dimanche 5 juillet 2015

Departures & Arrivals

J'ai hâte d'être à demain.
Entendre le son de ta voix au téléphone.
En attendant, j'écoute ton album.
Encore et encore.
Je souris. J'aime ta manière de chanter. Je trouve ça attachant.
Cette semaine m'a paru une éternité.
T'as décollé et je suis tombée amoureuse.
Un jeudi, mine de rien.
Ça m'a fait une espèce de bonheur immense toute seule dans ma maison.
Une euphorie de sens, de vérité dans ma poitrine.
Un cœur qui bat pour toi.
Alors bien sûr que je me pose des questions. Toujours, je n'ai pas cessé de m'en poser.
Peut-être que quand tu reviendras, je trouverai ça banal.
Que quand je te reverrai, rien n'aura changé.
Et ça me blasera probablement, et j'oublierai ce jeudi là où je suis tombée amoureuse, je le rangerai dans un coin comme un secret à sortir les soirs de confessions.
En attendant, j'écoute ton album.
Je me dis que tes mots légers et dérisoires sont plus intelligents que les miens.
Qu'il y ait quelque chose ou rien derrière, un sens caché, rien ne laisse présumer quoi que ce soit.
Mais moi je sais.
Je sais que tu es profond.
Éclaté.
Je t'ai trouvé un nom.
Lucky.
C'est toi.
Pour que je puisse me rappeler. Que l'on regarde dans la même direction. Mon allié, que l'on continue à s'entraider, malgré nos blessures et nos contradictions. Nos barrages. Et le temps.
Le temps.
Je me demande ce qu'il nous ramène.
J'ai hâte d'être à demain.

vendredi 3 juillet 2015

Chaleur

Merde, je crois bien que je t'aime.
Du moins pour ce soir.

Ça te poserait problème si jamais j'étais heureuse de tomber amoureuse?
Je veux dire....ça te gâcherait le plaisir?
Si j'étais euphorique de vivre cet instant là auprès de toi...
...ça t'embêterait plus que ça?

J'aimerais bien qu'on profite du présent pour ce qu'il est.
Extatique.
Et pas qu'on s'inquiète déjà du ciel qui nous tombera un jour sur la terre, pour sûr. Pas qu'on se ronge les sangs à l'idée de souffrir, à l'idée de ne plus pouvoir s'arrêter, d'aimer trop, trop fort, sans relâche, sous l'emprise.

Je suis de bonne humeur.
Je trouve que nos voix se marient bien ensemble. Sans nous, elles ont formulé leurs vœux, ont fait leurs noces. Elles sont belles. A deux, elles fondent quelque chose qu'elles ne touchent pas seules.
Je veux chanter avec toi.

Qu'on se suive sur le même chemin, pendant longtemps.
Ce soir je crois bien que je t'aime et que t'es trop loin pour que je puisse te le dire.

Alors je le crie très fort.

Dans mes pensées je t'envoie des cartes postales.
Reviens vite.
On fera de la musique.
On fera comme d'habitude.
Et ce sera parfait comme ça.

mercredi 1 juillet 2015

A une mer d'écart

C'est quand tu es là bas que ton coeur se libère. L'esprit de contradiction, tout ça.
Tu sais, je suis ton alliée. Je suis ton alliée autant que tu es le mien. Je l'ai compris hier soir, je n'ai pas besoin d'entendre tes versions des faits pour les deviner, je les connais, parce que je te connais toi, parce que je te fais confiance, et que j'ai conscience de tes faiblesses. J'ai aussi réalisé ta réelle bienveillance à mon égard, ton envie de me faire du bien, parce que tu m'aimes.
Tu ne m'aimes probablement pas de la manière qui m'arrangerait, mais cet amour, quel qu'il soit, n'est pas feint. Ni accommodant.

Quand tu m'as glissé à l'oreille dans une grande étreinte "tu sais, je t'aime" les yeux mouillés par nos larmes mutuelles, je ne l'ai pas interprété  comme un "je suis amoureux de toi". Je sais à quel point je ne dois pas me faire de films, parce que tes mises en garde ne se sont pas immiscées dans l'oreille d'un sourd. Parce que moi aussi je me réserve, je suis prudente et je me protège.

Mais hier, après une heure et demi de rédactions téléphoniques d'expatriés, où l'on s'avoue nos bienveillances, où l'on se donne notre courage, nos encouragements, que l'on s'écrit à commencer par moi :

- Franchement, j'aimerais te donner mes yeux l'espace d'une seconde. Tu pourrais ainsi voir que tu mérites ton respect.
- T'es vraiment chouette avec moi tu sais.
- Je suis chouette tout court!
- C'est pas faux...
Tu m'as fait bander à force de me toucher!
C'est bizarre.
- Ça s'appelle les sentiments...

Tu ne réponds pas à ma dernière phrase. Tu l'ignores et prétextes devoir aller te coucher.
Peut-être que tu gamberges. Où que tu ne souhaites pas y penser.
Envisager qu'un jour ça changera.
Toi et moi.

Qu'un jour comme un autre, l'idée s'effondre sur toi...
...tu es déjà amoureux.

dimanche 14 juin 2015

A moitié

J'ai besoin de te parler. J'ai besoin de te parler. J'ai besoin de te dire, que ça va pas, que ça va pas, que j'serre les dents, que j'mords mes draps, de dépit, de frustration, d'amertume, que je me tue, je me tue, je suicide mes émois, à chaque fois, à chaque matin, tous les jours, les larmes au réveil, parce que c'est le réveil, le retour, à tout ce qui ne m'appartient pas et ne m'appartiendra jamais, à ces espoirs qui pendent au cou comme des cordes qui n'attendent qu'à être tendues, j'en peux plus. De vivre les ascensions en même temps que les descentes, le grand huit de mes envies qui s'entrechoquent avec tes silences, j'en peux plus. Que ça se passe si bien. J'en peux plus. Que l'on soit si conformes, identiques, alors qu'on ne peut se donner les mêmes choses, alors qu'il ne faut attendre plus rien d'un cœur comme le tien, offert à des instants puant la poussière, à des fantômes, qui t'accaparent, te maintiennent à la surface, à moitié en apnée dans ta manière d'aimer, à moitié. Une vie en accéléré, implacable immobile. Le soir je tombe amoureuse de toi, le matin c'est un enfant mort né. J'aurais dû avorter. J'aurais dû avorter. Il est peut-être encore temps.

Bouscule-toi.

mercredi 10 juin 2015

Farniente

Les odeurs.
Le pain qui cuit dans le four du boulanger.
Le repas plein d'amour des mères de famille.
Le parfum dont on se vaporise pour attirer l'élu.
Sur ma terrasse, les odeurs me submergent.

Je leur ai toujours été très sensible. Tiens, ça sent la béchamel. C'est incroyable à quel point ça me transporte. J'ai enfin démarré mon petit potager. Quel bonheur, d'observer la vie pousser. De lui parler, de l'encourager à grandir. De participer à son expansion. Je regarde mes tomates rougir au soleil. Quelle chance j'ai. Le parfum relevé de leurs feuilles m'enivre. Et celles de mes pieds de basilic me soufflent toutes ces nouvelles recettes à élaborer.

En amour aussi, je cherche les recettes.

En attendant, je laisse pousser. Qui vivra verra. Je ne me laisse pas submerger par le temps. Je le prends, sans culpabiliser. Des instants de bonheur auxquels je goute comme une gastronome, je savoure les textures d'existence. Les couleurs de ce ciel qui décline. C'est beau partout, à chaque fois.

Je suis heureuse.

vendredi 29 mai 2015

What are you so afraid of ?

Tu m'as manqué.
Ça ne fait pourtant qu'un pauvre jour et demi d'absence.
C'est fou.
Je crois qu'on ne s'est jamais laissé aussi longtemps sans nouvelle l'un de l'autre.
Mine de rien. En catimini, tu t'es incrusté dans mon cœur.
Et ce n'était pas faute de m'être protégée.
Je m'en rends compte maintenant que tu as pris le large.
Tu me faisais du bien.
Tes rires, ta joie de vivre, ta générosité naturelle, ta bonté de cœur.
La lucidité de ton jugement, le grain de folie de tes actes.
C'était simple.

Je n'adhère cependant pas forcément à tout.
Il y a des traits communs que j'aurais aimé ne pas partager avec toi.
Je sais qu'ils ne nous aident pas à aller de l'avant.

Et lorsque je l'écris, je prends conscience de mes travers.
Je n'arrête pas de répéter que j'ai envie qu'on me choisisse, en amour.
Alors que j'ai moi même du mal à te choisir. A arrêter mon choix sur toi.
L'autodéfense, sans doute.
Tous ces à priori négatifs qui me faisaient fuir notre rencontre. Protection indice 50 contre l'éclat de ton intérieur.
J'y peux rien. T'es pas ouvert, et ça me fait peur.
Ça me fait peur d'embrasser le vide.

Mais maintenant que t'es pas là, c'est flagrant.
C'est flagrant à quel point t'as tout embaumé de ta présence.
Y'a de toi partout dans mon quotidien. Et pas seulement de l'éphémère.
Y'a tous ces projets qu'on a dessinés ensemble. Les chansons que l'on a écrites à deux. Les voyages que l'on s'est promis. En fait, tu penses à moi tout le temps. Tu m'as déjà incluse dans ta vie.
Mais j'étais incapable de voir.
Parce que c'est moi.

C'est moi qui suis fermée à ton amour.

Tu te rappelles quand je te disais que de toi ou moi, je ne savais pas à qui cette chanson s'adressait?
Je ne pensais pas avoir autant raison...

dimanche 24 mai 2015

Lonely, Lonely

Je le sais, maintenant, de toute façon.
Ils n'arrêtent pas de me le répéter après les ruptures.
Je suis une fille cool. C'était chouette avec moi.
Blablabla.
Ça, on pourra pas me l'enlever.

Et puis, c'est toujours utile pour encaisser les coups durs.
J'ai mis trois jours à me donner le courage de sortir les mots. Entre deux délires et chansonnades envolées, je lui ai finalement balancé "j'aimerais qu'on arrête".

Parce que j'ai envie, voire besoin qu'on me choisisse en amour.
Parce que je me sentais limitée, bridée par ces élans qui ne trouvaient la place de s'exprimer, extérioriser librement mes sentiments, et donner à la mesure de ce que j'avais à donner. Je voulais être entière. Je voulais avoir le champ libre de tomber amoureuse.

Il s'est excusé de me laisser en plan sur son terrain miné. Miné par les vieilles histoires, et la peur de faire souffrir à nouveau. Il se sentait un peu profiteur de tout ce que j'avais à lui offrir, sans échange équitable. Sans ouverture du coeur.

On a sourit. On s'est serré dans les bras. Puis on a continué nos rigolades et nos musiques.
Comme si cela n'avait pas changé ce qui circulait entre nous.

Je le sais, ça aussi.
C'est moi qui ai posé les mots, mais c'est lui qui me largue.
Et si je m'en vais, ce n'est pas parce que ce n'est pas bien, ou parce que c'est moins bien qu'avant.
Si je m'en vais, c'est parce que mon intérieur commence à nécroser, et qu'il peine à survivre.

Même si quand il chantait ce matin dans le salon, j'ai souhaité me réveiller tous les matins prochains de la même façon.

Or, lorsqu'il relance la conversation par texto :
- Moi j'aime vraiment ça être avec toi. Voilà.
- Moi aussi. D'ailleurs je me sens un peu con.
- Un peu coin comment? Pourquoi?
- Un peu coincoin.
- Hahahahaha t'es connnnn... Allez, con comment?
- J'me sens con quand t'es pas là.
- Moi aussi un peu. Faut qu'on se ressaisisse. :-)

Je me demande.
S'éloigner des gens les aide-t-il à saisir la valeur d'une présence?

J'aimerais bien qu'il me dise qu'il a envie de m'aimer.




mercredi 20 mai 2015

Où est-ce que tu t'en vas comme ça, dis moi?

J'écoute Michel.
J'ai l'impression que ça fait des années.
Que j'avais pas vingt ans. Ou à peine.

Ça fait bientôt dix ans que j'ai vingt ans.

Je prenais des trains rendre visite à des presque inconnus.
J'en récupérais quelques musiques.

Elles me font penser à toi.

Tu chantes pareil. Avec tes phrases minimalistes.
Ta voix feutrée, d'une réserve subtile.
Qui pénètre. On ne sait pas trop comment.

Je ne sais pas trop comment l'on s'est pénétrés.

Ça me fait penser à toi et à tout un pan de ma vie.
Une vie sur les rails. A quelle station descendre?

Je voyage.
Trop vite.

Et dans mon cœur.
Une ribambelle de racines.


mardi 28 avril 2015

Tu le sens, le printemps?

J'ai le coeur tout noué par ce que je viens d'apprendre.
Et je réalise que tomber amoureux est un choix.

Un choix immense qui submerge si l'on se laisse submerger.
Mais un choix.

Un "on y va ou on n'y va pas".
Un top départ. Une course à engager.
Alors bien sur qu'on a l'air con si on est le seul à pas partir au coup de feu avec les autres. Si l'on est sur le circuit, mais qu'on suit pas le couloir indiqué, et qu'on se met pas à courir à perdre haleine, donner le meilleur pour défoncer son score.

Mais qui sait, c'est peut-être pas notre course.
Et on n'est peut-être même pas coureur.
Ou peut-être qu'on est coureur, mais pas aujourd'hui. Pas sur celle-là.
Qu'on n'est pas obligé de s'engager sur chaque course que l'on nous propose.
Même s'il y en a qui courent pour plusieurs titres à la fois. Et qui les remportent.

On s'en fout des autres.

Le garçon qui m'émoustille depuis plusieurs mois vient de m'avouer à l'instant qu'il était amoureux de moi. Il me l'a dit au passé, parce qu'il souhaite que l'on développe une belle amitié, bien que ses sentiments aient pas mal remis en question son couple. Il m'a dit ça à la sortie d'un dîner à trois avec sa copine et moi j'arrivais plus à mettre les clefs dans ma porte.

Puis il m'a lu les lignes de la main.

Je vais avoir du mal à m'en remettre.
Alors je lui ai écrit un mail.
Pour démystifier.

Je lui ai proposé de le sentir et de le toucher, pour rendre une image concrète à son corps fantasmé.
Pourquoi pas, après tout.
C'est ma période tactile.

Pourquoi pas.
Que mon coeur puisse cesser de s'emballer à chaque contact.



jeudi 9 avril 2015

Je serai nouvelle une éternelle fois

Gribouillé un 4 avril 2015 à 05h45 du matin :

Dans un train.
Comme après beaucoup de ruptures.

Me semblait pourtant qu'il n'avait pas trop envie que j'y monte, celui-là.

C'est peut-être que la rupture se panse d'elle-même, malgré la distance.

Il m'a dit : "c'est la plus belle des séparations que j'aie jamais vécue".
Elle était simple, intelligente.
Compréhensive et émouvante.
Elle était aimante et je te remercie pour tout, mon homme extraordinaire.
Tu es beau et je ne te l'avoue pas que du bout des lèvres.

Tu as pleuré un peu, beaucoup.
De gros sanglots sur mon épaule au bout de la chanson.

Mais il n'y avait pas de souffrance.

Je crois que tu m'as laissée toute propre après ton passage.
Certes, pas dans l'état dans lequel tu m'as trouvée et je t'en suis reconnaissante, tu m'as calmée, tu m'as grandie. Tu m'as respectée jusqu'à la toute fin. Aucune plaie béante, ni de fêlure rouverte, je t'aime aussi pour ça tu sais.

Alors bien sûr il y a la tristesse et la déception.
Elles sont légitimes.
Il y a la barre si haut que tu as fixée aux parois de mon coeur.
Et tant pis s'il ne reste que la tendresse.

Je ne peux pas t'aimer pour deux.

Je l'accepte.

Sous ce ciel de printemps, je sens éclore l'inattendu de la vie et son parfum m'enivre. Il est voluptueux, teinté de l'immensité des possibles et du renouveau.
Je serai nouvelle une éternelle fois et j'apprendrai sur le tas, ce qu'il y a à apprendre.

Merci pour ta compagnie, pour ce que tu as été pour moi.
Merci pour ton être gigantesque qui impacte de sincérité mes yeux.
Tu m'as choyée comme rarement. Tout était dans la nuance.


Je t'aime.


Le train s'en va.

Je suis dedans.