lundi 17 septembre 2018

Du temps qui court

Il y a finalement une sacrée nuance entre du temps à vivre et du temps pour vivre.

C'est comme si je courrais constamment d'un point à un autre, sans pause, sans jamais avoir le geste d'observer le parcours accompli, sans boire une seule gorgée d'eau, en misant tout sur une endurance féroce et la beauté des paysages traversés pour me permettre de continuer à avancer.

Plus le temps passe plus je me rends compte que je suis une personnalité atypique, qui a du mal à se fondre dans la masse. Un atypisme dur à revendiquer, avec d'autres contraintes. Quand les lumières se rivent sur moi, je ne me sens pas calibrée pour certains contextes. Pour briller, il faudrait que je sois également derrière les projecteurs, diriger les faisceaux, créer d'autres ambiances.

Je n'aime pas ce milieu de paillettes, où l'on évolue si proches en communiquant si peu. Je n'aime pas devoir mériter que l'on m'adresse la parole. Ni que l'on me juge à ma reconnaissance. Je n'aime pas que la seule manière d'échanger avec un être doive d'abord passer par moi qui rentre dans le jeu. Je n'aime pas le jeu. Une relation, ce n'est pas un jeu. Je ne suis pas un jeu. Ni un divertissement.

"Tu es étonnante."

Eh bien génial. Que veux-tu que je fasse de cette information?
Où sont les gens sincères et aimants?

Dis, est-ce que tu m'attends quelque part?

J'ai toujours voulu voir de mes propres yeux ce monde scintillant, ces personnalités uniques qui m'ont vendues du rêve derrière un écran. Je voulais vivre des histoires magiques et magistrales qui ont un goût de film. A la place, je ne fais que palper le poids d'une hiérarchie solidement ancrée où l'on te ponctionne jusqu'à l'os l'essence même de ce qui fait que tu n'es qu'un produit à leurs yeux. Ton être reflète la demande du marché. Sois vendeur. Fais ce qui doit être fait pour attirer le maximum d'acheteurs.

Ces gens se rendent-ils compte que rien ne leur appartient?

J'aimerais trouver l'amour.
Une très mauvaise idée par les temps qui courent.