mercredi 13 février 2013

Combien de formes d'amour

A trop vouer d'espoir à cette histoire de chaleur, je m'en suis brûlé les lèvres.
Littéralement.
Avec de l'eau bouillante, et ça commence à cloquer. Je ne pensais pas que ça piquerait autant sur la durée. Mais ça pique encore.
Dans tous les sens du terme.

J'ai envie d'écrire. D'avoir encore au moins quatre heures devant moi avant d'accueillir le sommeil. J'ai envie de dire toutes ces lignes de texte qui défilent en ma tête, ces bouts de films qui se superposent les uns sur les autres au point que ça en devient incompréhensible pour quiconque désire suivre. Il n'y a que moi qui m'y retrouve, dans ce bordel de vie.

Ce weekend a été intense en sensations et prises de conscience. La rencontre avec ce sorcier bienveillant et tout ce qui en a résulté en moi, instructive. Déconstructive, aussi. A gros coups de pelleteuse dans les certitudes et ne laisser qu'un terrain vide et libre de tout à priori, la place d'un ressenti non encore exploré dans cette précision là.

On pourrait croire qu'autant de temps passé à pousser l'expérience, ça rapproche les cœurs. Mais il m'a bien fait comprendre, me semble-t-il, que ça les rapproche pour démêler les vieux nœuds karmiques, rien de plus. Ce n'est que moi qui fait l'amalgame. Qui assimile les tremblements intérieurs à des frissons d'émoi. Les sensations, à des émotions. Les émotions, à des sentiments. Au fond de moi, je pensais :
"Si tu continues à faire vibrer mon être de cette manière, je vais finir par tomber amoureuse."
Même si ça n'a pas vraiment de rapport direct avec lui ou ce qu'il est. Mais plus une résonance de nos deux échos intimes qui amplifie leur profondeur.

Alors, je ne dois pas l'envisager. Un élan inadéquat. Même si la résultante d'un nous procure des sensations uniques, elles n'ont pas forcément de rapport avec le fait de tomber amoureux.
C'est une forme d'amour, bien sûr.
Sinon, nous ne pourrions pas être touchés de la sorte.
Mais, il y en a d'autres. Ne pas se limiter aux choix que l'on connaît déjà.
Je sais bien que c'est un homme à m'éprendre que je veux.

Et bien qu'il en soit un, d'autant plus formidable, bien que l'on se comprenne à des degrés notables, avec et sans les mots, que l'on se ressente, avec et sans les mains, trébucher d'amour n'est pas la seule possibilité permise. Bien qu'elle soit la plus attendue.

Il me l'a fait réaliser dans toute cette chaleur tendre désintéressée et inconditionnelle qui est parvenue jusqu'à moi. Pas d'intention personnelle, pas d'attachement à la réaction. Il était juste là, ce sorcier bienveillant, à prendre soin de moi. A anticiper mes gestes, sans me regarder. Sans m'observer, à entendre mes désirs. Y répondre lorsqu'il le pouvait. Lorsque ça ne le concernait pas en particulier. Il ne m'a rien dit. Je l'ai saisi car il était honnête, il était lui-même et juste lui, sans volonté de possession à mon égard. Et si c'est bel et bien un amour dont il s'agit, alors il doit être d'une pureté fondamentale, tant aucune part de son égo ne se cristallise contre les parois de mon âme, tant rien il ne projette sur moi et qu'il veille à mon bonheur en silence, en arrière plan de mon existence, peut-être croit-il que je ne le voie pas, qu'il fait bien son travail invisible, mais ça ne peut que me sauter aux yeux tant d'attention gratuite et généreuse, tant de dévotion humaine qu'il balance à tout va, à qui croise son chemin, peu importe s'il le mérite. Au nom de combien de personnes adresses-tu tes prières? Ne te fatigues donc tu jamais de souhaiter le meilleur pour chacun?
Et toi, qui se soucie de ton propre bonheur?

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