mardi 13 novembre 2012

A deux doigts

Le 11.11.12 à 02h17

Malgré les intempéries et les bottes ruinées par la boue, les marches loupées les jeans déchirés, malgré l'appréhension des échecs successifs, le cœur noué par l'attente et les regrets, il y eut sa main.
Enfin.
Ses doigts chauds et chaleureux rencontrant le glacé de ma paume. Un choc thermique d'une douceur extrême. D'un réconfort infini et soudain qui embauma mes doutes. Le clin d’œil de la fin me dévoilant l'happy end alternative, si jamais elle put être pour moi. C'était comprendre que cet entremêlement là de doigts, ce n'était pas si loin et improbable et qu'ensemble, ils créaient quelque chose.

D'eux-mêmes.
De leur propre initiative.

Ça me soulagea du poids de l'amour impossible.
Savoir que sa peau avait été acceptée sans rejet de greffe, et qu'il n'avait pas bougé, pas émis l'ombre d'un sursaut, même si ne nous le cachons pas ce sont nos âmes qui ont frémi en secret, en silence, qu'il accepta mon geste, simple, spontanné.
D'ailleurs je me suis étonnée toute seule, ça ne me ressemblait pas.
Soutenir de ma main la sienne en dérobant une part de sa tatin, cela pourrait paraître anodin, mais en deux ans d'existences communes, nous ne nous étions jamais osés à nous toucher de la sorte, mélanger nos effluves.Trop de pudeur.
Trop de respect peut-être.
Et timidité mal placée.
Trop d'orgueil.

Ici, je n'ai plus rien à perdre.
Je sais déjà que tu n'es pas à moi.
Que je suis à un autre.
A deux doigts de partir.
Deux doigts.
Posés sous cette tarte.

Qui tendent encore à caresser l'espoir.

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