lundi 7 avril 2014

Les paillettes de ton propre rêve

Oh, comme l'impression que l'histoire se répète.

Souviens-toi Anne, quatre ans en arrière, t'envoyais un mail enflammé tout pourri à cette idole de chanteur qui mettra six mois à te répondre. Le choc, parce que tu tenais à peine l'album dans tes mains le jour où c'est arrivé. T'as cru à une prédisposition du destin, comme tu aimes les inventer et t'es montée à Paris, espérant le provoquer, provoquer THE rencontre au ralenti comme dans les films. Tu l'as eu. Ton film. Un film burlesque.

Burlesque et muet.

Ça t'a duré trois ans. Et bien que t'en aies perdu du temps à penser à lui, c'était quand même une chouette bluette. C'était, à chaque entrevue, des plans séquence à couper le souffle et la parole, un décor planté dans ton cœur qui t'en met plein les mirettes. Fallait dire qu'il savait scénariser ses émois naissants, celui là. Même si je n'aime pas être un pion que l'on déplace à sa guise, entre ses doigts, tourner en rond, c'était une petite valse. Agréable et pas vindicative. Qu'elle m'en laisse les souvenirs pantois bercés par l'ivresse.

Alors, ça ne t'a pas suffi?
Trois ans de ta vie, ce n'était pas assez pour que tu comprennes?
Envoyer les mêmes lettres, déclarations impudiques à ces personnalités d'intérêt public comme si t'attendais...allez quoi, un miracle? Le prince charmant? Et quoi d'autre? Si tu ne peux pas évoluer sur les planches et en pleine lumière, tu veux te trouver ta place dans l'ombre du projecteur, c'est ça? C'est ce que tu cherches? Les paillettes de ton propre rêve, foulées au sol.

Tu pourras chercher longtemps. Elles sont des milliers éparpillées dans toutes les pièces de ton intérieur. Un jour, elles ont sûrement dû célébrer quelque chose. Mais peu importe quoi, ni pourquoi, ni comment. Parce que c'était un jour, et déjà bien trop lointain. Relève-toi Anne, et arrête de chercher. T'en as plein les mains. Et autant d'occasions de les jeter à la gueule des gens, récolter des sourires et des airs de fête. Pas besoin de raison. Fais-la, ta fête. Fais-les, tes films dans la tête. Et tes chansons.

Il n'y a que toi pour les chanter.

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Du temps à tuer?