vendredi 8 mars 2013

Pute du sentiment

L'idole de chanteur est parti deux semaines dans un pays du Sud. La dernière fois que l'on s'est croisés dans cette ville du Nord je ne lui ai même pas adressé la parole. Juste retour des choses, il n'est pas venu me dire bonjour non plus. Nous sommes ainsi restés inexistants l'un pour l'autre à tel point que je me dis que Google c'est aussi bien pour prendre de ses nouvelles.

Mon garçon des étoiles est resté en Australie, malgré mes rêves qui m'affirment sans arrêt le contraire et je commence à ressentir la défaillance dans mon système immunitaire, les larmes s'entasser au bord des yeux, les sanglots dans la gorge. Comme un vieux chat qui attend qu'on le recrache. Trois mois depuis son départ et mon absence dans l'avion sur le siège d'à côté. J'avais pas trop souffert. Aujourd'hui à peine, moi qui pensais cette histoire terminée, je tends à éprouver les effets de la descente. C'est franchement pas le moment mais, comme ça ne l'a jamais été...

Le gentil sorcier est toujours aussi gentil et toujours aussi sorcier. Ses entrevues sont rares mais intenses et tellement désintéressées que ça me laisse à chaque fois un air à la con sur le visage et les contorsions du cœur qui peine à ne pas s'ébattre pour ce genre de personne trop prise et trop ailleurs. Et en même temps, tellement là.

Mon danseur manouche ami invétéré m'envoie des petites phrases touchantes sur ces chansons lui étant adressées. Après cette nuit interminable à nous être envoyés en l'air dans le sens propre du terme sur cette scène improvisée et sur ces vieux sons funk groove hip hop de notre adolescence, j'ai eu du mal à réfréner mon envie de lui faire l'amour comme au premier jour. Mais bon, c'est une question d'habitude.

Et le saltimbanque caravanier à ses heures joueur de contrée avec qui je partage mon lit depuis un mois et demi. Entre nous ça a commencé comme une blague. Une blague sans chute. Et puis ça dure. Parce qu'il est merveilleux. Que nos atomes crochus se sont soudés comme les doigts d'une main. Et que ça ne mène à rien. Pile poil ce qu'il nous fallait.

Alors il y a trois jours je reçois un texto d'un numéro inconnu stipulant :
"J-ai jamais eu l'occasion de t l dire mais té vraiment qu'une pute :)"
Oui, avec le smiley qui sourit.

C'est peut-être ça au fond. Peut-être que je suis qu'une pute.
Une pute du sentiment. Une fille au cœur facile.
Parce que.
Je ne peux pas m'empêcher de tous les aimer.
A ma manière.
De tous les vouloir.
Vouloir qu'ils soient le seul.
L'unique.
Vouloir qu'ils ne fassent qu'un.
Qu'ils se divisent.
Pour m'éprendre d'un émoi si différentiable.

Je me dis à chaque fois, s'ils sont si nombreux à cohabiter en ma poitrine, s'ils se battent le battement le plus intense et se concurrencent le poil qui se hérisse, c'est que ce n'est pas ça. C'est qu'il n'y a pas de Lui. Seulement des eux.

Mais je devrais savoir depuis le temps, qu'il n'existe pas non plus de règles de ce genre.
Alors, advienne que pourra.
J'espère néanmoins qu'ils ne m'en voudront pas de les aimer aussi fort, eux, au point de m'envoyer des textos anonymes de haine et ne laisser en guise de réponse qu'un numéro non attribué.

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