mardi 1 juillet 2014

A la demande générale d'une personne

J'avais eu du mal à m'endormir au son des ronflements de ma camarade de dortoir. Avant de me coucher, on venait de me parler d'amour, de rencontre, de marche à suivre...

Je suis dans une espèce de baraque rectangulaire assez ancienne et isolée dans la forêt, aux cloisons en verre et au parquet usé. Je dors sur une banquette bleu foncé qui me fait penser à celle des wagons de train. En fait, c'est comme si cette pièce tout en longueur et pas très bien rangée voyageait toute seule enfin, c'est l'impression vague qu'elle me donnait. Je passe une nuit horrible. Sans cesse dérangée par un bruit coriace qui se heurte aux vitres. Le yeux fermés sur mon sommeil, je m'imagine une colère d'orage.

Au réveil, je déambule à moitié la tête dans le coaltar, à la recherche d'un petit déjeuner. Soudain, je fais un bond, les yeux pleins de stupeur devant ce qui se trouve à mes côtés. Une énorme bestiole qui m'arrive aux épaules, d'une variété imaginaire, qui se tient debout comme une oie, le plumage d'un canard sauvage. Elle est coincée là, de l'autre côté de la cloison de verre, qu'elle a marteau-piqué de son bec toute la nuit, jusqu'à la percer et rester prisonnière de sa bêtise. Elle a toqué si fort contre la vitre de l'extérieur que lorsque celle-ci s'est brisée, son dernier geste lui a fait perdre son bec qui jonche maintenant sur mon parquet usé. En résumé, c'est un drôle d'oiseau à la tête coincée dans ma vitre, et qui a fait tomber son bec. Il geint d'un langage semi-humain incompréhensible, de fait qu'il n'a plus de bouche pour articuler :
- 'on 'ec! 'on 'ec! 'ai 'erdu 'on 'ec!

Je suis pétrifiée. Cet animal est fascinant. En même temps féroce, sauvage, dangereux. Il a quand même réussi à traverser le mur de ma maison! Peut-être en voulait-il à ma vie?
Néanmoins, je ne peux rester de marbre face à sa détresse.
Affrontant ma peur, devant l'oiseau qui se débat et s'excite, tentant de se dégager, je ramasse la main tremblante le bec que j'approche de l'embouchure et visse sur la tête du bestiau. Comme un instrument de musique. Silence de quelques secondes. Soulagement, sûrement.
L'oiseau libéré de sa bêtise et retrouvant l'usage de la parole, m'offre un touchant "merci", avant de s'échapper dans la forêt alentour.

Re-silence dans la pièce. L'air songeur, je regarde un bon instant le trou dans ma vitre.
Soupire.
Maintenant, je serai réveillée par les courants d'air lorsque je voudrais dormir.

Je ne sais pas si le rêve se suit vraiment, mais quelques temps après, je choisis de déménager. Visite un chalet à l'écart des villes. Plus propre, tout en bois et matériaux naturels. Moins haut de plafond, mais plus d'espace en surface et surtout, des étendues d'herbe fraiche dans lesquelles me rouler à moi, rien qu'à moi. Il y a beaucoup d'amis, de connaissances qui passent par cette maison, qui la font vivre, puis le village dans lequel je suis organise des fêtes traditionnelles avec beaucoup de musiques, et j'y participe.

Le bonheur est dans le pré.


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Du temps à tuer?