vendredi 29 mars 2013

Toi et moi prisonniers dans la cage de Faraday

Quand tu commences à porter le tee-shirt qui m'a servi de pyjama pour conserver mon odeur sur toi toute la journée, c'est qu'il se passe peut-être quelque chose, n'est-ce pas?
Quand tu m'envoies des messages pour me demander : "Hey, tu descends sur ********* ce weekend? Je te jure que si on se voit je le dirai à personne et on pourra toujours faire comme si on ne se voyait pas pendant deux semaines..." c'est que tu te languis, pas vrai?
Alors que ça fait juste trois jours.
Trois pauvres jours que t'es rentré dans ta caravane.

Je pensais que c'était moi qui m'emballais trop vite. Que je te regardais avec des yeux exagérément scintillants pour un mec qui à la base devait rimer à rien et avec rien. Et puis tu m'avais bien remise en place la dernière fois quand tu m'avais demandé si l'éventualité que tu couches avec d'autres filles était encore de rigueur pour moi, car pour toi elle l'était. Je pensais qu'avec toutes nos phrases déballées sur l'oreiller, tu avais compris. Que lorsque je t'avouais que j'étais en train de m'attacher et que j'en avais ma claque de ces relations pour du beurre, tu étais d'accord avec moi, puisque tu étais resté. Qu'il te fallait juste davantage de temps, nos rythmes de prises de conscience ne s'étant pas tout à fait accordés.

J'avais alors poussé un grand c'est dommage ce soir là.

Une résignation face aux cycles communs de la vie. Tu sais, les cruels jeux de suis-moi je te fuis et la parfaite synchronisation des timings ratés du cœur. Au début c'était toi l'emballé, je te plaisais comme pas possible et depuis bien trois ans et t'étais tout content qu'on puisse se rapprocher de quelque manière que ce soit, tu m'avais dit "j'aimerais bien essayer quelque chose avec toi" et je t'avais arrêté net en t'expliquant que nous deux c'était plutôt un accident, que je cherchais à tomber amoureuse et que tu me rappelais trop la situation avec mon garçon des étoiles (c'est à dire homme merveilleux, excellents rapports, mais pas suffisamment attirée pour éprouver plus que de l'infinie tendresse) pour que j'accepte de vivre en un temps si court deux fois la même histoire.

J'ai été franc jeu dès le départ parce que je ne voulais pas que tu te fasses de films, parce que la déception, les désillusions étaient ce que je ne souhaitais t'infliger pour rien au monde, au prix certes de quelques aveux sévères mais pas rudes ni secs, parce que j'ai du respect pour toi dans toute mon affection.

Puis je me suis surprise à te trouver beau.

A aimer ton corps et ton visage, malgré tous ces aspects qui sans me répugner ne me plaisaient pas pour autant. A être troublée pendant plusieurs minutes lorsque tu t'es subitement levé de ta chaise en pleine discussion embrasser mes lèvres au restaurant. Mes poils qui se hérissent dès que tu poses tes baisers sur ma peau, sans exception à la règle. Je me suis surprise à être émue lorsque je captais ton regard. Émue lorsque tu me serrais dans les bras plus fort que d'habitude. Comme si c'était important. Comme si chaque instant passé en ta présence ne devenait pas distrayant, mais mémorable.

J'avoue, j'ai en premier songé "oh oh, c'est embêtant".
Je ne voulais pas que ce soit toi.
Parce qu'au tout début, bien que je t'adorais en tant que personne, tu ne m'attirais pas.
Et que c'est pas bon signe. Et plutôt à l'opposé du coup de foudre.
Mais ça marchait, à mes dépends.
Pas à pas tu grignotais des parcelles de mon cœur, jusqu'à atteindre une autre profondeur d'émotion.
Je me suis dit, même si t'es pas parfait ni même celui que j'attendais, j'ai envie d'essayer moi aussi, parce qu'il se passe quelque chose. Que tu me rends sensible.

Évidemment, t'étais dépourvu en guise de réponse.

Avec tous mes doutes, mes refus précédemment exposés à ta tronche, tu savais plus sur quel pied danser. Et comme je suis quelqu'un qui ressent et réfléchit à plein régime, t'étais perdu par la vitesse à laquelle la roue tournait. La seule chose que tu as pu me concéder, c'est que tu avais peur.
De moi, notamment.
Qu'à force de t'en parler, ça ne t'avait qu'embrouillé l'esprit. Tu avais rajouté quelques barricades à ton fort intérieur pour encaisser le choc frontal de mes réflexions intimes. Je le comprends tout à fait.
Je sais que je n'ai pas été d'une grande aide, dans cette affaire.

Excuse-moi.

Maintenant, prions pour que nos deux temporalités sentimentales se rejoignent.
Que je ne me sois pas lassée de ta prudence lorsque tu auras enfin pris le courage de te jeter à l'eau.
Mettre un terme à ces situations qui se retournent et s'inversent. Inlassablement.

On a beau savoir comment cela fonctionne.
C'est pas la même histoire d'agir en conséquence.

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Du temps à tuer?