mercredi 7 mai 2014

L'idéal de l'idylle

Ressentir l'urgence de ses envies.
Je crois qu'il toque déjà à ma porte, ce besoin irrépressible de tomber amoureuse.
Les histoires naissantes.
C'est la saison, j'ai dit.

Chercher midi à quatorze heures.
Parce qu'au fond, on a peur de trouver.
Se retrouver nez à nez avec l'évidence.
Et quoi faire après?

L'idéal de l'idylle.

S'en aller divaguer dans un coin de page blanche.
Rêvasser à ses amours impossibles.
C'est tellement plus facile.

Et quand on en aura marre de nos films à l'eau de rose, de nos idoles impalpables et toutes ces fantaisies quotidiennes que l'on se raconte à pas d'heure pour mieux s'endormir le soir, on ira éteindre l'ordinateur, puis l'imaginaire en verve. On tâtera d'une main molle cette place vacante sur le matelas et on fermera les yeux sur la solitude. On se demandera si c'est vraiment ce qu'on veut, se remettre dans un rythme à deux, une vision binaire des espérances, des objectifs. Se construire ensemble là, tout de suite. On se demandera si c'est pas un peu tricher avec la vie que de vouloir s'enivrer, sentir la passion qui s'anime au contact de l'étranger, tout en tournant le dos au travail qu'elle implique. Si c'est de la paresse, de l'inconscience, voire de l’irrespect pour celui qui aime, pour soi-même.

Et qu'est-ce qu'on attend de tout ça?
Rien?

Mais si on attend vraiment rien, pourquoi est-on déçu au final?
Pourquoi est-on déçu par ce rien que l'on attendait?

C'est qu'il doit bien y avoir quelque chose derrière, d'un de ces espoirs que l'on ne se dit pas.
De ceux que l'on se cache pour mieux se protéger.
Et pourtant, si on prenait ce temps de bien regarder nos désirs profonds, il n'y aurait plus de paradoxes. Il n'y aurait plus de rien, puisqu'il y aurait quelque chose.
Là, sous nos yeux.
Et la possibilité de l'obtenir.
Puisqu'on le regarde.
Puisque dorénavant, il existe en nous.
Ce sentiment. Cette envie.
Donnons-nous les moyens.

C'est une prière que je m'adresse.
Anne, donne-toi les moyens d'accueillir le fruit de tes désirs véritables.

3 commentaires:

  1. [oui, toujours le même, qui a décidemment du temps à tuer]

    Je pourrais seulement dire en épilogue de tes mots : "ne rien attendre mais s'attendre à tout". Oui...Je dois bien avouer que je retrouve une parcelle dans tes mots, d'où cet énième clin d'oeil.

    So, haut les coeurs !

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    1. Haut le cœur tu veux dire?

      Tous ces espoirs qui finissent en queue de poisson me donnent la nausée. J'aimerais tellement changer de schéma, comportemental et de pensée, là tout de suite, histoire d'être sure de ne pas revivre inlassablement les mêmes histoires vouées à l’abattoir. Un travail de longue haleine dont on ne voit la progression qu'avec ses résultats...

      "Ne rien attendre mais s'attendre à tout". C'est exactement ça.
      Et une fois qu'on y est. "Tout est possible, rien n'est obligé."

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  2. Permet moi alors de te piquer ta phrase pour enrichir la mienne. Ouais, "Tout est possible, rien n'est obligé"....Puis je me dis qu'avec ces deux aspects, pas mal d'impasses et murs peuvent être dépassés. "Là tout de suite"...Ouais, moi aussi je voudrais bien des choses, "là tout de suite" aussi..J'comprends rudement ce que tu veux dire...en tout cas ces quelques mots le laissent véritablement transparaître...

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Du temps à tuer?