samedi 25 novembre 2017

Entre les peaux

Bon ok, je suis un peu amourachée.
Parfois lors d'une discussion marchant ensemble dans la rue, lorsque je tombais sur son profil et que j'en étais émue, je détournais le regard. Je n'ai pas envie de le trouver beau, ce serait trop dur.
J'ai déjà pris mon courage à deux main pour réitérer mon invitation. Ça m'a pris un an.

C'était génial tu sais. Le fait d'être avec toi, juste là à côté. De te dire ce que je pense, de t'écouter.
Les premières fois où tu as posé tes mains sur moi, c'était tellement familier. Contre ton torse, j'avais l'impression de retourner à la maison. J'avais l'impression que je te connaissais déjà, qu'on avait dépassé l'intime. Tes mains, elles étaient incroyables. Je me faisais des films. J'ai découvert des fantasmes quand tu me touchais. Tu aurais pu faire l'amour à mon cou, en le massant comme ça. C'était dingue, le feeling qui passait entre nous par la peau.

Je me demandais s'il était vraiment possible qu'une telle compatibilité soit si unilatérale.

Je me suis demandée ça à chaque fois que tu me massais. J'aurais aimé te rendre la pareille et comparer l'effet de mes mains sur ton dos, ta nuque. Comprendre le phénomène.
Je t'ai posé des milliers de questions, savoir si tu sentais les connexions, sonder ta sensibilité de toucher relative à ton regard sur les individus. Je t'ai expliqué que certains de tes mouvements physiques étaient source de désir pour moi. Je t'ai expliqué ça en toute décomplexion.

Et aujourd'hui t'es là, on boit ensemble, on se fait des confidences. Tu me dis, "c'est rare que je parle comme ça, tu devrais faire psy". Tu me dis que tu m'apprécies réellement beaucoup, que tu avais vraiment envie qu'on établisse un lien comme ça. Que tu t'es identifié à moi, à ma sensibilité. Que tu avais l'impression de te soigner à travers moi. Que tu m'as donné la tendresse et l'attention que tu aurais aimé qu'on te donne. Tu écoutes mes chansons. Plusieurs fois. Tu me dis que si tu ne le pensais pas, tu ne me ferais pas de compliment. Que tu aimes ma musique, mes mots, que ma voix te touche, que mon érotisme te parle. Et quand je te décris comment j'aurais aimé qu'on me fasse l'amour, tu me réponds "on se serait bien entendus, alors". Bien entendu. Ne sens-tu pas ce qui passe entre nos peaux? N'arrives-tu pas à pressentir l'immense potentiel?

Tu n'aurais pas été amoureux de quelqu'un d'autre, je ne t'aurais pas laissé la nuit.
Mais on ne joue pas avec la sincérité des gens.
Alors je me détournerai du potentiel pour apprécier le présent.
C'est vraiment sympa de discuter avec toi.