dimanche 17 août 2014

CQFD

Un petit cri silencieux du haut de ma terrasse, les lueurs orangées.
"Sortez-moi de là".
Le calme plat.

Une oscillation constante, coriace entre vivre l'éclat, chercher la compagnie s'aérer l'esprit par l'excentricité d'un moment magique et un peu fou, et rester chez soi, s'atteler au travail, à la reconstruction, chercher l'utile, l'essence, le soi véritable.
J'étouffe.

De l'intérieur, j'étouffe.

Besoin de m'ouvrir à autre chose que ma pomme. Voir du pays dans les regards. Besoin d'entendre d'autres histoires. Celles des autres, un peu. Pour changer.
Peur de ressasser. La question fatidique du "comment tu vas?". Et devoir raconter encore tous ces mots, tous ces maux qui tournent en boucle en mon crâne ad vitam aeternam pour la énième fois.

Personne ne sait.

Comme si, je croyais pas en la possibilité que quelqu'un puisse me réconforter.
Alors, à la place, je lance des bouées bouteilles à la mer. Des messages anodins.
Please, sortez-moi de là.
Vite, une main, que je l'empoigne. Qu'elle m'amène voir le jour.
Qu'elle m'aide à contempler.
Les étoiles.
Celles que chantent les sirènes.

Mais personne ne sait.
Personne ne sait, alors personne ne vient.

C'est complètement débile.
Alors tant pis.

Demain, je me prendrai par la main.
La gauche dans la droite, entrelacées.
J'irai m'amener voir le jour.
Celui que les anonymes se partagent.
Je m'amènerai en balade. A la terrasse d'un café.
Un lieu où la potentialité de le croiser n'existerait pas.
A part chez moi.
A part, dans un pays étranger.
Comme ça, j'aurais plus à penser que peut-être.
Que peut-être, il reste un espoir.
Je m'amènerai en balade sans le chercher du regard. Sans frémir d'excitation à l'idée de le revoir.
Je prendrai des feuilles blanches.
Tout à écrire.
Dessiner, qui sait.
Mon stylo et moi, on inventera des romances. Le bric-à-brac de ces états d'âmes qui s'accumulent en ma poitrine. A la limite de déborder.
Et je cesserai de regarder mon téléphone.
Attendre qu'il appelle.

C'est étrange. Quand je veux m'aérer l'esprit, je pense à lui. A l'inviter boire un verre. Il avait ce don de rendre la vie légère. Agréable, un peu fougueuse et rebelle aussi. Avec lui, les rêves et les envies, c'était à portée. Presque palpable. Easy, de les réaliser. Parce qu'on était fous, l'un comme l'autre.

Mais pas fous l'un de l'autre.
En vue des circonstances.

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