mercredi 12 février 2014

La vie entremetteuse

Bon, ben voilà.
Il y avait eu comme une révélation ce jour d'avril.
Une transe furtive, une illumination.
La vie nous réunissait.
J'ai écouté la vie, je me suis ouverte à toi et mon cœur encrassé, tu l'as fait reluire à nouveau.
J'aurais dû l'écouter jusqu'au bout, elle m'avertissait aussi de ne pas brûler les étapes.
Mais en moi, peu m'importait l'ordre où les actes, puisqu'ils se justifiaient par l'amour.
J'ai pensé que nos petits cyprès magiques trouvés sur le lieu de notre rencontre allaient grandir et s'épanouir comme jamais, puisque l'amour les nourrissait avec nous.
Je croyais sincèrement que cela suffisait. Qu'on pouvait vivre comme cela.
Mais ton cyprès baigné dans trop d'eau est vite tombé malade.
Et quand pour une absence d'une semaine je t'ai confié le mien, il s'est séché sous ton soleil meurtrier.
Lorsque je suis revenue de mon voyage, j'ai beaucoup pleuré.
J'ai beaucoup pleuré sur nos cyprès d'amour.
Sur notre négligence.
Et la naïveté de croire que notre sentiment ne nécessitait rien d'autre que lui-même pour entretenir l'histoire.
Qu'il vaincrait seul les aléas de l'existence.
Parce qu'il était le plus fort. Le plus intense qu'il m'ait été donné de ressentir jusque là.
Parce que c'était la vie qui m'avait dit. Qui t'avait présenté à moi.
Et que je croyais en la vie.

Aujourd'hui, je n'ai pas de larmes à t'offrir.
Mon sorcier bienveillant.
Nous n'avons peut-être pas tant bienveillé l'un sur l'autre.
Mais je ne t'en veux pas.
Et même que je t'aime.
Mais comme mon petit arbre, c'est un émoi raidi et jauni qui s'effrite en mon cœur.
Il n'aura pas survécu à l'hiver.
Je ne t'en veux pas.
Je ne m'en veux plus.
Notre histoire est morte et c'est la prochaine qui portera en elle le fruit de nos erreurs.
Un cycle interminable.
La vie entremetteuse.

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