vendredi 21 juin 2013

Du grain pour l'apéro

Poupoule déambule fièrement sur la terrasse, et me pond ses plus jolies perles odorantes pile là où il faut pas en me scrutant avec amour. Elle a le droit, parce que c'est mon amoureuse. Elle attend à ma fenêtre que je lui ouvre et me tape la causette. Elle piaille comme une poulette et reste à mes côtés jusqu'à la tombée du jour. Elle court après les pies pour faire amies-amies et vole se poser sur la table derrière l'écran d'ordi pour me fixer dans le blanc des yeux me rappeler à l'ordre : "C'est bien beau tout ça, mais quand est-ce que je graille, moi?". Elle me fait rire. Pipelette. Que je rêve la nuit qu'elle monte sur mon lit s'endormir blottie contre mon épaule tel un doux oreiller. A plumes, l'oreiller.

Mon danseur manouche qui m'appelle il n'est même pas encore midi. Nous parlons chorégraphies. Visage et grimaces. Délires sur une fontaine. La tête qui tourne vissée à sa main. J'aurais bien envie d'aller au terme de nos envies. Oui. Figer notre amitié sur caméra HD, figer les instants mémorables de nos émois renaissants. Marquer le coup de l'inspiration. Elle était pour lui, cette chanson. Rendons-la lui, dansons ensemble sur nos mots tordus des rythmes décadents, décalés, mais francs et enjoués. Enthousiastes de cette affection partagée.

Alors c'est idiot. Cette distance qu'on s'inflige pour que transparaissent les évidences détournées. Les désirs qu'on s'enlace en guise de pardon, pour dire qu'on avait raison, ou qu'on a eu mal, qu'on reconnaisse les dérives, qu'on admette, qu'on s'excuse. C'est bête.
Alors. Quand mon sorcier bienveillant rentrera à la maison, je lui ferai la fête.
Peu importe ce qu'il y eut à signifier.
Peu importe les justifications.
Parce que, qu'est-ce qui importe.

Qu'est-ce qui importe, sinon qu'on arrête d'être cons une bonne fois pour toutes.
Qu'est-ce qui importe, sinon l'amour.

jeudi 20 juin 2013

Cyprès, bien que.

Beaucoup de choses à dire. Beaucoup de choses à vivre. Le temps est insistant dans sa sale manie de filer à toute vitesse. Pause. De trois quart d'heures. Moins, peut-être. Pause. Regarder en arrière. Regarder devant soi. Où suis-je? Dans quel état j'ère?

On m'a demandé de visualiser un endroit tranquille, prendre un certain chemin, mon chemin.
C'était un grand champ de blé doré au pied d'un arbre centenaire, et moi dessous. L'allée de terre ocre se frayait entre les tiges, comme Moïse écarte la mer. C'est étrange. Pourquoi le blé? Je fais pourtant des réactions allergiques lorsque ma peau frôle ses épis.

Peu importe.

Il y a son petit cyprès qui gangrène sur la table à manger. Et qu'est-ce qu'on s'était dit?
Qu'on penserait l'un à l'autre lorsque l'on arroserait ses racines. Ça ne fait que deux mois. Pourquoi meurt-il?
Parce que je suis constamment là?
Parce que je ne lui laisse pas suffisamment d'air pour croître, que je prends sa place au soleil? Qu'à force de monopoliser les regards, sous nos yeux pourtant, nous oublions de le nourrir?

Son petit cyprès à la feuille si verte est en train de devenir taupe.
Je me demande comment se porte le mien, moi qui ne suis pas rentrée depuis samedi dernier.
J'ai peur à mon retour de tomber nez à nez avec ses branches maigres et fanées. Son corps recroquevillé, son âme morte. Et le fantôme de son odeur. J'ai peur comme toujours d'essorer trop fort l'amour, jusqu'à la dernière goutte. J'ai peur de grimper trop vite à des ciels excessifs et me rendre compte trop tard de ma cadence folle. De ma passion exponentielle qu'au bout d'un moment, on ne peut plus suivre. Même si on le souhaite. Même si on m'aime, d'une même valeur. Je pleure sur cette tornade créée de mon élan qui n'avait qu'un but pourtant. Exprimer le sentiment. L’alimenter, le faire vivre, le transmettre dans son essence la plus condensée, la plus vibrante. J'ai soufflé sur les braises pour les faire grandir. Et qu'ai-je récolté? La tempête invisible. L'ouragan de tendresse. L’incendie de nos cœurs qui se consument d'un désir incoercible. Que nous restera-t-il une fois nos terres brûlées en leur totalité? Une fois nos êtres réduits en cendres? Seront-nous utiles à quoi que ce soit? Nous seront-nous véritablement unis l'un à l'autre? Est-ce cela, l'amour véritable? Deux dépouilles carbonisées, méconnaissables?

Je t'en prie. Non. Je nous en prie, prenons soin de ce temps à s'apprendre, même s'il court plus vite que nous. Prenons soin de s'attendre, même si l'amour que l'on se voue nous emporte loin du raisonnable. Même si l'ardeur de nos corps bruts dévore par les flammes remords et culpabilité. Arrosons-le.
Prenons soin du cyprès.

Ensemble.

vendredi 14 juin 2013

Pirouette, cacahuette, clopinettes

Girouette.
Un rythme lancinant, comme un balancier.
De minuit à trois heures du matin.
Me lever de mon tabouret pour me rassoir sur celui du piano, à l'entente répétée de ce mot.
Girouette.

J'irai où vous êtes.

Combien de temps cela ne m'était-il pas arrivé?
Poser la langue sur le clavier.
Combien de temps.
Huit mois peut-être. 

A ce rythme là, dans six ans j'aurai un nouvel album.

Haha.

C'est pas très drôle, m'enfin.

Une renaissance. D'autres harmonies. Un flow sur lequel je n'avais encore surfé jusque là. Je me découvre, je laisse le feeling venir à moi et lorsque les dernières notes sont scellées, je remercie. Je ne voudrais surtout pas froisser l'inspiration. Je voudrais qu'elle revienne. Alors je l'accueille avec ma plus belle argenterie et je cire mes touches noires et blanches. Pour les prochaines fois.

Puisse-t-elle ne plus se perdre en route, maintenant qu'elle connait le chemin...

mercredi 15 mai 2013

Comment exprimer mon merci?

Ma vie a soudain basculé au moment où j'ai réalisé qu'il était là au creux de mes bras. Que j'étais en train de tenir son visage entre mes mains et qu'il y avait nos deux cœurs posés l'un contre l'autre, si vite, que je n'ai pas eu l'occasion de m'en rendre compte tout de suite. Mes yeux se sont embués d'émotion brute et j'ai pleuré au miracle.
Comme si, depuis toujours, je l'avais attendu.
Je me suis écriée en le serrant plus fort encore :
"La vie, ça peut être cela aussi."
"Et parfois, elle se partage.".
Et nous nous sommes emplis de gratitude ensemble.

Je suis tombée amoureuse.
Ce n'était pas un coup de foudre.
Mais un coup de marteau sur la tronche.
Ça nous a assommés.
De longs jours pour nous en remettre.
Douze, pour être plus précise.

Une hibernation. Se réveiller le matin ouvrir les yeux sur lui, ne pas comprendre ce qu'il se passe. Se pincer fort pour tenter d'ouvrir les yeux une deuxième fois. Non, décidément, la réalité se trouve en face de moi. Mon sorcier bienveillant qui veille sur mon sommeil et qui le jour levé me couvre de "je t'aime" "qu'est-ce que je t'aime" "je t'aime tellement". Écouler les journées à se regarder, se toucher, palper le rêve. Ne pas y croire. Trop d'amour. De beauté. Que l'on en est bouleversés. Que nous en pleurons de joie, extatiques, d'avoir cette possibilité de lier nos deux êtres lors de cette existence là. Quel cadeau! A se demander sans cesse si nous le méritons vraiment. De s'aimer autant, simultanément.

Je n'ai pas de mots pour le décrire.
Pas aujourd'hui, en tout cas.
Je ne l'ai pas vu venir.
Et je n'en suis toujours pas revenue.

samedi 27 avril 2013

A ces mots décousus qui ne tiennent qu'à un fil

Ce soir je ne reçois de message de personne.

(Et évidemment, lorsque je l'écris, mon téléphone s'allume.)

"Je ne cesse de penser à toi. Quelque chose m'a attrapé. Et c'est fort..."

Le gentil sorcier. S'en est suivi tout une conversation qui m'a fait palpiter le cœur à maintes reprises. Nous en avons conclu tous deux que nous appréhendions le moment des retrouvailles, à cause de l'intensité. Du potentiel explosif de nos émois communs. Au regard de ce qui nous fait fondre, nous inonde, nous transperce et tend à se libérer de chacun aux moments inopportuns.
Mais existe-t-il réellement de moments inopportuns?

Dans notre discussion d'hier, le jongleur saltimbanque dans toute son innocence et sa sagesse me demandait "tu peux me parler du gentil sorcier? de ce que tu ressens? de ce à quoi ça peut ressembler?" et je répondais très simplement.
Avec lui, je ne me pose pas de questions.
Avec lui, je n'ai pas de doutes qui viennent m'obstruer l'esprit. Je ressens, c'est tout. C'est un élan.
Et c'est sûr que comparativement, même si tout ça est resté assez platonique, je ne peux nier la différence. Rien que dans la force avec laquelle la vie m'empoigne. Sans demander au préalable. Je pourrais foncer tête baissée dans l'amour que je porte. Mais c'est lui qui me porte.

"Sois assurée, Anne, moi aussi je t'aime terriblement..."

J'ai envie de le crier à la Terre entière, appeler tous mes amis pour leur annoncer "Je crois que je suis amoureuse!" et organiser une grande fiesta en mon honneur parce que cela n'arrive pas tous les jours.

Plus qu'un coup de foudre, c'est une vieille rencontre.



vendredi 26 avril 2013

Tu mérites d'être heureux

Que retenir de cette fin de soirée?

Une bonne nouvelle.
Un mail qui vient à point à qui sait attendre.
Un mail qui dit : tu vas chanter.
Tu vas tenter ta chance.
Merci.

Merci pour ça.

Et un message de mon jongleur saltimbanque.
Qui mélange les paroles, mais garde l'essentiel.

"Et moi j'te connais à peine
Mais ce serait une veine
Qu'on se fasse une place pour deux
Mais si ça ne vaut pas la peine
Qu'on y revienne
Faut me le dire au fond des yeux...
Je veux être un homme heureux"


C'est pas tout à fait ça, mais j'ai très bien compris.
Que je ne pouvais plus faire semblant.

En versant quelques larmes sur le titre de William Sheller, nous nous sommes eu à l'autre bout du combiné, à l'autre bout de la Terre, lui dans la capitale moi dans la méditerranée, pour se dire au revoir avec souplesse.

Au revoir, mon jongleur saltimbanque.

Je te souhaite de trouver celle qui te choisira véritablement.

Un homme heureux by William Sheller on Grooveshark

mercredi 24 avril 2013

How deep is your love

Griffonné à la vitre d'un train sur le retour, un 23.04.13 à 20h02.

Je pense à toi. Dans ce wagon qui file, j'observe sous un ciel lunaire les derniers éclats du soleil magnifier ces terres fertiles et je pense à toi. Devrais-je dire, je n'ai cessé de penser à toi. Et dans le métro parisien, lorsque l'on m'a demandé comment j'allais appeler le petit cyprès posé à côté de moi je n'ai pas songé à lui trouver de nom. J'ai juste pensé à toi. A ton visage caressant ses branches. A ta phrase "je le fais sur l'arbre pour ne pas le faire dans tes cheveux". Mais je t'en prie, fais-le. Je veux ta figure plaquée contre ma peau, ta salive m'imbiber et tes crocs se planter en moi, je veux que l'on s'imprègne de toute cette matière qui nous a réuni ici. En silence. Je crépite de désirs qui naissent et qui ne s'éteignent pas. Me plonger dans tes bras. Dans ton être entier.

Outre cette bouche sèche et carbonisée qui s'est rappelée à moi durant tout le weekend, je me suis remémoré m'être littéralement ébouillantée la lèvre inférieure un soir dans ma cuisine lors de nos retrouvailles de février parce que c'est ça. J'essaie de temporiser, de tenir des discours raisonnables mais ça me brûle les lèvres de te dire. De me contenir, de toutes ces envies qui m'implosent l'intérieur ne pouvant se libérer en bonne et due forme.

J'ai bien conscience que tomber d'amour n'est encore qu'une question de choix.
Celui de se laisser glisser ou pas lorsqu'on le voit arriver.
En cela, je te demande pardon.
Tu m'avais prévenue et bien que durant deux ans j'ai su me préserver des dérives du cœur, je me suis laissée doucement glisser lorsque tu t'es ouvert à moi. Pardon. Je t'aime. Pardon de ne pas respecter tes décisions. Pardon de ne pas avoir envie de t'écouter, même si c'est sage. De souhaiter si ardemment consumer cet amour. Tu l'as peut-être senti. M'embraser à ton toucher et tous ces élans qui me claquent à la gueule lorsque je croise la bienveillance de ton regard. Parce que, sincèrement, je ne souhaite rien t'imposer. Dans cet institut de coiffure, assise immobile en face du grand miroir, la même chanson que devant la part de pizza. "How deep is your love". Je ne sais pas. Ça se calmera peut-être dans les jours qui viennent, qui sait. Je veux bien tenter d'apaiser mon émoi s'il est source de problèmes. Même si, fondamentalement, j'ai surtout envie de le vivre.

Allez, je reste ouverte aux solutions que je n'envisage pas.
Parce que, probablement que je t'aime plus que tout ça.

J'avais juste besoin de te le dire.
Ne t'en fais pas.
Je continue de veiller sur toi.

mardi 23 avril 2013

Il n'y a pas de titre à cette histoire

Le 22.04.13 vers 18 heures.
Gribouillé sur une feuille à petits carreaux dans un snack bio près d'Opéra.


Tu vois, c'est tout simple. Ne pas avoir envie de le laisser partir. Ressentir l'enthousiasme, puis le manque. Prolonger les journées à l'infini, ne serait-ce que pour rester encore un peu. L'observer le matin dans son costume deux pièces dépareillé et brûler de lui souffler "Tu es beau. Je t'aime.". Sans avoir besoin d'attendre que le temps fasse son travail. Avoir l'élan d'embrasser les inconnus dans la rue pour distribuer l'amour. Parce qu'on est remplis de joie, de gratitude, de bonheur d'exister ici et maintenant. Sentir la vie coller différemment sur la peau, l'air que l'on respire plus réel, plus réellement sentir son corps et son cœur cogner, ses pieds fouler le sol comme si l'instant avait davantage de saveur, de couleurs, d'impact sur l'être. Et est-ce que c'est de l'amour? On s'en foutrait presque. La question ne se pose pas. Il n'y a pas de question à poser. Il n'y a plus ces doutes qui résonnent en nos tympans. Plus rien, pas de phrases, juste cette envie d'avancer, portée par la flamme et le mouvement, en avant toujours, jusqu'à se jeter, à l'eau, jusqu'à faire le grand saut dans le vide, avec toi, pour toi, pour la beauté du sentiment qui m'envahit et qui ne m'avait plus touchée depuis si longtemps. Je t'aime. Peu m'importe la temporalité de référence. Peu m'importe l'utilité d'un nous, ou sa forme. Peu m'importe tout. Parce qu'aujourd'hui je t'aime. Au présent.  Et si l'émotion file dans quelques jours, ce sera bien aussi. Ce sera suffisant. Le simple fait de vivre un tel état fait naître mes mercis, me réveille d'une léthargie vieille de mille ans, m'apaise en même temps qu'il me donne le courage de prendre mon destin à deux mains et d'en faire quelque chose. Un moteur. Une turbine.

Ce n'est qu'une sensation furtive.
Mais qui prouve de la manière la plus sure qui soit que je ne suis pas si morte.
J'entends mon coeur qui bat.

mercredi 3 avril 2013

Un tiens vaudrait-il mieux que deux tu l'auras?

J'ai beau me poser des tas de questions, me sentir à ma place seule dans mon appartement et rattraper le temps, me demander si toi et moi c'est nécessaire, si la petite flamme qui nait n'est pas truquée par l'envie de la voir reluire absolument, j'ai beau douter, des cartes que l'on détient, de celles qu'il nous reste à jouer et s'il nous en reste, j'ai beau douter de ce que je ressens, pour toi, pour les autres, j'ai beau comparer sans cesse, me heurter à des murs, une mémoire épineuse, me rappelant les erreurs à ne plus reproduire, et si l'erreur c'était toi, faudrait-il te reproduire, et pourquoi je ne flanche pas lorsque je te regarde, pourquoi j'en perds pas l'appétit, pourquoi tu ne hantes pas mes nuits, parce que tu n'es pas un rêve? parce que tu es juste là? ou parce que t'es juste pas trop beau pour être vrai, pourquoi, pourquoi je sais pas ce que ça me fait, ton absence, pourquoi je ne suis pas aussi retournée qu'avec d'autres, pourquoi je ne suis pas aussi connectée qu'avec d'autres, pourquoi c'est si agréable d'être avec toi malgré tout ça, malgré tout ce que tu n'as pas pourquoi je m'attache quand même, pourquoi tu commences à me plaire, alors qu'il n'y avait aucun prémices et est-ce que c'est fatal, est ce que c'est pas ce qui nous attend à force de se fréquenter, est-ce que si je passais ma vie avec un gorille mutant j'en tomberais amoureuse à un moment donné parce que mon cœur d'artichaut aura toujours raison de moi, est-ce que c'est toi, est-ce que ce doit être toi, dis-le moi.

Il y a bien deux concepts qui font du ping-pong en mon esprit, à savoir s'il faut se contenter de ce que l'on a, apprendre à apprécier ce qui est devant soi même si ce n'est parfait parce que la vie se fait au présent et oublier nos attentes pour savourer le goût d'un bonheur simple ou faire preuve de courage et d'intégrité en ne déviant pas de nos objectifs premiers, refuser les choix faciles mais approximatifs et avoir assez de patience pour se donner la possibilité d'obtenir ce que l'on désire véritablement, laisser du temps à nos souhaits formulés de se réaliser.

J'ai beau me poser des tas de questions.
Tu me manques.

Et c'est inexplicable.

mardi 2 avril 2013

Aspirations ardentes d'un lundi soir comme un autre

Les œuvres pour piano de Schubert sont devenues mes berceuses du quotidien.
J'ai le cœur qui lévite. Il me crie.
"C'est ça!"
"C'est ce que tu as envie de faire."
De telles musiques.

Il y a beau parfois avoir tout un fouillis de notes et virtuosités inatteignables , reste l'empreinte d'une mélodie claire et épurée en mes oreilles. Je ne sais pas comment dire, et d'où me vient l'impression. Je la ressens au fond de moi, comme une révélation. Je ne me sens pas tomber amoureuse. Non, c'est une autre passion. Un élan inspiré, une envie de mettre la main à la pâte. Et n'être qu'un buvard. Boire l'information. Se servir de brouillons. Puis oublier, devenir amnésique.

Et une fois la mémoire entièrement nettoyée, laisser les doigts courir.

J'ai envie. Si vous saviez.
Ce que j'ai envie.