dimanche 4 novembre 2012

Jour polaire

Il est encore deux heures et demi du matin sans que j'aie pu y faire quoi que ce soit.
Il est rare que je puisse avoir autant de temps avec moi-même, sans accro ni surprise alors. Je chasse le sommeil. Je dormirai une prochaine fois. Me dis-je toutes les fois.

Il faudrait franchement des journées de 26 heures.
28, même.
Pour les grasses matinées.

Ça doit pas être trop compliqué à mettre en place. On pourrait préparer une pétition. Qu'on remettrait ensuite à un cosmonaute qui s'envolerait dans sa fusée, un astronaute de la poste, la délivrer au soleil et à la lune, leur demander gentiment de décaler d'une heure ou deux leur levée quotidienne respective. Ça ne leur ferait aucune différence à eux, à part pimenter un peu leur routine plan plan établie depuis la nuit des temps. Pas plus de travail qu'à l'accoutumée. Après tout, comment peut-on compter les heures supplémentaires sur une éternité ou presque?

Ah oui. J'oublie souvent que le temps d'ici a une forme très humaine, adapté à son environnement proche. Les montres et autres calendriers. Ce sont tout de même des inventions fabuleuses, qu'on utilise depuis pratiquement toujours. L'heure. Alors que chaque pays vit sa propre saison, son propre climat, sa propre culture, alors qu'au même moment le soleil se couche à l'ouest pour les uns et se lève à l'est pour les autres, que pour d'autres, rares, perchés tout en haut, il se repose au même titre que ceux pour qui, perchés tout en bas, il brille avec insistance, alors que certains fêtent le nouvel an en janvier, certains en février, certains rentrent en classe en septembre, certains en avril, qu'il y en a qui n'ont ni nouvel an ni rentrée scolaire, tous, me semblent-il, tous possèdent l'heure.
Tous possèdent le temps.
Ils n'ont peut-être pas du temps à eux, ni même pour eux.
Mais ils l'ont, dans la forme brute.

Chacun sait qu'il est le milieu de journée lorsque le soleil est au dessus d'eux. Instinctivement, je crois.
Je me demande bien comment se déroule une vie quand on approche un pôle. Se plient-ils aux montres des hommes qui ont fait le cycle, ou s'allongent-ils avec les jours?

J'en reste subjuguée.
Cet état de captivation intense m'ensuque un peu.
En même temps, vu l'heure...

2 commentaires:

  1. Ensuquer a une jolie sonorité du sud. :)

    La nuit j'ai tout sauf envie de dormir, j'ai envie de contempler alors que parfois les jours me font bâiller d'ennui.

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    1. Moi aussi, la nuit m'inspire. Elle m'inspire le silence. Le calme de la contemplation. Celle qui crée.

      Il m'arrive souvent d'aller me coucher parce qu'il le faut, pas parce que j'en ressens le besoin. Et frustrée d'avoir en mes mains tout un tas de projets à remettre à une autre nuit de folie....

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Du temps à tuer?