mardi 29 avril 2014

Belle dans mon ensemble

Danse extatique sur des génériques d'animés à la pop japonaise, il est trois heures du matin.
Et se rendre compte qu'il y a quelques mois de ça,  je n'avais pas trois mètres carré d'espace pour danser, ni assez de recul pour faire la cinglée devant une glace.
Gratitude intense.
Se trouver belle, même de l'autre côté du miroir.
Même si les dernières maladies ont pris le peu de muscles qu'il me restait et creusé davantage mes formes déjà fines. Bon, j'ai les cuisses légèrement plus flasques qu'avant. Mais ce qui est génial, c'est QU'ON S'EN FOUT!!! On s'en fout des détails! Ce qui est beau, c'est l'ensemble.
Je suis belle dans mon ensemble!
Pas besoin d'un regard extérieur pour le justifier.
Quand je me regarde dans les yeux, je peux voir mes boutons, ma moustache, mes racines grasses, ma peau sèche qui craquèle...
Je crois que je m'aime bien comme ça.
Dans cet amas de tracas disgracieux. Je les trouve harmonieux. Je trouve qu'ils me ressemblent.
Beaux dans leur ensemble.
Quand je me regarde dans les yeux, je vois quelque chose qui pétille.
Je me dis, elle est chouette cette fille là en face de toi.
Si ça avait été quelqu'un d'autre, tu lui aurais sûrement passé tous ses caprices. Si ça avait été quelqu'un d'autre, t'aurais probablement recherché sa compagnie. T'aurais aimé rire avec elle autant que réfléchir sur ce qui t'interpelle, t'aurais aimé sa folie autant que sa profondeur. Tu l'aurais sûrement aimée pour toutes ces qualités qu'elle se cache à elle-même. Elle t'aurait agacée pour toutes ces choses qui l'agacent chez les autres et puis voilà. C'est la vie. Et cette nana là, c'est toi.
Finalement, aime-là comme une autre.
Ce serait un beau cadeau à lui faire.

Choose me feat. Sasaki Sayaka by Hyadain on Grooveshark

lundi 7 avril 2014

Les paillettes de ton propre rêve

Oh, comme l'impression que l'histoire se répète.

Souviens-toi Anne, quatre ans en arrière, t'envoyais un mail enflammé tout pourri à cette idole de chanteur qui mettra six mois à te répondre. Le choc, parce que tu tenais à peine l'album dans tes mains le jour où c'est arrivé. T'as cru à une prédisposition du destin, comme tu aimes les inventer et t'es montée à Paris, espérant le provoquer, provoquer THE rencontre au ralenti comme dans les films. Tu l'as eu. Ton film. Un film burlesque.

Burlesque et muet.

Ça t'a duré trois ans. Et bien que t'en aies perdu du temps à penser à lui, c'était quand même une chouette bluette. C'était, à chaque entrevue, des plans séquence à couper le souffle et la parole, un décor planté dans ton cœur qui t'en met plein les mirettes. Fallait dire qu'il savait scénariser ses émois naissants, celui là. Même si je n'aime pas être un pion que l'on déplace à sa guise, entre ses doigts, tourner en rond, c'était une petite valse. Agréable et pas vindicative. Qu'elle m'en laisse les souvenirs pantois bercés par l'ivresse.

Alors, ça ne t'a pas suffi?
Trois ans de ta vie, ce n'était pas assez pour que tu comprennes?
Envoyer les mêmes lettres, déclarations impudiques à ces personnalités d'intérêt public comme si t'attendais...allez quoi, un miracle? Le prince charmant? Et quoi d'autre? Si tu ne peux pas évoluer sur les planches et en pleine lumière, tu veux te trouver ta place dans l'ombre du projecteur, c'est ça? C'est ce que tu cherches? Les paillettes de ton propre rêve, foulées au sol.

Tu pourras chercher longtemps. Elles sont des milliers éparpillées dans toutes les pièces de ton intérieur. Un jour, elles ont sûrement dû célébrer quelque chose. Mais peu importe quoi, ni pourquoi, ni comment. Parce que c'était un jour, et déjà bien trop lointain. Relève-toi Anne, et arrête de chercher. T'en as plein les mains. Et autant d'occasions de les jeter à la gueule des gens, récolter des sourires et des airs de fête. Pas besoin de raison. Fais-la, ta fête. Fais-les, tes films dans la tête. Et tes chansons.

Il n'y a que toi pour les chanter.