mercredi 12 décembre 2012

I think, I love

C'est la première fois que je suis émue en chantant celle là.
Sans en connaître les paroles, bien évidemment.
Alors, en allant me renseigner sur ces mots en anglais que je ne comprends pas toujours, voire peu souvent, je réalise pourquoi.
C'est juste que je ne saisis pas à qui ça peut bien être adressé.

Mon cœur largue ses déclarations d'amour, sans cesse, des "je t'aime" qui remontent à mes tympans et se déploient en ma cavité crânienne à tout instant. Ils sont souvent orphelins et sans destinataire. Peut-être l'impression perpétuelle d'aimer en toutes circonstances. Peut-être. Mais comment dissocier ça et le reste?

Des "je t'aime" qui me restent en travers de la gorge lorsqu'il faut les sortir. Alors qu'ils peuplent mon corps sans vergogne, qu'ils ont investis les lieux depuis belle lurette et qu'ils n'en font qu'à leur tête à l'intérieur.
Sacré débarras insalubre.

Une chanson pleine de sentiments exprimés à soi-même, et à d'autres, à défaut de l'autre.
C'est le paradoxe de l'artiste qui expose à tout le monde ce qu'il ne peut exprimer à une personne.

Cette idole de chanteur c'est son dada, sa récurrence, son fil conducteur. La pudeur de ses émotions débordantes dont il ne veut surtout pas faire subir les éclaboussures malencontreuses. Et à chaque nouvelle œuvre qui se profile revient la même rengaine du non-dit, de l'envie, avant de renoncer et tourner du talon penaud, dépouillé du langage et de son courage.

Je suis comme ça aussi, parfois.
Tout dépend de celui que j'ai en face.

Et demain j'irai retrouver mon idole de chanteur qui me pétrifie, m’atrophie les ventricules, me coupe le sifflet et ce ne sera pas important.
Parce que je voulais le revoir.
Parce que ce qui compte, ce sera lui et moi, en train de partager le même espace.
En souvenir de notre étreinte, son baiser dans mon cou.
Et tant pis si l'on ne trouve pas les mots.
Si personne n'ose se lancer.
Tant pis.

Je serai là pour accueillir.
Le plus profond des silences.


I Think, I Love by Jamie Cullum on Grooveshark

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Du temps à tuer?