vendredi 8 août 2014

Renaître encore

Ciel bleu sur ma terrasse.
Douce chaleur, mes fleurs ont éclos et grandi en mon absence.

Je viens de recevoir un appel d'un numéro inconnu. Un ami de l'argentin qui m'invite à une de leurs après-midi jeux demain. On sera cinq. Il sera là. Comme ce dernier ne leur a pas dit qu'on était ensemble (bien que la dernière fois, ils l'aient sûrement deviné), il ne leur a certainement pas dit non plus qu'on s'était séparés.

Ce n'est pas grave.
Ça me fera plaisir de le revoir en petit comité, comme ça.

J'essaie de ne pas penser à l'éventualité qu'il soit l'instigateur de cette invitation.
Tout à l'heure, dans une fin de journée ensoleillée, mes pas me dirigeaient vers ses endroits, le chercher du regard. Croiser des vélos et imaginer, une seconde, qu'il serait là. Que nos routes se croiseraient une nouvelle fois.

Je me suis sermonnée.
"Anne, tu n'as besoin de personne pour te sentir vivre. Tu n'as pas besoin de croiser qui que ce soit pour donner à ce jour un sens."
Cette nécessité d'agir en fonction de me déraisonne.

Alors j'ai avancé.
Les yeux droit devant.

Peut-être que le but aujourd'hui, c'est d'agir pour soi-même.
Je pensais avoir passé cette étape il y a fort longtemps.
Mais j'ai probablement oublié comment on faisait, depuis le temps.

Dans cette forêt, je ne l'ai pas évoqué de la semaine.
Quelques minutes seulement sur le trajet retour.
Je savais bien que de retour chez moi, ses affaires encore à la maison, je n'y échapperais pas.

Mais ça va.
Je n'ai pas envie de me laisser aller à la déprime.

Alors à la place, je récure. Je range, je frotte. Je mets de l'ordre dans ma vie et dans mes pensées.
Dans ma boite aux lettres, des petits cadeaux de l'existence.
Dans ma boite mail, l'éditeur qui écrit que le rendu sonore et visuel est au delà de toutes ses espérances. Des sourires.
J'en ai abandonné quelques-unes moi, des espérances.
Pour la bonne cause.

J'ai tous ces articles qui parlent de lui, commencés et jamais finis.
Je pensais avoir tout le temps de les écrire. Parce que cette histoire, malgré les contextes, elle était faite pour durer. Pour moi. Seulement pour moi.
Je vais les poster en vrac.
Comme ça j'aurai également fait le ménage en ma mémoire.
Mes brouillons ne seront plus hantés par son fantôme et je pourrai tirer un trait sur les aléas.
Renaître.
Et renaître.
Et renaître encore.

1 commentaire:

  1. Je retrouve dans tes derniers articles la grande vertu des terrasses, que j'appelle chez moi plazza della casa. Un bon endroit pour la contemplation et les instants de temps suspendus avec un café/thé/bière/autre(s) pas loin.

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Du temps à tuer?