jeudi 20 janvier 2022

Superficialité de l'intime

 Qui es-tu ?
Je pense qu'il faut que j'arrête simplement de me poser la question. On ne peut pas tout comprendre et je suis loin de t'avoir cernée. Deux possibilités parmi tant d'autres : soit tu es bien plus complexe que ce que je n'ose imaginer, soit je m'évertue à trouver un sens caché là où il n'y en a pas. Je n'ai pas l'habitude du simple et avec toi, tout est simple. Et en même temps, c'est impossible de lire en toi. Comment je peux croire au simple que tu proposes s'il n'est pas limpide ? Si tu es opaque, si aucune émotion ne transparait ?

Ça fait des jours que je me casse le crâne.

Je rembobine toutes les situations. Je requestionne toutes les vraisemblances. Je te questionne, toi, mais tu ne donnes aucune réponse. Tu me laisses parler, et tu passes à autre chose. Rien ne t'atteint. Ça coule sur ton être.

Es-tu touché par l'amour ?

Parce que quand je te vois agir à l'extérieur, je t'épouserais bien. Je suis si fan de ta finesse, ton humour, tes effets de surprise.
Mais quand on est juste tous les deux, je me demande. Qui es-tu ?
As-tu besoin de moi ? Finalement, est-ce que ça compte ? Que je sois là ou pas.
Moi ou une autre.
Qu'est-ce qui fait que ?

Qu'est-ce que je pourrais apporter véritablement de plus à ta vie ?
Si tu n'es pas amoureux, qu'as-tu à prendre de moi ?

Je suis décontenancée.
Je ne connais ni tes intentions, ni ce que tu ressens.

Je sais juste que tu fais tout ce que tu peux, pour être là quand il faut. Je sais que tu m'ouvres des portes, que tu me crées des occasions. Je suis peut-être débile, mais pas aveugle. Je vois que tes efforts sont tournés vers moi. Que tu me respectes, que tu prends soin de moi.

Et c'est ce qui me rend perplexe. Parce que malgré la place que tu me fais à tes côtés, y'a pas de chemin qui mène à ton coeur. Y'a pas d'espace, ni de lumière. Y'a pas de serrure ni faille. J'ai pas de prise émotionnelle à laquelle me raccrocher. Vu de l'extérieur, t'es parfait et nos moments, ils sont géniaux. Mais ils gravitent en surface. Dans la superficialité de l'intime. On partage des tâches, pas des instants.

Qu'est-ce qu'on va retenir de nous ? Qu'est-ce qu'il restera, une fois les bonnes blagues balancées, une fois les bons films visionnés et les soirées terminées ? Quand on rangera nos histoires dans des boîtes, qu'est-ce qu'on gardera ? Un regard, un geste, un frisson, une main tendue, un je t'aime, une déclaration, quelque chose qu'on serre fort contre soi...

Dis-moi, de tout ça, qu'est-ce qu'il nous restera à chérir ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Du temps à tuer?