lundi 30 mars 2020

La vacuité d'un discours

Je crois que je ne suis pas vraiment là.

A force de poser ses rêves dans des cases insolubles. Je suis tellement pas là que j'ai du mal à en finir mes phrases. Un peu partout.

J'ai perdu mes structures. Depuis que j'ai souhaité tester la solidité de mes piliers intérieurs. Un vrai château de sable, cette merde. Y'a rien qui tenait droit. Qui tenait tout court d'ailleurs. Mais dans le fond, ça aurait été la tour de Pise, j'aurais démoli pareil. Je ne supporte plus les raisonnements bancals de mon cerveau qui s'évertuait à justifier comme il pouvait mon besoin de sens mêlé à mon envie de grandeur.

Du coup, je ne suis plus trop là.
J'ai du mal à croire.
A espérer.
Et l'espoir c'était un peu mon moteur.
Chaud de changer de carburant en milieu de course, d'autant plus quand on n'a pas vu la panne venir.

C'est l'occasion de se mettre aux énergies renouvelables, alors ?

J'ai pas à me plaindre, j'ai quand même bien vécu.
J'ai l'impression d'avoir tout cramé trop vite, mais ce sera aussi la preuve que je n'aurai pas été une anorexique de la vie.

Il faut que je couche mes mots quelque part.
Si je parviens à surmonter ce No Man's Land de la pensée, j'aurai acquis l'expérience nécessaire pour construire mon futur sur des bases saines et solides.

Mais le temps est le souffre douleur de l'âge. Il se fait petit face à la pression des années. Il se rétrécit, souhaite disparaître. Bientôt, il n'y aura plus de pourparler entre l'âge et le temps. Et on connait déjà la fin de l'embrouille. On la connait tous.

Enfin, c'est faux. C'est même le contraire. Je sais pas la fin et pour l'instant, l'idée d'y aller sans raison, sans logique narrative apparente m'emballe pas de ouf. J'aime pas les fins sans queue ni tête. Les fins bâclées. Et je tolère les fins absurdes lorsqu'elles sont ficelées. Quand l'absurde est réfléchi, quand il est tout sauf absurde lors de sa conception, finalement.

En fait c'est fou, une décennie écoulée et c'est toujours le même besoin qui se hurle en interne.
Du Temps à Vivre.
Je veux du temps à vivre.

Il porte vraiment bien son nom, celui-là.