lundi 7 novembre 2022

En dessous de ta voie lactée

Evidemment, je me suis mise à réécouter ta musique.
C'était prévisible. J'usais déjà de ce stratagème quinze ans en arrière pour compenser ton absence.
T'as jamais su, je pense. A quel point je connais tout par coeur. A quel point ces notes là, elles sont intégrées.

Quand la dernière fois je t'ai confié à quel point j'avais été mystique dans ma jeunesse, t'as ajouté : "C'est pour ça que tu chantais si bien !". Comme si ma voix touchait à un autre degré. C'est aussi un truc que tu m'as dit quand on s'est avoué nos attirances respectives, que moi qui chante, c'était de ces images hypersexualisées de moi que tu avais gravées en tes rétines. J'avais été émue de voir que c'était ce genre de moments qui t'avaient marqués dans nos rencontres. Pas les phases de jeu, des moments où j'étais moi-même.

Le point positif, c'est que je me suis remise au piano.
Tu m'as toujours fait ça. Tu m'as toujours donné l'envie de m'améliorer.
Je trouve ça dingue, l'admiration mutuelle. Parce que, de mon côté, je la comprends pas. Quand je te regarde avancer, quand je t'entends réfléchir, quand je m'étonne d'être le témoin de ce que tu rends beau au quotidien dans tes actes, ta façon de penser, de créer, dans le travail fastidieux que tu entreprends ou juste, d'observer le chemin que tu as accompli jusqu'ici, c'est sûr, je veux en être, moi aussi je veux faire parti du voyage ! Avec toi, on ne va jamais s'ennuyer, c'est une certitude. Quand je t'ai en face de moi et que t'allumes toutes ces étoiles dans mes yeux, je me sens si petite sous cette voie lactée là. J'ai du mal à intégrer que moi aussi, je brille.

Alors, je t'en prie, continue de ressortir mes phrases d'il y a quinze ans mot pour mot. Continue de me prouver que même quand j'étais pas là, j'ai influé un peu sur les décisions de ta vie. J'ai pas encore bien compris comment j'avais compté pour toi ni quelle était la substance réelle de ce que tu avais gardé, mais j'ai compris que j'avais compté.

Pour l'instant, on va dire que ça calme le cœur.

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