lundi 10 février 2014

Play-Doh

Fouuh, c'est pas facile.
On rêve tous d'une idylle.

C'est juste qu'il n'y a pas une semaine, j'étais fière de me dire que j'avais pas besoin de ça.
Que même si c'était le désert de Gobi dans mon couple, c'était pas si important, parce que de toute façon j'étais bien toute seule. Que c'était parfait de ne pas avoir à chercher, sans avoir à être monopolisée par ce qu'on a trouvé déjà. Un cadre sans grosse contrainte, en somme.

Et puis Peter. Sentir ses sens répondre aux appels invisibles. Insidieusement.
Puis complètement assumés, si les limites n'avaient pas été posées au préalable.
Dans un autre contexte, j'y serais allée franco, je crois. Cash, je l'aurais serré contre mon cœur, je l'aurais cajolé sans trop lui demander son avis. Parce qu'il est cette mignonnerie incarnée, c'est affolant. Affriolant. Je regardais ses mains, parfaitement dessinées, proportionnées, légèrement musclées et sinueuses. Je regardais ses mains, et je voulais les palper, les passer dans mes cheveux. Je voulais écarter ses doigts, pétrir ses phalanges comme on manipule l'argile, je voulais façonner son corps incroyable, sa chute de reins, soulager ses épaules. J'avais envie de le porter, le faire tourner dans les airs, il me dépasse à peine et j'aime ça je crois, les hommes qu'on embrasse les talons à plat, qui s'encastrent tout seul entre nos formes respectives. Pâte à modeler.

Je regardais ses yeux, d'un bleu exotique, pacifique, où coulent les lagunes, ses dents d'enfant, et ses boucles blondes qui lui tombaient sur la nuque, et mon Dieu, oh mon Dieu! Neutralisez-moi! Le fantasme du boys band dans un petit corps d'homme. Or ce n'est pas son accent à tomber qui m'éloignera du mythe.

Je ne savais plus où regarder, tout mon être voulait l'emprisonner dans mes bras. Ma bouche se mordait les lèvres de lui crier d'un grand éclat de rire qu'il me faisait complètement craquer, jubiler, fondre, mes mains se tordaient sur elles-mêmes pour ne pas, et pendant ce temps, avec ses mots à lui, il faisait vibrer l'écho de mon âme mise au placard cette soirée là, il s'exprimait avec une telle sagesse et joie de vivre, un recul et un non jugement sur les choses, je n'en croyais pas mes oreilles, un boys band intelligent qui sort de l'école normale supérieure, ça n'existe pas!

Ce garçon respire la gentillesse à trois kilomètres à la ronde.
Mon problème étant que j'ai un sérieux faible pour les gentils.

Mais bon.
La parenthèse se referme.
Et puis je me suis promis de ne plus précipiter mes battements de cœur, même s'ils partent à l'abordage sans moi, de me réserver le temps de faire des choix muris et assumés dans leur intégralité. Ce qui implique de se respecter jusqu'au bout des ongles, au détriment de personne.
Donc voilà.

En attendant, j'ai aucune nouvelle de mon sorcier bienveillant depuis une semaine.
Penser pour la prochaine fois à ne plus s'essayer au jeu du "hey tiens, et si j'arrêtais de l'appeler, qu'est-ce que ça donnerait?".
Parce que ça ne donne rien.

Tristesse.

Quand je vois ce qu'une intensité de flamme telle que la notre peut devenir quand on ne l'entretient pas, ça me fait réfléchir à deux fois.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Du temps à tuer?