mardi 4 décembre 2012

Allons donc

Je rêve de lui toutes les nuits. Cette idole de chanteur.
Et lorsque je me retrouverai seule et enfermée dans un dix mètres carré, comment faire pour contenir l'envie?
L'espace est trop petit.

Je vais t'attraper, je crois.
Même si je sais qu'il ne faut en aucun cas te courir après.
J'ai l'impatience qui palpite.
Faire tomber ton masque, le bouton de ton costume miteux, la bretelle de ta salopette qui fait de toi cet énergumène de clownerie que tout le monde remarque.
Comment, personne ne te drague?
Allons donc.

T'as qu'à lire ton livre d'or. T'attarder un peu sur toutes celles qui t'ont proposé leur cœur et leur chambre à coucher. S'introduisant par "je ne suis certainement pas la seule". Mais je pense que ce temps là tu l'as pris déjà. Ne mens pas. Ne mens pas.
Je te sais sincère.
Alors, comment peux-tu m'affirmer : personne ne t'a jamais dragué?
Combien as-tu à chaque œil?
Il faudrait sévèrement les corriger.

Et quoi, toi tu ne dragues pas?
Tu es timide? Tu n'oses pas?
Qu'importe.

Quand je t'ai avoué avoir rencontré mon garçon des étoiles à un de tes concerts, tu as rétorqué, "faudrait que j'arrête". D'en faire.
Quand j'ai admis vivre modestement, tu m'as devancé d'un "tu es pourtant toujours très élégante".
Quand je t'ai appris mes origines métissées tu as précisé "c'est pour ça que tu es belle" et lorsque je feignais être parfois dérangée par mon visage que j'imaginais assez plat tu répondais "je ne trouve pas".
Quand je faisais des théories sur les hommes sensibles à tendance cérébraux et leur désir trop introverti pour moi tu ne pouvais t'empêcher de t'immiscer "moi, je ne crois pas être comme ça" et lorsque je penchais pour ceux travaillant la matière de leurs mains développant une intelligence du toucher tu répondais "ça me correspond davantage".
Quand je me définissais charnellement comme une gourmande, voire une ogresse plutôt....et que je ne trouvais pas le mot tu as proposé "sensuelle" en souriant, "je ne sais pas, une intuition".
Quand, entraînée par ma verve, j'avançais que dans le sexe le véritable problème des hommes est qu'ils ont peur de la femme, tu as ajouté "moi je n'ai pas peur des femmes et c'est plutôt ça le problème".
Quand à la fin de la soirée tu t'es excusé de ne pas m'héberger chez toi parce que "sinon, tu aurais dormi dans mon lit" et qu'il y eut un silence, dans ce long regard, tu n'as pas démordu et c'est moi qui ai fini par baisser les yeux.

Tu vois, je trouve que tu te débrouilles pas si mal.
Quand tu me prends dans les bras, que tu me caresses, que tu m'embrasses dans la nuque en haut des escaliers de tout ton soûl, ton ivresse, que tu vives, comme ça si fort, et que tu réussisses à me le transmettre. Tu te débrouilles pas si mal. Et même que tu te débrouilles. A me mettre sur pause. En attente de toi, de tes mains, ton désir, en attente d'autre chose, de folies, d'éclats de grâce comme tu peux les répandre. Je me sens bercée par ta tendresse. En même temps, emportée par le courant de tes élans, du grand point d'interrogation planté en mon cœur qui ne cesse de me remettre la question à la bouche, au centre de mes inspirations.

Dis, quand reviendras-tu?

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Du temps à tuer?