dimanche 9 février 2014

Peter

Ça fait du bien d'écrire ses nœuds.
On les pose alors devant soi et on peut les y laisser.
Les frustrations, les contrariétés, les déceptions, les inhibitions.
Balayées par les mots justes qui résonnent.

C'était avant-hier, je disais à mon amie qui partage un peu la même situation sentimentale que moi, que si je le voulais je pourrais trouver tout un tas d'hommes intéressants avec qui me fondre, mais que si je prenais réellement le temps d'approfondir la compréhension de l'autre avant de me ruer vers une affinité physique et le lien affectif qui en découle, je ne ferais peut-être pas les mêmes choix.
Des connections intenses avec des êtres, des âmes-sœurs comme on pourrait les appeler, ce n'est pas si rare. On va pas copuler avec toutes. C'est souvent inutiles voire même désavantageux. Comment dire, c'est comme une partie de belote coinchée. Si tu coupes, tu prends le pli. Mais y'a plein de cas où tu peux te défausser, et même si le pli tu le récupères pas toi, tu laisses peut-être alors la main à ton partenaire qui lui a de meilleures cartes à jouer par la suite. Bah voilà. Une relation sensuelle, c'est couper. C'est direct être maître et prendre la main. Mais c'est peut-être mal joué, et peut-être que ça va t'empêcher de faire ton dix de der de la fin.
Je préfère garder mes cartes et prendre le temps d'analyser la valeur de la relation et la forme la plus adéquate qui pourrait lui seoir (verbe bizarre j'en conviens).

Bref, hier soir j'ai rencontré un Peter.
C'est étrange parce que j'évoquais ce prénom anglophone ici il y a quelques jours.
C'était il y a deux ans lorsque je l'ai vu pour la première fois. On a accroché tout de suite.
On parlait la même musique.
Puis il avait ce petit accent à croquer.
Ce regard doux, calme, bienveillant.
Dans ce grand appartement, il est resté dormir pour moi je crois.
J'étais en couple avec mon garçon des étoiles à ce moment là et je ne voulais pas jouer avec le feu, alors je l'ai laissé en plan, un peu.
Parce qu'il me plaisait.

Par la suite, il m'a envoyé ces petits messages tout mignon pleins de fautes de français où il me partageait ses humeurs, ses découvertes, ses passions. Il m'invitait à des soirées, des danses, des barbecues, des piques niques.... Je n'ai jamais osé. Puis j'ai perdu son numéro de téléphone l'affaire s'est réglée d'elle-même.

Aujourd'hui, je n'arrive plus à savoir quel statut je porte sur moi. Et où j'en suis avec mon sorcier bienveillant. Depuis qu'il m'a avoué ne plus imaginer faire sa vie avec moi et notre couple durer, ça m'a calmée net. J'arrive plus à me convaincre qu'on puisse être réellement ensemble dans de telles circonstances et avec un tel état d'esprit. Même si on s'aime.
Même s'il traverse une passade.
Et que des passades, dans une vie, on en traverse tous.
Même si c'est moi qui n'ait pas accepté le motif de la rupture, cet octobre.
Qui ait tout fait pour l'accompagner, l'encourager, lui amener de la bonne humeur et du positif, lui montrer que lorsqu'il ira bien, ça pourrait fonctionner nous deux, malgré la distance.
Mais actuellement, ça ne va que dans un sens.

Mes "je t'aime" tombent à l'eau.
Reçoivent des "merci c'est gentil".
Mes déclarations ne font que m'enthousiasmer seule parce que je sais et je le comprends, il n'est pas en mesure de me donner quoi que ce soit.
Je ne peux pas lui reprocher d'être dans une période difficile de sa vie.
Et quatre mois et quelques de galère, c'est quoi sur l'ensemble d'une existence?

Alors je rencontre des Peter.

Qui se souviennent de mon prénom, bien qu'on se soit vus une fois il y a deux ans de ça.
Qui discutent avec moi libres, en équilibre, sans attente.
Qui me parlent de confiance. Celle que l'on donne à la Vie et qui nous la rend.
Avec un sourire.
Pas charmeur.
Juste, de bien-être.

Heureusement que je ne cherche pas l'amour.
J'aurais pu finir par le trouver un de ces quatre, au détour d'un hier.


1 commentaire:

  1. Titre qui n'a rien d'une flatulence.
    (non, parce qu'on peut hésiter...)

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Du temps à tuer?