jeudi 14 mars 2013

Je veux trembler

Dans mes rêves de cette nuit, j'entendais les premières notes de la contrebasse alors que je m’apprêtais à quitter pour de bon cette maison, puis le son d'une guitare électrique voluptueuse avant de reconnaître que le morceau joué par mon idole de chanteur juste là en face, c'était le mien. Comme une demande de pardon, reprendre mon refrain, à sa manière. Je trouvais son arrangement classieux et sensuel, envoûtant, complètement neuf. J'étais subjuguée. Émue par son geste, sa preuve de reconnaissance. Lui qui me disait en songe qu'il aurait aimé retrouver la fille drôle et spontanée des premières rencontres, celle qui l'avait vraiment perturbé, celle dont il était tombé amoureux.

Je fus sortie du sommeil par la sonnerie du réveil de mon jongleur saltimbanque, endormis tous deux dans la vieille chambre d'enfant de chez mes parents parce que la veille il avait oublié les clefs de notre logement d’appoint nommé. Moi qui ne voulais le présenter à personne.

Je l'avais prévenu, que j'allais m'attacher.
Entre deux croissants un beau matin de février en terrasse hivernale, je lui avais dit que même si physiquement il ne m'attirait pas plus que ça et que je voyais mal comment je pourrais réellement être habitée par la passion un jour, je finirais tôt ou tard par m'attacher.
M'attacher aux instants chaleureux.
A son être, fondamentalement bon et généreux.
Que je craignais de m'enticher d'un nous, alors que mon émoi pour lui n'avait pas les bases nécessaires pour grandir et s'épanouir.

Et dans son intelligence emplie de bon sens, il a compris.
C'est ce que j'adore chez lui. Qu'il tienne véritablement compte de mes propos. Sans les interpréter selon ses envies du moment. Qu'il entende, de ses deux oreilles bien ouvertes, ce que j'ai à lui offrir. Et ce que je ne peux lui donner.
Qu'il comprenne. Oui.

J'en arrive certainement à un point où ça me barbe de survoler les histoires.
Où le sexe, sans l'émotion d'une communion intense, m'ennuie profondément.
Je veux tomber amoureuse.
Je veux la transe d'une connexion magique entre deux regards, deux esprits et deux peaux.
Et pas de compromis.

Je veux trembler. Je veux pleurer. De joie. Je veux me fondre et n'être qu'une flaque de sentiments reluisants où tout est à refaire. En ressentis, passer la seconde. Toucher à des sphères impalpables, pures et brutes. Je veux me sentir vivante, humaine par excellence. Je veux pouvoir le sentir à travers l'amour qui lie deux êtres. Le genre de truc qui germe en moi depuis quelques temps et qui bientôt, ne pourra plus se taire.

C'est ce que j'ai tenté d'exprimer à mon jongleur saltimbanque hier soir.

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