lundi 17 octobre 2022

Pour voir si les couleurs d'origine peuvent revenir

C'est lui-même qui m'a conseillé d'écrire.
Que si je voulais laisser quelque part une trace de ma visite sur Terre, les mots étaient l'un des moyens les plus accessibles de transmission.

En ce moment, ma vie se résume à dénouer des histoires qui débutent il y a 15 ans.
Je ne sais pas si la vie fonctionne par cycles, ou par périodes. Pourquoi maintenant ? Pourquoi tout me ramène à mes 20 ans si férocement ?

J'aurais pu penser en vue des circonstances que j'étais nulle pour interpréter les réelles intentions des gens. Mais en y réfléchissant une seconde fois, je pense plutôt que j'ai eu plus souvent que la moyenne en face des gens impossibles à interpréter. Des gens avec des cerveaux différents, des systèmes de pensée marginaux et que malgré mes efforts, il ne suffisait pas de toute la sincérité du monde pour comprendre leurs réactions, au delà de ma portée intellectuelle et émotionnelle.

C'est comme ça. J'ai rien pité à rien toute ma jeunesse. Ni à leurs mots, ni à leurs gestes, ni à leurs va-et-viens constants, leurs "oui, non, peut-être". M'en suis fait des cheveux blancs à tenter de remettre de l'ordre dans leurs logiques rocambolesques et maintenant que je relis les vieux textes avec désormais la traduction à mes côtés je me dis qu' "à côté", c'est vraiment le terme. Toute ma vie à passer à côté. De si peu pourtant. Il aurait suffit de vraiment rien, parfois, pour faire basculer les histoires.

J'ai relu des pages et des pages de frustrations d'actes manqués, d'erreurs de timing, d'envies qui se côtoient sans jamais se croiser. La déception d'espoirs qui venaient s'échouer et mourir dans le néant de l'attente. Une lecture assez amère, en somme.

15 ans plus tard, que valent les liens qui se renouent ? Que valent les "et si ?"
Faut-il se donner la peine de répondre à des questions si anciennes lorsqu'elles se rappellent à nous ?

J'ai peur d'avoir mal.
Les sentiments d'avant. Tout était puissant et intense, parce qu'on a la force de la jeunesse avec nous et la furieuse envie de brûler nos années sous le totem de l'expérience.

Mais ces sentiments d'avant avec ce coeur d'aujourdhui. Est-ce que c'est bien raisonnable ? Est-ce que ça ne va pas davantage l'user qu'autre chose ? Est-il encore apte, ce coeur craquelé, à contenir la fougue des amours de jadis ?

Je ne veux pas finir la course à bout de souffle.
Même si je ne serai pas contre retrouver quelques couleurs.

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