mais que je le vis plutôt bien. Il rétorque un "je comprends tout à fait ce que tu ressens". Parce qu'on se ressemble dans le fond, vraiment. Et quand j'enchaîne sur un "et toi?", pour une fois, il ne répond pas "ça va". Il m'explique qu'il est sur la tangente des émotions, qu'il oscille très vite d'un extrême à l'autre en faisant avec les mains le trajet d'une vague, même s'il voulait plutôt dessiner la montagne à gravir et les grands huit à descendre. Et même si je m'abstiens, j'ai envie de lui faire la remarque, "dis donc toi, tu n'aurais pas des difficultés dans la vie à exprimer ce que tu ressens?", parce qu'au début, il me le dit comme ça :
-"Des fois ça va, des fois ça va pas et puis....et puis voilà."
Et on sent que c'est rare qu'il le signale alors on est obligé de poser les questions pour trouver les réponses à sa place. De peaufiner ses intentions, façonner ses phrases pour qu'elles collent à ses sensations. Heureusement que je suis empathe et analytique. Quel merdier là dessous.
Lui aussi, sacré débarras insalubre.

Alors, je ne lui ai pas dit que j'étais là parce que je voulais le voir.
Je n'ai pas eu l'occasion de le plaquer contre un mur, lui avouer à quel point ça me démange de découvrir son corps. Je n'ai pas passé ma main sur ses reins, l'inviter à la danse. Ni réitéré les embrassades.
Je lui ai juste demandé si durant ces trois jours il faisait halte sur ma ville.
Il m'a informée qu'il ne s'y rendrait que pour prendre son train.
J'ai ainsi proposé, s'il lui restait du temps, de le prendre ensemble.
En insistant sur le fait que du temps pour lui, j'en avais.

Je ne crois pas qu'il ait véritablement saisi le message.
Mais sait-on jamais, il suffit d'une fois.

mercredi 12 décembre 2012

I think, I love

C'est la première fois que je suis émue en chantant celle là.
Sans en connaître les paroles, bien évidemment.
Alors, en allant me renseigner sur ces mots en anglais que je ne comprends pas toujours, voire peu souvent, je réalise pourquoi.
C'est juste que je ne saisis pas à qui ça peut bien être adressé.

Mon cœur largue ses déclarations d'amour, sans cesse, des "je t'aime" qui remontent à mes tympans et se déploient en ma cavité crânienne à tout instant. Ils sont souvent orphelins et sans destinataire. Peut-être l'impression perpétuelle d'aimer en toutes circonstances. Peut-être. Mais comment dissocier ça et le reste?

Des "je t'aime" qui me restent en travers de la gorge lorsqu'il faut les sortir. Alors qu'ils peuplent mon corps sans vergogne, qu'ils ont investis les lieux depuis belle lurette et qu'ils n'en font qu'à leur tête à l'intérieur.
Sacré débarras insalubre.

Une chanson pleine de sentiments exprimés à soi-même, et à d'autres, à défaut de l'autre.
C'est le paradoxe de l'artiste qui expose à tout le monde ce qu'il ne peut exprimer à une personne.

Cette idole de chanteur c'est son dada, sa récurrence, son fil conducteur. La pudeur de ses émotions débordantes dont il ne veut surtout pas faire subir les éclaboussures malencontreuses. Et à chaque nouvelle œuvre qui se profile revient la même rengaine du non-dit, de l'envie, avant de renoncer et tourner du talon penaud, dépouillé du langage et de son courage.

Je suis comme ça aussi, parfois.
Tout dépend de celui que j'ai en face.

Et demain j'irai retrouver mon idole de chanteur qui me pétrifie, m’atrophie les ventricules, me coupe le sifflet et ce ne sera pas important.
Parce que je voulais le revoir.
Parce que ce qui compte, ce sera lui et moi, en train de partager le même espace.
En souvenir de notre étreinte, son baiser dans mon cou.
Et tant pis si l'on ne trouve pas les mots.
Si personne n'ose se lancer.
Tant pis.

Je serai là pour accueillir.
Le plus profond des silences.


I Think, I Love by Jamie Cullum on Grooveshark

mardi 11 décembre 2012

L'heure des adieux minables

Se tenir la main à travers la vitre du train et se rendre compte, trop tard peut-être, qu'on ne pourra plus la toucher. Que son visage qui rit sera la dernière image et la brouiller instantanément par les larmes.
Se dire qu'il n'y aura pas les hasards pour nous permettre de faire se recroiser les chemins, qu'il n'y aura plus rien. C'est l'Australie et au moins pour un an et demi si ce n'est pas toujours. C'est pas comme si on pouvait décider un jour de se prendre un café, comme ça, en souvenir du bon vieux temps commun. Il est loin.

Il est si loin maintenant.

Pourquoi.
Merde.

dimanche 9 décembre 2012

Les sanglots sous les draps

Je suis partagée.
J'ai trouvé un appartement.
Dix mètres carré plus dix mètres carré.
Vue sur les toits et l'infinité des pensées égarées à venir.
Lorsque j'ai foulé les pieds de cet endroit devenu mien pour la première fois, j'ai pleuré.
A chaudes larmes.
Les lumières étaient faiblardes et avares, les murs crasseux, le matelas tâché le sommier grinçant et bancal, le frigo d'une puanteur infecte ainsi que la salle de bain aux odeurs d'eaux usées j'ai pensé, je ne peux pas, pas dans ces conditions là, je ne peux pas envisager ce lieu impersonnel et sale comme un chez soi. Dans les bras de mon garçon des étoiles qui prend le train lundi et arrivederci. J'ai chouiné de longues minutes, d'une ritournelle d'enfant.
Je ne veux pas qu'il s'en aille.
Je ne veux pas le quitter.

Aujourd'hui quelqu'un m'a fait cette remarque : "ton visage ne laisse pas entrevoir ce que tu traverses". A quelques mots près. Personne ne sait.
Même pas moi.
A quel point cela peut être difficile.
La rupture de masse.

Pourtant, quelques textes auparavant, j'exprimais mon appréhension à tout lâcher pour là-bas. Et mon nouvel amour pour cette ville que je connais à peine. Mon désir de rester y vivre de belles journées.
Je n'imaginais juste pas le faire par moi-même, probablement.
Et sans lui.

Peine perdue.
Rien ne le retiendra.
C'est son chemin, et il ne souhaite pas prendre la responsabilité de tirer les rennes de mon destin en l'incorporant au sien. Je le comprends.
Mais quand même.
Les sanglots sous les draps.
Pourquoi doit-on s'infliger cela?

Subir les départs et encaisser les adieux, se blottir dans le lit en sachant que c'est la dernière nuit.
Que l'on ne se reverra pas.
Alors qu'on s'aime.
D'un amour sain, qui ne demande rien à personne.
Ce n'était peut-être pas à la folie.
Mais c'était là pour sur.

Le garçon des étoiles s'en va sans moi.
C'est effectif depuis la semaine dernière.
Une semaine pour trouver où se loger, et dans quelle ville.
Une semaine pour revoir à la baisse ses projets d'avenir, et se proposer à soi-même les brouillons des nouveaux buts à suivre.
Une semaine durant laquelle on ne pense plus que c'était la dernière. Et qu'il n'y aura pas de rab.

Alors oui c'est dur.
Ce n'est pas si dur.
Ni très dur.
C'est dur.

Et c'est déjà pas mal.


mardi 4 décembre 2012

Allons donc

Je rêve de lui toutes les nuits. Cette idole de chanteur.
Et lorsque je me retrouverai seule et enfermée dans un dix mètres carré, comment faire pour contenir l'envie?
L'espace est trop petit.

Je vais t'attraper, je crois.
Même si je sais qu'il ne faut en aucun cas te courir après.
J'ai l'impatience qui palpite.
Faire tomber ton masque, le bouton de ton costume miteux, la bretelle de ta salopette qui fait de toi cet énergumène de clownerie que tout le monde remarque.
Comment, personne ne te drague?
Allons donc.

T'as qu'à lire ton livre d'or. T'attarder un peu sur toutes celles qui t'ont proposé leur cœur et leur chambre à coucher. S'introduisant par "je ne suis certainement pas la seule". Mais je pense que ce temps là tu l'as pris déjà. Ne mens pas. Ne mens pas.
Je te sais sincère.
Alors, comment peux-tu m'affirmer : personne ne t'a jamais dragué?
Combien as-tu à chaque œil?
Il faudrait sévèrement les corriger.

Et quoi, toi tu ne dragues pas?
Tu es timide? Tu n'oses pas?
Qu'importe.

Quand je t'ai avoué avoir rencontré mon garçon des étoiles à un de tes concerts, tu as rétorqué, "faudrait que j'arrête". D'en faire.
Quand j'ai admis vivre modestement, tu m'as devancé d'un "tu es pourtant toujours très élégante".
Quand je t'ai appris mes origines métissées tu as précisé "c'est pour ça que tu es belle" et lorsque je feignais être parfois dérangée par mon visage que j'imaginais assez plat tu répondais "je ne trouve pas".
Quand je faisais des théories sur les hommes sensibles à tendance cérébraux et leur désir trop introverti pour moi tu ne pouvais t'empêcher de t'immiscer "moi, je ne crois pas être comme ça" et lorsque je penchais pour ceux travaillant la matière de leurs mains développant une intelligence du toucher tu répondais "ça me correspond davantage".
Quand je me définissais charnellement comme une gourmande, voire une ogresse plutôt....et que je ne trouvais pas le mot tu as proposé "sensuelle" en souriant, "je ne sais pas, une intuition".
Quand, entraînée par ma verve, j'avançais que dans le sexe le véritable problème des hommes est qu'ils ont peur de la femme, tu as ajouté "moi je n'ai pas peur des femmes et c'est plutôt ça le problème".
Quand à la fin de la soirée tu t'es excusé de ne pas m'héberger chez toi parce que "sinon, tu aurais dormi dans mon lit" et qu'il y eut un silence, dans ce long regard, tu n'as pas démordu et c'est moi qui ai fini par baisser les yeux.

Tu vois, je trouve que tu te débrouilles pas si mal.
Quand tu me prends dans les bras, que tu me caresses, que tu m'embrasses dans la nuque en haut des escaliers de tout ton soûl, ton ivresse, que tu vives, comme ça si fort, et que tu réussisses à me le transmettre. Tu te débrouilles pas si mal. Et même que tu te débrouilles. A me mettre sur pause. En attente de toi, de tes mains, ton désir, en attente d'autre chose, de folies, d'éclats de grâce comme tu peux les répandre. Je me sens bercée par ta tendresse. En même temps, emportée par le courant de tes élans, du grand point d'interrogation planté en mon cœur qui ne cesse de me remettre la question à la bouche, au centre de mes inspirations.

Dis, quand reviendras-tu?

lundi 3 décembre 2012

Perdre pied

Il ne reste que trois jours.
Mon piano n'a pas changé de place.
Sans adresse.
Trois jours.
C'est tout ce qu'il me reste.

J'essaie de garder le cap.
Mais je sais ce que je perdrai lorsqu'il s'en ira.
Avec lui, le chez soi, la ville, la situation.
Le cadre.
Les pieds.
Perdre pied.

Perdre espoir.

J'essaie de ne pas pleurer.
Je ne rumine qu'en mes songes.
Que sera ma vie d'ici les prochains mois?
Retourner sur mes pas.
Je ne veux pas.

Je ne veux pas.

Et laisser se flétrir mes élans.
Se pourrir les relations.
Parce qu'il n'y a plus d'endroit pour les y accueillir.
Pour y pendre notre linge sale, il n'y a plus de lien.
Plus de corde sur laquelle tirer.
Ni bouée de sauvetage.

Je me noie.

Personne pour me repêcher.
Il n'y aura que le vide que tu lègues.
A mes amours suspendues.
Sur la corde raide.

Ah j'oubliais.
Celle là aussi, tu l'as gardée.
Mais que me reste-t-il?
Franchement.

Que me reste-t-il.
A part trois maudits jours.