Il m'a dit, reviens en septembre une semaine entière en résidence voir ce que tu peux apprendre du métier, quand tu te sens prête je fais venir les plus grands musiciens pour t'accompagner en studio, puis après je fais le tour des maisons de disque, avec le talent que tu as ça ne peut que marcher.
Il m'a dit, si je te fais toutes ces remarques ce n'est pas pour t'enfoncer, bien au contraire, c'est parce que j'ai de l'admiration pour ce que tu fais.
Il m'a dit, je trouve que c'est de la vraie musique.
Il m'a dit qu'il ne manquait plus qu'à rendre accessible mon travail au large public.
Il m'a dit, tu dis trop de choses. Tu dis en une chanson ce qu'on dit en un album.
Il m'a dit, je peux t'apprendre quelques trucs.
Je suis sortie de là un peu sonnée.
C'était si simple pour lui.
Si simple, puisqu'il en avait les moyens.
Il m'a énoncé ça comme une évidence, une impulsion systématique.
"Quoi, tu ne fais rien d'autre à côté que la musique? Mais on va s'occuper de toi alors. On va en faire quelque chose."
En vue du flot d'idées et de contraintes balancées à la volée, je n'avais pas tous les mots qui se mettaient dans le bon ordre. Mais. Quand je reverrai ce monsieur, je lui expliquerai.
Je ne chanterai pas quelque chose que je ne suis pas capable d'assumer, ou de défendre. Que je ne suis pas capable de porter de tout mon être, et pour lequel je n'ai pas donné mon meilleur.
Je ne jouerai pas quelque chose qui m'ennuie. D'une redondance qui m'exaspère, même si c'est un tube.
La musique est si riche et vaste, hors de question d'en soumettre un résultat pauvre et rébarbatif.
Et mon nom de scène.
Mon nom de scène n'est pas un concept.
Il représente un être humain. Qui peut le porter de longues années, voire tout au long de sa vie.
Mon nom de scène représente ce que je suis.
Alors il peut être chiant, inconsistant, pas vendeur, pas accrocheur...
...il est moi. Il est une partie de moi.
Il est une réalité.
Ni bonne, ni mauvaise.
Alors, il y a plusieurs façons d'amener un artiste à trouver son auditoire.
On peut adapter l'offre à une demande, même intemporelle. D'autant plus intemporelle.
Mais je crois que la musique parle d'elle-même. Et que lorsqu'elle est bonne, c'est l'oreille qui s'adapte.
Et que c'est elle qui peut créer des envies nouvelles.
Le tout étant de savoir lâcher prise dans ses exigences.
Et savoir discerner les concessions justes.
"Tu sais ce que les gens faisaient autrefois, lorsqu'ils avaient des secrets qu'ils ne voulaient pas partager? Ils gravissaient une montagne, trouvaient un arbre, y taillaient un trou, et y murmuraient leur secret. Ils le couvraient ensuite de boue. De cette façon, personne d'autre ne le découvrait jamais." 2046, Wong Kar Wai
mercredi 25 juin 2014
lundi 16 juin 2014
A tes risques et périls
Il a posé beaucoup de questions durant le trajet.
Après tout, on ne se connaissait pas. Ni d'Eve ni d'Adam, on était juste ensemble des enfants.
A marcher lentement, on s'est verbalement échangé nos C.V. . Puis, sur le pas de la porte et toutes ces curiosités mutuelles que nous n'avions pas encore assouvies, j'ai pensé à mon bordel monstre jonchant le sol de mon appartement, à toutes ces honteuseries que j'avais dû laisser en chemin d'un départ pressé, pour ensuite inviter cet argentin à la maison, lui donnant la consigne de fermer les yeux jusqu'à ce qu'il pénètre la terrasse.
Il s'est exécuté.
Il s'est allongé sur le plancher, face aux étoiles. Nous nous sommes effeuillés nos mémoires respectives, à cœur ouvert. Je ne m'étais jamais allongée sur ma terrasse. Un angle de vue différent sur les choses, et observer ma première étoile filante de la saison traverser l'écran de la nuit. Je lui ai demandé de me chanter une chanson. Il en a choisi une en espagnol, qui parle de ces petits rien qui nous rendent heureux. De circonstance. A mon tour, j'ai voulu savoir ce qu'il souhaitait entendre de moi. "Une chanson sans parole, tu peux, ça?"
Oui, je peux.
Le jour s'est levé sur nos confidences, nous n'avions même pas commencé à avoir sommeil.
A un moment donné, il m'a regardée dans les yeux, avant de se lancer :
- Est-ce que je peux t'avouer un truc? Cela fait plus de trois heures que je meurs d'envie de le faire mais je n'ose pas te demander...
J'ai senti le traquenard arriver, alors je l'ai coupé dans son élan :
- Quoi, tu es en train d'essayer de me dire que tu veux enlever tes chaussures, c'est ça?
- Ouuuii! Mais je n'ose pas à cause de l'odeur! Dis, tu me laisserais les quitter sur ton paillasson et rapidement aller me laver les pieds?
Je l'ai taquiné, "tu complexes pas, quand même?" mais apparemment, ça le gênait immensément, alors j'ai renchéri sur sa pudeur :
- Quoi, faudrait que je colle mon nez sur tes pieds pour te décomplexer une bonne fois pour toutes?
- Roh non, ça va vraiment sentir mauvais...
- Les pieds ça pue, c'est bien connu, et franchement on s'en fout. Ce ne sont que des pieds. Allez, fais-moi sentir et on en parle plus.
- Non mais je te jure que...
- Allez, ton pied, donne-le moi! Et plus vite que ça!
Il a tendu sa jambe vers moi complètement hésitant, mais intrigué. J'ai reniflé sa plante, au creux de ma main. Ça sentait les pieds, soit. Pas de quoi en faire un plat. On en a rit. Puis il a dit : "je peux sentir aussi?". J'ai répondu oui. Nous avons échangé nos places. Mon talon s'est glissé entre ses doigts. "C'est une odeur presque agréable", qu'il a consenti. Je l'ai rassuré :
- Tu sais, quand j'étais jeune, je complexais sur celle de mes d'aisselles. Je me souviens j'avais parfois quelques remarques de copines du genre "Anne, t'exagères!"...jusqu'à ce que ça me fatigue de me préoccuper de mes dessous de bras et de comment les autres les percevaient. D'ailleurs, à partir du moment où ça n'a plus eu d'importance pour moi, plus personne ne m'a fait de remarques.
- Et je peux sentir sous tes bras?
-A tes risques et périls...
Il a passé son visage entier sous mes dessous, dans de longues inspirations. Méticuleusement, il a promené son nez sur mon épaule, mon triceps, pour se faire une idée d'une senteur globale, puis il a reposé son faciès à l'endroit initial, installé entre mon intimité et ma timidité, dans ce creux jusqu'alors peu exploité par ses prédécesseurs.
- Je pourrais y rester des heures.
Qu'il a ajouté.
Et pendant ce temps moi, je riais.
Je riais pour l'absurdité du geste.
Et pour retenir mes élans.
Mes frissons, mes soubresauts.
Mes actes inconsidérés.
Je riais pour ne pas avoir à l'engloutir, le dévorer de toutes ces choses qui s'animaient en moi à ce contact inadéquat.
[à suivre....]
Après tout, on ne se connaissait pas. Ni d'Eve ni d'Adam, on était juste ensemble des enfants.
A marcher lentement, on s'est verbalement échangé nos C.V. . Puis, sur le pas de la porte et toutes ces curiosités mutuelles que nous n'avions pas encore assouvies, j'ai pensé à mon bordel monstre jonchant le sol de mon appartement, à toutes ces honteuseries que j'avais dû laisser en chemin d'un départ pressé, pour ensuite inviter cet argentin à la maison, lui donnant la consigne de fermer les yeux jusqu'à ce qu'il pénètre la terrasse.
Il s'est exécuté.
Il s'est allongé sur le plancher, face aux étoiles. Nous nous sommes effeuillés nos mémoires respectives, à cœur ouvert. Je ne m'étais jamais allongée sur ma terrasse. Un angle de vue différent sur les choses, et observer ma première étoile filante de la saison traverser l'écran de la nuit. Je lui ai demandé de me chanter une chanson. Il en a choisi une en espagnol, qui parle de ces petits rien qui nous rendent heureux. De circonstance. A mon tour, j'ai voulu savoir ce qu'il souhaitait entendre de moi. "Une chanson sans parole, tu peux, ça?"
Oui, je peux.
Le jour s'est levé sur nos confidences, nous n'avions même pas commencé à avoir sommeil.
A un moment donné, il m'a regardée dans les yeux, avant de se lancer :
- Est-ce que je peux t'avouer un truc? Cela fait plus de trois heures que je meurs d'envie de le faire mais je n'ose pas te demander...
J'ai senti le traquenard arriver, alors je l'ai coupé dans son élan :
- Quoi, tu es en train d'essayer de me dire que tu veux enlever tes chaussures, c'est ça?
- Ouuuii! Mais je n'ose pas à cause de l'odeur! Dis, tu me laisserais les quitter sur ton paillasson et rapidement aller me laver les pieds?
Je l'ai taquiné, "tu complexes pas, quand même?" mais apparemment, ça le gênait immensément, alors j'ai renchéri sur sa pudeur :
- Quoi, faudrait que je colle mon nez sur tes pieds pour te décomplexer une bonne fois pour toutes?
- Roh non, ça va vraiment sentir mauvais...
- Les pieds ça pue, c'est bien connu, et franchement on s'en fout. Ce ne sont que des pieds. Allez, fais-moi sentir et on en parle plus.
- Non mais je te jure que...
- Allez, ton pied, donne-le moi! Et plus vite que ça!
Il a tendu sa jambe vers moi complètement hésitant, mais intrigué. J'ai reniflé sa plante, au creux de ma main. Ça sentait les pieds, soit. Pas de quoi en faire un plat. On en a rit. Puis il a dit : "je peux sentir aussi?". J'ai répondu oui. Nous avons échangé nos places. Mon talon s'est glissé entre ses doigts. "C'est une odeur presque agréable", qu'il a consenti. Je l'ai rassuré :
- Tu sais, quand j'étais jeune, je complexais sur celle de mes d'aisselles. Je me souviens j'avais parfois quelques remarques de copines du genre "Anne, t'exagères!"...jusqu'à ce que ça me fatigue de me préoccuper de mes dessous de bras et de comment les autres les percevaient. D'ailleurs, à partir du moment où ça n'a plus eu d'importance pour moi, plus personne ne m'a fait de remarques.
- Et je peux sentir sous tes bras?
-A tes risques et périls...
Il a passé son visage entier sous mes dessous, dans de longues inspirations. Méticuleusement, il a promené son nez sur mon épaule, mon triceps, pour se faire une idée d'une senteur globale, puis il a reposé son faciès à l'endroit initial, installé entre mon intimité et ma timidité, dans ce creux jusqu'alors peu exploité par ses prédécesseurs.
- Je pourrais y rester des heures.
Qu'il a ajouté.
Et pendant ce temps moi, je riais.
Je riais pour l'absurdité du geste.
Et pour retenir mes élans.
Mes frissons, mes soubresauts.
Mes actes inconsidérés.
Je riais pour ne pas avoir à l'engloutir, le dévorer de toutes ces choses qui s'animaient en moi à ce contact inadéquat.
[à suivre....]
jeudi 12 juin 2014
Une surprise peut en cacher une autre. Une rencontre aussi.
Je ne vais pas réussir à fermer l'oeil.
Je suis larguée. Complètement, à la dérive.
A un jour d'intervalle, les rencontrer.
Deux hommes extras, sur des plans différents.
Qu'est-ce que c'est que ce binz?
Quel est le message à faire passer?
Il m'a demandé pourquoi j'avais ce sourire un peu résigné sur les lèvres. Il se trompait, pourtant. C'était de la plénitude. A se rendre compte qu'aujourd'hui j'étais debout pour observer le soleil se lever, alors qu'il y a un peu plus d'un jour je le voyais se coucher doucement, face à la mer. Lui aussi, ça lui est arrivé ce mardi, dans ces petites criques éloignées de la ville. J'ai souri de plus belle. Sans le savoir, nous avions assisté à ce coucher de soleil au même endroit, au même moment.
Et pour approfondir les synchronicités, ce mardi là dans le bus pour m'y rendre, j'ai croisé le joueur de go dont la date d'anniversaire a compté dans les coïncidences. Un bout de temps qu'on ne s'était pas vus, je lui annonce que je vais de ce pas à un rendez-vous, on évoque le bar associatif et ludique où on aime mutuellement se retrouver, je lui avoue que j'ai craqué pour le petit argentin qui anime les jeux. Il acquiesce, me concède que c'est un mec bien, avec un caractère et un état d'esprit de valeur, mais qu'il est avec quelqu'un et dans une relation sérieuse qui dure depuis longtemps. Je râle avec lui sur le mauvais sort, mais à moitié seulement, parce qu'aujourd'hui, je me rends à mon premier rendez-vous (galant, je l'espère) officiel depuis que je suis célibataire.
Le lendemain matin neuf heures, un texto du joueur de go :
- Apparemment, ton argentin est célibataire! Bonne nouvelle non?
- Oooooh!
- Il se sépare de sa copine.
- Comment t'as fait pour savoir ça au fait?
- C'est le gérant du bar qui me l'a dit par hasard ce matin, ça m'a bien fait rire!
- Purée c'est fou!
- Grave c'est un signe!
- Fous-toi de moi!
- Non non, vraiment.
La veille, j'avais promis au joueur de go que je ferais un saut au bar, ça me faisait une raison supplémentaire.
Peut-être cet argentin avait-il été mis au courant, qui sait.
Peut-être avait-il été briefé.
Il n'empêche que vers les une heure et demie du matin, il m'a demandé dans quelle direction je rentrais. Il était à vélo et moi à pied, mais il a rétorqué que c'était pas grave, qu'il pouvait marcher peu importe où, et qu'il avait le temps.
[à suivre...]
Je suis larguée. Complètement, à la dérive.
A un jour d'intervalle, les rencontrer.
Deux hommes extras, sur des plans différents.
Qu'est-ce que c'est que ce binz?
Quel est le message à faire passer?
Il m'a demandé pourquoi j'avais ce sourire un peu résigné sur les lèvres. Il se trompait, pourtant. C'était de la plénitude. A se rendre compte qu'aujourd'hui j'étais debout pour observer le soleil se lever, alors qu'il y a un peu plus d'un jour je le voyais se coucher doucement, face à la mer. Lui aussi, ça lui est arrivé ce mardi, dans ces petites criques éloignées de la ville. J'ai souri de plus belle. Sans le savoir, nous avions assisté à ce coucher de soleil au même endroit, au même moment.
Et pour approfondir les synchronicités, ce mardi là dans le bus pour m'y rendre, j'ai croisé le joueur de go dont la date d'anniversaire a compté dans les coïncidences. Un bout de temps qu'on ne s'était pas vus, je lui annonce que je vais de ce pas à un rendez-vous, on évoque le bar associatif et ludique où on aime mutuellement se retrouver, je lui avoue que j'ai craqué pour le petit argentin qui anime les jeux. Il acquiesce, me concède que c'est un mec bien, avec un caractère et un état d'esprit de valeur, mais qu'il est avec quelqu'un et dans une relation sérieuse qui dure depuis longtemps. Je râle avec lui sur le mauvais sort, mais à moitié seulement, parce qu'aujourd'hui, je me rends à mon premier rendez-vous (galant, je l'espère) officiel depuis que je suis célibataire.
Le lendemain matin neuf heures, un texto du joueur de go :
- Apparemment, ton argentin est célibataire! Bonne nouvelle non?
- Oooooh!
- Il se sépare de sa copine.
- Comment t'as fait pour savoir ça au fait?
- C'est le gérant du bar qui me l'a dit par hasard ce matin, ça m'a bien fait rire!
- Purée c'est fou!
- Grave c'est un signe!
- Fous-toi de moi!
- Non non, vraiment.
La veille, j'avais promis au joueur de go que je ferais un saut au bar, ça me faisait une raison supplémentaire.
Peut-être cet argentin avait-il été mis au courant, qui sait.
Peut-être avait-il été briefé.
Il n'empêche que vers les une heure et demie du matin, il m'a demandé dans quelle direction je rentrais. Il était à vélo et moi à pied, mais il a rétorqué que c'était pas grave, qu'il pouvait marcher peu importe où, et qu'il avait le temps.
[à suivre...]
mercredi 11 juin 2014
Venir comme on est
Les odeurs des herbes séchées, fumées par le soleil le long de la corniche.
Sur son vélo en amazone, les images défilaient, comme une douce brise.
C'était simple.
C'était lent. Aussi infime que la terre qui tourne sous nos pieds. Sans crier gare, ni réaliser, tout se mouve, se remue en dedans.
C'était lent. Et le temps notre allié. Dans le respect de garder ses ailes intactes, savoir s'élancer parce qu'on le sent, pas parce qu'on le doit.
C'était droit. Dans nos baskets, rester tels quels.
Et venez comme vous êtes.
Il m'a avoué que je lui avais paru sauvage de prime abord, au concert, mais qu'assis tous deux devant la mer, il en était autrement. Qu'il fallait que l'on m'apprivoise. Je lui ai alors révélé que c'était lors de mes échanges avec le sexe opposé que je prenais mes distances, tombant trop souvent dans les pièges, me retrouvant acculée par de bonnes intentions au demeurant et sûrement (en vue des réactions) tous ces signaux opposés et confus que je devais renvoyer à la gente masculine. Il a fait des yeux étonnés avant de me certifier :
- Je n'ai pas du tout trouvé que tu envoyais des signaux confus.
- Alors, tu es bien le seul!
- Je t'assure, la manière dont tu m'as abordé, c'était très clair que ce n'était pas ambigu.
J'ai ri.
Et souri longtemps après.
- Bah tu vois, c'est bien ce que je disais. Mon attitude et mes actes sont mal interprétés. Toi, tu me plais!
Toi tu me plais et en moi c'est tout confus.
Tu n'as plus parlé après ça. Alors je me suis lancée dans de longues explications, par égard pour toi, le temps de combler, que tu te remettes du choc. Je t'ai évoqué notre première rencontre. Tu m'as dit que ce regard échangé lors de ma chanson avait fini par être troublant sur la durée. Et que pour l'invitation, c'était volontiers. De ta main, tu as remis en place les cheveux sur ma joue. Je me suis écartée.
Ce n'est pas parce que l'on se plait mutuellement que l'on doit fatalement se rapprocher l'un l'autre.
Un chemin systématique que j'ai choisi de ne plus emprunter.
Je préfère prendre le temps. Cultiver la patience, et voir ce qui en fleurit. Quelle couleur prend le lien qui nous suspend à nos lèvres, à nos regards, quelle forme a notre amour, et agir en conscience. Foncer à l'aveuglette dans les relations alors qu'il suffirait, parfois, d'attendre que le brouillard se lève pour comprendre, ce que l'on représente dans la vie de chacun. Je me suis trop souvent brulée, j'ai calciné mes sentiments à ne pas essayer de les définir, de les reconnaître parce que je voulais vivre avant tout, en premier lieu, je voulais vivre les histoires pour la beauté du geste.
Je me suis si peu écoutée par le passé, trouvant tout un tas de justifications à mes élans spontanés.
Je me suis butée à croquer la vie à pleines dents, sans même vérifier au préalable qu'elle était comestible.
Et se répéter en boucle : "Tu le savais. Tu étais au courant. Tu n'as juste pas voulu entendre.".
Côte à côte sur les rochers, tu as compris.
Entre deux bouchées de pique nique improvisé, tu m'as dit que j'avais tapé dans l’œil à tes deux copines de travail, que tu soupçonnais être en couple. Qu'elles n'avaient pas arrêté de te taquiner avec ça. De t'affirmer que j'étais bien pour toi, et qu'on irait bien ensemble. Mais pour toi, la différence d'âge...
Alors je me suis osée à te faire part des correspondances.
De cette vidéo de la veille. Comment attirer l'homme de sa vie.
Des listes à tirer. A rayer, à récrire.
Les hommes sont courageux.
Et toi.
Tu m'as répondu que ça ne signifiait pas rien pour toi.
Sur son vélo en amazone, les images défilaient, comme une douce brise.
C'était simple.
C'était lent. Aussi infime que la terre qui tourne sous nos pieds. Sans crier gare, ni réaliser, tout se mouve, se remue en dedans.
C'était lent. Et le temps notre allié. Dans le respect de garder ses ailes intactes, savoir s'élancer parce qu'on le sent, pas parce qu'on le doit.
C'était droit. Dans nos baskets, rester tels quels.
Et venez comme vous êtes.
Il m'a avoué que je lui avais paru sauvage de prime abord, au concert, mais qu'assis tous deux devant la mer, il en était autrement. Qu'il fallait que l'on m'apprivoise. Je lui ai alors révélé que c'était lors de mes échanges avec le sexe opposé que je prenais mes distances, tombant trop souvent dans les pièges, me retrouvant acculée par de bonnes intentions au demeurant et sûrement (en vue des réactions) tous ces signaux opposés et confus que je devais renvoyer à la gente masculine. Il a fait des yeux étonnés avant de me certifier :
- Je n'ai pas du tout trouvé que tu envoyais des signaux confus.
- Alors, tu es bien le seul!
- Je t'assure, la manière dont tu m'as abordé, c'était très clair que ce n'était pas ambigu.
J'ai ri.
Et souri longtemps après.
- Bah tu vois, c'est bien ce que je disais. Mon attitude et mes actes sont mal interprétés. Toi, tu me plais!
Toi tu me plais et en moi c'est tout confus.
Tu n'as plus parlé après ça. Alors je me suis lancée dans de longues explications, par égard pour toi, le temps de combler, que tu te remettes du choc. Je t'ai évoqué notre première rencontre. Tu m'as dit que ce regard échangé lors de ma chanson avait fini par être troublant sur la durée. Et que pour l'invitation, c'était volontiers. De ta main, tu as remis en place les cheveux sur ma joue. Je me suis écartée.
Ce n'est pas parce que l'on se plait mutuellement que l'on doit fatalement se rapprocher l'un l'autre.
Un chemin systématique que j'ai choisi de ne plus emprunter.
Je préfère prendre le temps. Cultiver la patience, et voir ce qui en fleurit. Quelle couleur prend le lien qui nous suspend à nos lèvres, à nos regards, quelle forme a notre amour, et agir en conscience. Foncer à l'aveuglette dans les relations alors qu'il suffirait, parfois, d'attendre que le brouillard se lève pour comprendre, ce que l'on représente dans la vie de chacun. Je me suis trop souvent brulée, j'ai calciné mes sentiments à ne pas essayer de les définir, de les reconnaître parce que je voulais vivre avant tout, en premier lieu, je voulais vivre les histoires pour la beauté du geste.
Je me suis si peu écoutée par le passé, trouvant tout un tas de justifications à mes élans spontanés.
Je me suis butée à croquer la vie à pleines dents, sans même vérifier au préalable qu'elle était comestible.
Et se répéter en boucle : "Tu le savais. Tu étais au courant. Tu n'as juste pas voulu entendre.".
Côte à côte sur les rochers, tu as compris.
Entre deux bouchées de pique nique improvisé, tu m'as dit que j'avais tapé dans l’œil à tes deux copines de travail, que tu soupçonnais être en couple. Qu'elles n'avaient pas arrêté de te taquiner avec ça. De t'affirmer que j'étais bien pour toi, et qu'on irait bien ensemble. Mais pour toi, la différence d'âge...
Alors je me suis osée à te faire part des correspondances.
De cette vidéo de la veille. Comment attirer l'homme de sa vie.
Des listes à tirer. A rayer, à récrire.
Les hommes sont courageux.
Et toi.
Tu m'as répondu que ça ne signifiait pas rien pour toi.
vendredi 6 juin 2014
Je veux te retrouver
Ce soir j'écoute Seu Jorge.
Souvenirs d'il y a six ans, fête de la Bastille. Je rencontrais pour la première fois mon ami danseur manouche qui insérait sa playlist en mes oreilles, une rengaine qui m'accompagnera de bonnes années durant sur les traces de mes propres pas et des étés qui se chantonnent encore en mes fantaisies intérieures.
"A nos âges rien n'est stable", qu'il disait.
Et pourtant, nous sommes toujours là. A danser sur le fil de nos existences, les émois qui s'entrechoquent et nos bras pour mutuellement nous rattraper quand la chute déséquilibre.
Tu vois, ce soir j'écoute Seu Jorge en pensant à toi et à la sixième chanson, un appel de toi sur mon téléphone.
Je t'aime.
Tellement. Tellement.
Je ne sais pas comment entretenir une histoire.
Mais peut-être qu'il n'y a rien à faire de particulier.
Mon danseur à moi, ils me manquent tes bras. Tes déhanchés. Sur des estrades folles, courir jusqu'à toi et me sentir soulevée. Tournoyer. Ensemble, comme dans un film. Une fièvre du samedi soir. Et le dimanche matin, lorsque tu me reposes au sol, le retour à la normale d'un train train quotidien sans tes foulées.
Je t'aime.
Je t'en écrirais bien des dizaines d'autres, de chansons.
Tu te souviens cette fiesta d'un autre temps, les costumes des années 20, les musiciens jouant du swing et d'un coup, chacun trouve sa paire entamer des pas endiablés de charleston? Et nous au milieu, pas vraiment prévenus, les deux paumés des années 2010 dans cette ambiance codée au possible....on s'était bien marrés. On avait inventé notre propre danse. Jusqu'à plus d'heure, plus d'époque, plus pouvoir actionner le moindre muscle, s'écrouler de fatigue. Entre tes doigts, sentir mon corps se régénérer. Aux petits oignons. Je t'aime. Je veux te retrouver.
Nos jazzouillis improvisés dans les rues de Paris, dans les métros réinterpréter les tubes de nos adolescences, nos trompettes invisibles, les faire sonner, tu me manques. Tu me manques! Je veux vivre la scène dans la vie avec toi, comme avant. Quand c'était fusionnel. Quand les gens nous prenaient pour des amoureux transis. Parce qu'ils ne savaient pas où nous ranger. Parce qu'il n'y avait pas de case pour nous. Je t'aime, tu sais.
Mais je grandis aussi.
Aujourd'hui, quand je monte sur Paris on se fixe une date sur nos agendas. Nos instants de folies se planifient à l'avance et nos musiques s'écrivent à distance désormais. Nos vies se vivent chacune de notre côté et lorsque l'on tend enfin à se les raconter on se décourage parce qu'il y a beaucoup trop à en dire. Et qu'on n'était pas là pour voir.
Je pense à toi.
Quand tu m'as annoncé que mon cadeau t'avait fait pleurer, j'ai pleuré aussi.
Je suis si heureuse que tu existes. Que je suis prête à célébrer ta venue au monde autant de fois qu'il le faudra. Je t'aime. Tu me manques. Je ne trouve plus les mots. Ni le déclic, les phrases fulgurantes qui nous connectaient par le passé. Je ne trouve plus le geste naturel qui m'amenait contre toi, la tendresse qui te réconfortait. Les déclarations envolées que l'on pouvait se déclamer dans les bars complètement à jeun. J'ai perdu le chemin qui menait à ton cœur. Mais peut-être est-ce simplement celui qui menait à la facilité. Et devoir tout recommencer.
Je ne cesse de chanter cette chanson que tu m'as écrite il y a longtemps.
C'est peut-être pour ça. Que mon amour s'amplifie au son de tes sentiments.
Promis, la prochaine fois que l'on se voie, je t'exprimerai ce qui m'anime réellement.
En attendant, je regarde la petite croix sur mon agenda...
Souvenirs d'il y a six ans, fête de la Bastille. Je rencontrais pour la première fois mon ami danseur manouche qui insérait sa playlist en mes oreilles, une rengaine qui m'accompagnera de bonnes années durant sur les traces de mes propres pas et des étés qui se chantonnent encore en mes fantaisies intérieures.
"A nos âges rien n'est stable", qu'il disait.
Et pourtant, nous sommes toujours là. A danser sur le fil de nos existences, les émois qui s'entrechoquent et nos bras pour mutuellement nous rattraper quand la chute déséquilibre.
Tu vois, ce soir j'écoute Seu Jorge en pensant à toi et à la sixième chanson, un appel de toi sur mon téléphone.
Je t'aime.
Tellement. Tellement.
Je ne sais pas comment entretenir une histoire.
Mais peut-être qu'il n'y a rien à faire de particulier.
Mon danseur à moi, ils me manquent tes bras. Tes déhanchés. Sur des estrades folles, courir jusqu'à toi et me sentir soulevée. Tournoyer. Ensemble, comme dans un film. Une fièvre du samedi soir. Et le dimanche matin, lorsque tu me reposes au sol, le retour à la normale d'un train train quotidien sans tes foulées.
Je t'aime.
Je t'en écrirais bien des dizaines d'autres, de chansons.
Tu te souviens cette fiesta d'un autre temps, les costumes des années 20, les musiciens jouant du swing et d'un coup, chacun trouve sa paire entamer des pas endiablés de charleston? Et nous au milieu, pas vraiment prévenus, les deux paumés des années 2010 dans cette ambiance codée au possible....on s'était bien marrés. On avait inventé notre propre danse. Jusqu'à plus d'heure, plus d'époque, plus pouvoir actionner le moindre muscle, s'écrouler de fatigue. Entre tes doigts, sentir mon corps se régénérer. Aux petits oignons. Je t'aime. Je veux te retrouver.
Nos jazzouillis improvisés dans les rues de Paris, dans les métros réinterpréter les tubes de nos adolescences, nos trompettes invisibles, les faire sonner, tu me manques. Tu me manques! Je veux vivre la scène dans la vie avec toi, comme avant. Quand c'était fusionnel. Quand les gens nous prenaient pour des amoureux transis. Parce qu'ils ne savaient pas où nous ranger. Parce qu'il n'y avait pas de case pour nous. Je t'aime, tu sais.
Mais je grandis aussi.
Aujourd'hui, quand je monte sur Paris on se fixe une date sur nos agendas. Nos instants de folies se planifient à l'avance et nos musiques s'écrivent à distance désormais. Nos vies se vivent chacune de notre côté et lorsque l'on tend enfin à se les raconter on se décourage parce qu'il y a beaucoup trop à en dire. Et qu'on n'était pas là pour voir.
Je pense à toi.
Quand tu m'as annoncé que mon cadeau t'avait fait pleurer, j'ai pleuré aussi.
Je suis si heureuse que tu existes. Que je suis prête à célébrer ta venue au monde autant de fois qu'il le faudra. Je t'aime. Tu me manques. Je ne trouve plus les mots. Ni le déclic, les phrases fulgurantes qui nous connectaient par le passé. Je ne trouve plus le geste naturel qui m'amenait contre toi, la tendresse qui te réconfortait. Les déclarations envolées que l'on pouvait se déclamer dans les bars complètement à jeun. J'ai perdu le chemin qui menait à ton cœur. Mais peut-être est-ce simplement celui qui menait à la facilité. Et devoir tout recommencer.
Je ne cesse de chanter cette chanson que tu m'as écrite il y a longtemps.
C'est peut-être pour ça. Que mon amour s'amplifie au son de tes sentiments.
Promis, la prochaine fois que l'on se voie, je t'exprimerai ce qui m'anime réellement.
En attendant, je regarde la petite croix sur mon agenda...
mardi 3 juin 2014
Eco-sentiment
J'aurais quand même très envie d'embrasser quelqu'un là, tout de suite.
C'est à cause de mes rêves. Chaque matin, je me réveille avec ces pavés de vies supplémentaires à distiller dans le vague de mes souvenirs, ces romances entières, ces étreintes, ces feux vifs qui s'embrasent pour quelques visages méconnus, des greniers d'histoires et les yeux ouverts sur le réveil qui retentit je dois faire quoi, moi?
Faire le tri?
La tendresse dans la poubelle jaune, la passion dans la poubelle verte?
M'en fous, parce que le soir, je m'endors avec des mélodies plein la tête.
Des airs qui fourmillent au bout des doigts, qui se pressent, s'amassent à la commissure de mes lèvres.
J'ai peut-être pas d'amours à vivre, mais j'ai la musique qui me susurre des mots doux à l'oreille.
A la nuit tombée, elle me parle, impatiente de me raconter tout ce qu'elle n'a pas eu le temps de me dire la veille. Et la journée, je me hâte de prendre des notes sur le clavier pour ne pas oublier ses récits incroyables.
Alors soit, elle et moi on formera jamais un couple.
Parce qu'elle est libre.
Qu'elle se donne à qui veut bien l'écouter.
Et que je ne suis pas lesbienne.
C'est à cause de mes rêves. Chaque matin, je me réveille avec ces pavés de vies supplémentaires à distiller dans le vague de mes souvenirs, ces romances entières, ces étreintes, ces feux vifs qui s'embrasent pour quelques visages méconnus, des greniers d'histoires et les yeux ouverts sur le réveil qui retentit je dois faire quoi, moi?
Faire le tri?
La tendresse dans la poubelle jaune, la passion dans la poubelle verte?
M'en fous, parce que le soir, je m'endors avec des mélodies plein la tête.
Des airs qui fourmillent au bout des doigts, qui se pressent, s'amassent à la commissure de mes lèvres.
J'ai peut-être pas d'amours à vivre, mais j'ai la musique qui me susurre des mots doux à l'oreille.
A la nuit tombée, elle me parle, impatiente de me raconter tout ce qu'elle n'a pas eu le temps de me dire la veille. Et la journée, je me hâte de prendre des notes sur le clavier pour ne pas oublier ses récits incroyables.
Alors soit, elle et moi on formera jamais un couple.
Parce qu'elle est libre.
Qu'elle se donne à qui veut bien l'écouter.
Et que je ne suis pas lesbienne.
lundi 2 juin 2014
C'est grave docteur?
Je me rends vraiment compte que je suis passée à un stade profond et irrécupérable de geekitude avancée quand j'appuie sur la barre espace de mon clavier d'ordi pour mettre en pause l'aspirateur que je suis en train de passer....
dimanche 1 juin 2014
Des torrents qui bouleversent
" Ma chère Anne,
Je rentre tout juste de la montagne où j'étais depuis mardi.
J'ai reçu ton beau cadeau d'anniversaire qui me tire de belles larmes qui font du bien. Un beau et grand merci à toi coupine, ça me vague, marée, mer, tempête... :-)
Je t'embrasse. "
Les cadeaux que l'on reçoit sont souvent ceux que l'on offre.
Je rentre tout juste de la montagne où j'étais depuis mardi.
J'ai reçu ton beau cadeau d'anniversaire qui me tire de belles larmes qui font du bien. Un beau et grand merci à toi coupine, ça me vague, marée, mer, tempête... :-)
Je t'embrasse. "
Les cadeaux que l'on reçoit sont souvent ceux que l'on offre.
mardi 27 mai 2014
Life is like Legos
Je tombe de sommeil.
Peut-être l'occasion de me remettre dans un rythme de vie approximativement normal.
Le weekend était si intense que je m'en suis fait une jolie sciatique et ai complètement oublié tous les rendez-vous que j'avais organisés pour le lundi. Ah bravo.
Mais je suis heureuse quand même.
Quand je me couche. Quand je me lève.
Il y a une sorte de plénitude jouissive à chaque fois que je pose les yeux au plafond et que je réalise qu'ici, c'est mon chez moi, et que je m'y sens bien.
La veille, mon sorcier bienveillant m'avait transféré une petite vidéo sur comment attirer l'homme de ma vie et bon, même si je ne suis pas super fan de l'art et la manière dont c'est dit, le propos quant à lui avait son utilité et ses ressources.
Regardez un peu comme la vie emboite ses petits cubes ensemble.
Je visionne donc cette vidéo qui me dit à peu de choses près qu'on choisit ce qu'on attire en fonction de ce qu'on émet, de notre vision de l'homme et de ce que l'on veut. Ce même soir, je tombe sur la page évènement du festival auquel je participe le lendemain. Dans les commentaires, celui d'un photographe à la verve intrigante. Coup d'oeil sur son profil, il est vraiment très mignon et totalement mon type, et histoire d'en rajouter une couche, son travail est bluffant ainsi que ses expressions folles du visage. Son nom me dit vaguement quelque chose. Je cherche, je cherche. Je finis par me rendre compte qu'il a joué dans le même groupe qu'un bon ami à moi. Je me rappelle aussi ce que cet ami m'avait dit à son sujet : qu'il était obsédé par le sexe et libre dans ses mœurs. L'un n'impliquant pas forcément l'autre, je passe la soirée sur son compte vidéo à m'imaginer tout ce qu'on pourrait faire de ces informations là ensemble, tout en me rappelant que j'ai choisi de faire un jeûne sexuel de 9 mois et que ce dernier est loin d'être terminé. Mais je sais que cet homme sera là demain toute la journée et que j'aurais bien envie de le rencontrer, juste pour voir. (tu parles)
Comment attirer l'homme de ma vie, m'explique Lilou Mace.
Les défauts qu'on leur trouve, les rayer. Et projeter positif.
J'ai pensé : les hommes sont lâches. J'ai corrigé.
Les hommes sontlâches courageux.
Je vous avais brièvement évoqué mon penchant astrologique pour les compatibilités synastiques.
Il se trouve que les deux derniers coups de cœur pour lesquels j'avais fait les calculs étaient nés la même date. Deux émois complètement inaccessibles, qui plus est. Or, leur anniversaire commun était le lendemain, jour du festival.
Je ne leur ai pas souhaité. Je n'ai pas non plus mis la main sur le beau gosse d'internet et c'est pourtant pas faute d'avoir essayé. A la place, il y a ce garçon que j'ai vu s'avancer de très loin et qui a marché vers moi. Qui m'a lancé "on ne se connaît pas déjà?" et qui m'a prêté un coin de stand, présenté à ses coéquipier. Il m'a annoncé, "le prochain projet est d'ouvrir une autre épicerie (NDLR : bien que ce ne soit pas vraiment une épicerie, cela a un rapport avec les produits de la terre) vers la rue ******". J'ai pensé que c'était à une rue de chez moi. Puis, en y réfléchissant, je me suis souvenue que ma voisine m'avait sollicitée pour prendre avec d'autres gens motivés un local à un prix dérisoire, parce que l'affaire valait le coup de se mobiliser. J'en ai fait part à cet homme, ainsi que l'adresse du local. Il m'a répondu, "ta voisine, ce ne serait pas ***** par hasard? j'ai entendu qu'elle souhaitait ouvrir une épicerie juxtaposée à son association en plus, ce serait vraiment approprié!". Et le monde se rétrécissait de jour en jour.
Sur le trajet du retour, mon acolyte musicien me demandait curieux quel était ce local à louer et s'il avait un nom. Ne parvenant plus à me rappeler, je finis par faire un petit crochet devant celui-ci, avant de prendre un temps la clef dans ma porte d'entrée.
"La graine", qu'il s'appelait.
Faut le faire, non?
Peut-être l'occasion de me remettre dans un rythme de vie approximativement normal.
Le weekend était si intense que je m'en suis fait une jolie sciatique et ai complètement oublié tous les rendez-vous que j'avais organisés pour le lundi. Ah bravo.
Mais je suis heureuse quand même.
Quand je me couche. Quand je me lève.
Il y a une sorte de plénitude jouissive à chaque fois que je pose les yeux au plafond et que je réalise qu'ici, c'est mon chez moi, et que je m'y sens bien.
La veille, mon sorcier bienveillant m'avait transféré une petite vidéo sur comment attirer l'homme de ma vie et bon, même si je ne suis pas super fan de l'art et la manière dont c'est dit, le propos quant à lui avait son utilité et ses ressources.
Regardez un peu comme la vie emboite ses petits cubes ensemble.
Je visionne donc cette vidéo qui me dit à peu de choses près qu'on choisit ce qu'on attire en fonction de ce qu'on émet, de notre vision de l'homme et de ce que l'on veut. Ce même soir, je tombe sur la page évènement du festival auquel je participe le lendemain. Dans les commentaires, celui d'un photographe à la verve intrigante. Coup d'oeil sur son profil, il est vraiment très mignon et totalement mon type, et histoire d'en rajouter une couche, son travail est bluffant ainsi que ses expressions folles du visage. Son nom me dit vaguement quelque chose. Je cherche, je cherche. Je finis par me rendre compte qu'il a joué dans le même groupe qu'un bon ami à moi. Je me rappelle aussi ce que cet ami m'avait dit à son sujet : qu'il était obsédé par le sexe et libre dans ses mœurs. L'un n'impliquant pas forcément l'autre, je passe la soirée sur son compte vidéo à m'imaginer tout ce qu'on pourrait faire de ces informations là ensemble, tout en me rappelant que j'ai choisi de faire un jeûne sexuel de 9 mois et que ce dernier est loin d'être terminé. Mais je sais que cet homme sera là demain toute la journée et que j'aurais bien envie de le rencontrer, juste pour voir. (tu parles)
Comment attirer l'homme de ma vie, m'explique Lilou Mace.
Les défauts qu'on leur trouve, les rayer. Et projeter positif.
J'ai pensé : les hommes sont lâches. J'ai corrigé.
Les hommes sont
Je vous avais brièvement évoqué mon penchant astrologique pour les compatibilités synastiques.
Il se trouve que les deux derniers coups de cœur pour lesquels j'avais fait les calculs étaient nés la même date. Deux émois complètement inaccessibles, qui plus est. Or, leur anniversaire commun était le lendemain, jour du festival.
Je ne leur ai pas souhaité. Je n'ai pas non plus mis la main sur le beau gosse d'internet et c'est pourtant pas faute d'avoir essayé. A la place, il y a ce garçon que j'ai vu s'avancer de très loin et qui a marché vers moi. Qui m'a lancé "on ne se connaît pas déjà?" et qui m'a prêté un coin de stand, présenté à ses coéquipier. Il m'a annoncé, "le prochain projet est d'ouvrir une autre épicerie (NDLR : bien que ce ne soit pas vraiment une épicerie, cela a un rapport avec les produits de la terre) vers la rue ******". J'ai pensé que c'était à une rue de chez moi. Puis, en y réfléchissant, je me suis souvenue que ma voisine m'avait sollicitée pour prendre avec d'autres gens motivés un local à un prix dérisoire, parce que l'affaire valait le coup de se mobiliser. J'en ai fait part à cet homme, ainsi que l'adresse du local. Il m'a répondu, "ta voisine, ce ne serait pas ***** par hasard? j'ai entendu qu'elle souhaitait ouvrir une épicerie juxtaposée à son association en plus, ce serait vraiment approprié!". Et le monde se rétrécissait de jour en jour.
Sur le trajet du retour, mon acolyte musicien me demandait curieux quel était ce local à louer et s'il avait un nom. Ne parvenant plus à me rappeler, je finis par faire un petit crochet devant celui-ci, avant de prendre un temps la clef dans ma porte d'entrée.
"La graine", qu'il s'appelait.
Faut le faire, non?
samedi 24 mai 2014
Une belle personne
Je suis encore tombée furtivement amoureuse aujourd'hui.
C'est pas comme si ça m'arrivait quotidiennement depuis que le printemps avait pointé le bout de son nez, n'est-ce pas?
C'est marrant, ça s'est fait de manière assez frontale.
Plusieurs années que mon acolyte musicien me vantait les mérites de cet homme incroyable, formidable, dont les actions sont vraiment estimables et utiles pour tous, qui en plus était un humain au top, comme-ci, comme ça, blablabla. J'avais parlé à mon acolyte de certains projets concernant la Terre qui me tenaient à coeur, il m'avait alors redirigée vers cet homme qui effectuait déjà un travail similaire. J'ai alors dû visionner quelques vidéos de ses interventions et bon, même si ça m'avait fait un petit quelque chose, fondamentalement, je n'y ai pas prêté plus d'attention. D'autres connaissances m'avaient alors fait passer des invitations (je n'avais pourtant rien demandé) pour des conférences auxquelles il participait, je n'y étais pas allée.
C'est là que je me dis, quand même Anne, ne sens-tu pas les rencontres qui se trament depuis un moment et qui attendent, gentiment, que tu te sentes prête? Toutes les mains que l'on te tend afin que tu sortes chaque jour de ton petit nid douillet, de tes habitudes, te balancer dans l'imprévu qui a de la suite dans les idées et qui t'ouvre grand les bras?
Bref.
Il était là, cette après-midi.
Moi j'étais sur scène, lui derrière son stand. Un horaire pourri et complètement bâtard, où il y avait plus de monde dans le staff que dans le public. Puis, comme une fleur, il s'est avancé avec son espèce de sweat enroulé autour de la tête, avec son grand sourire, il s'est appuyé contre les barrières et il m'a regardée. J'étais en train de murmurer "s'il te pl@it viens d@nser" et il n'y avait que lui pour recevoir. Cela a duré une moitié de chanson, puis me rendant compte de l'intrusion publique dans ces sphères de l'intime, j'ai repris mes esprits et le cours de la musique.
A la sortie de concert, il a été le premier à venir nous saluer. Nous nous sommes mutuellement présenté et cela a été direct. Il a commencé par "Mais on ne s'est pas déjà rencontré, en fait?". L'éclat dans le regard. Lui en face de moi, il se passait un truc inaudible qui criait "j'ai envie de te connaitre". Je ne sais pas pourquoi, dès le début de l'échange, je lui ai demandé s'il écrivait des textes. Ça l'a étonné, évidemment. Surtout qu'il avait une trentaine de paroles en stock. Il m'a questionnée "Comment tu as rencontré ton acolyte? Depuis combien de temps tu le connais?". Depuis toujours, puisqu'il m'a vue naître. "C'est un peu comme ton grand frère, alors?". Tiens, j'avais jamais vu ça comme ça.
- Pas vraiment, mais c'est une relation particulière. Tu sais, on est né le même jour lui et moi.
- J'imagine que vous n'êtes pas de la même année...
- Oui, on a ** ans d'écart...
- Et d'ailleurs, quel est le jour?
Alors ça me fait doucement rire, parce que d'habitude c'est moi qui pose cette question. Après je rentre chez moi toute jouasse et je plonge dans les cartes du ciel ainsi que les calculs de compatibilité.
D'accord, c'est une sale manie. Je plaide coupable.
- Pourquoi tu veux savoir? Tu es calé en astrologie?
- Non, c'est juste qu'on en a pas mal parlé hier avec un ami et voilà. Je lui disais que je trouvais ça peut-être plus judicieux, quitte à regarder les cartes du ciel, de se pencher sur celle de notre conception plutôt que celle de notre naissance.
- C'est sûrement aussi significatif, mais la naissance a tout autant son importance, puisque malgré les 9 mois de gestation, il reste une bonne part d'imprévisibilité. C'est probablement nous qui choisissons la date de notre naissance...
Il avait l'air d'acquiescer. En quelques phrases, nous avions compris que notre chemin de réflexion était similaire. Entente silencieuse. Puis il m'a parlé de mes chansons. De la première, qui l'avait particulièrement touché, il m'en a fait une analyse assez détaillée et intérieurement j'étais plutôt heureuse que quelqu'un écoute de la sorte, dès les premières notes. Il m'a dit qu'il aimait ces échanges spontanés avec les gens, les rencontres de la vie, et que j'avais l'air d'être une belle personne.
Ça m'a un peu émue.
A suivre, peut-être...
C'est pas comme si ça m'arrivait quotidiennement depuis que le printemps avait pointé le bout de son nez, n'est-ce pas?
C'est marrant, ça s'est fait de manière assez frontale.
Plusieurs années que mon acolyte musicien me vantait les mérites de cet homme incroyable, formidable, dont les actions sont vraiment estimables et utiles pour tous, qui en plus était un humain au top, comme-ci, comme ça, blablabla. J'avais parlé à mon acolyte de certains projets concernant la Terre qui me tenaient à coeur, il m'avait alors redirigée vers cet homme qui effectuait déjà un travail similaire. J'ai alors dû visionner quelques vidéos de ses interventions et bon, même si ça m'avait fait un petit quelque chose, fondamentalement, je n'y ai pas prêté plus d'attention. D'autres connaissances m'avaient alors fait passer des invitations (je n'avais pourtant rien demandé) pour des conférences auxquelles il participait, je n'y étais pas allée.
C'est là que je me dis, quand même Anne, ne sens-tu pas les rencontres qui se trament depuis un moment et qui attendent, gentiment, que tu te sentes prête? Toutes les mains que l'on te tend afin que tu sortes chaque jour de ton petit nid douillet, de tes habitudes, te balancer dans l'imprévu qui a de la suite dans les idées et qui t'ouvre grand les bras?
Bref.
Il était là, cette après-midi.
Moi j'étais sur scène, lui derrière son stand. Un horaire pourri et complètement bâtard, où il y avait plus de monde dans le staff que dans le public. Puis, comme une fleur, il s'est avancé avec son espèce de sweat enroulé autour de la tête, avec son grand sourire, il s'est appuyé contre les barrières et il m'a regardée. J'étais en train de murmurer "s'il te pl@it viens d@nser" et il n'y avait que lui pour recevoir. Cela a duré une moitié de chanson, puis me rendant compte de l'intrusion publique dans ces sphères de l'intime, j'ai repris mes esprits et le cours de la musique.
A la sortie de concert, il a été le premier à venir nous saluer. Nous nous sommes mutuellement présenté et cela a été direct. Il a commencé par "Mais on ne s'est pas déjà rencontré, en fait?". L'éclat dans le regard. Lui en face de moi, il se passait un truc inaudible qui criait "j'ai envie de te connaitre". Je ne sais pas pourquoi, dès le début de l'échange, je lui ai demandé s'il écrivait des textes. Ça l'a étonné, évidemment. Surtout qu'il avait une trentaine de paroles en stock. Il m'a questionnée "Comment tu as rencontré ton acolyte? Depuis combien de temps tu le connais?". Depuis toujours, puisqu'il m'a vue naître. "C'est un peu comme ton grand frère, alors?". Tiens, j'avais jamais vu ça comme ça.
- Pas vraiment, mais c'est une relation particulière. Tu sais, on est né le même jour lui et moi.
- J'imagine que vous n'êtes pas de la même année...
- Oui, on a ** ans d'écart...
- Et d'ailleurs, quel est le jour?
Alors ça me fait doucement rire, parce que d'habitude c'est moi qui pose cette question. Après je rentre chez moi toute jouasse et je plonge dans les cartes du ciel ainsi que les calculs de compatibilité.
D'accord, c'est une sale manie. Je plaide coupable.
- Pourquoi tu veux savoir? Tu es calé en astrologie?
- Non, c'est juste qu'on en a pas mal parlé hier avec un ami et voilà. Je lui disais que je trouvais ça peut-être plus judicieux, quitte à regarder les cartes du ciel, de se pencher sur celle de notre conception plutôt que celle de notre naissance.
- C'est sûrement aussi significatif, mais la naissance a tout autant son importance, puisque malgré les 9 mois de gestation, il reste une bonne part d'imprévisibilité. C'est probablement nous qui choisissons la date de notre naissance...
Il avait l'air d'acquiescer. En quelques phrases, nous avions compris que notre chemin de réflexion était similaire. Entente silencieuse. Puis il m'a parlé de mes chansons. De la première, qui l'avait particulièrement touché, il m'en a fait une analyse assez détaillée et intérieurement j'étais plutôt heureuse que quelqu'un écoute de la sorte, dès les premières notes. Il m'a dit qu'il aimait ces échanges spontanés avec les gens, les rencontres de la vie, et que j'avais l'air d'être une belle personne.
Ça m'a un peu émue.
A suivre, peut-être...
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