dimanche 30 avril 2017

L'eau noire

Mon idole de chanteur, j'écoute ton nouvel album.
Il me bouleverse, me crève le cœur.

Je me souviens, il y a trois années de cela, tes chansons, cela sonnait comme une douce mascarade.
Dans ce studio parisien qui n'était pas à toi, tu m'en avais joué quelques-unes en avance. Noires, ternes, sans saveur. Je m'étais détachée. Même ton baiser m'avait paru inapproprié. En retard.
Trop en retard.

Elles étaient marrantes, ces confidences au milieu de la nuit, dans cette chambre d'hôtel inattendue.
Toutes ces péripéties qu'on m'avait racontées sur toi. Et ce que je savais.
Faire s'entremêler les réalités.
Te demander tes versions.

Tu riais, de dépit.
Tu étais éberlué, perdu.
Désemparé.

Tout ce que tu m'as raconté. C'est là.
Dans ces chansons sombres, qui prennent soudain une nouvelle ampleur.
De la lumière, quand les années passent et le travail s'agite.
Une autre version de la même histoire.

jeudi 13 avril 2017

Du temps à vivre

Ca fait longtemps que je n'ai pas écrit.
En réalité, j'ai écrit, mais ayant peur d'être lue par un proche, je n'ai pas osé poster ici ni fixer les phrases sur le papier.
Au fur et à mesure, cette crainte en prétexte, mes mots se sont délassés et j'ai peu à peu abandonné l'acte d'écrire.





Ca fait quelques fois qu'on m'en parle.
"Tu devrais verbaliser tes maux quelque part."

Verbaliser mes maux, j'ai fait ça toute ma vie sur la toile anonyme.

Il est vrai que depuis quelques temps, j'avais perdu l'habitude du geste. Je m'étais dit que je changeais peut-être. Que j'avais trouvé d'autres manières d'exorciser. Que de toutes façons, c'était figer des pensées et envies qui n'étaient qu'en transit et peut-être détourner le cours d'une transformation, d'une réflexion. Qui perd alors en profondeur, en vérité.

En dehors, je ne parlais pas vraiment de mes problèmes.
Parce qu'après tout, ils existaient moins comme ça.
J'en causais quelques fois auprès de gens réfléchis qui me donnaient un coup de boost ou un coup de pied au cul, selon. Et ça suffisait.

De toute façon, je n'avais pas de temps à accorder à la rédaction introspective.
Je devais rédiger d'autres aventures.
Que je ne rédigeais pas.
Parce que bon.

J'avais une vie mouvementée.

Et une situation pourrie.

C'était peut-être trop dur à expliquer aux autres. Trop dur à voir soi-même.
A justifier.

Si j'en suis venue à penser me justifier, c'est que j'avais perdu en liberté sur ces pages au fil des années.

J'ai pensé redevenir anonyme.

Anne Onyme.

Mais du temps à vivre, ça me parle.

Du temps à vivre, j'en ai.

Je ne veux pas tout laisser tomber...