dimanche 16 janvier 2022

Ton mur de pierre

Est-ce que ça y est ?
Est-ce que je suis arrivée au bout de mon rêve étroit ? A la limite de ma bulle mièvre, sur le point d'exploser, ce microcosme fragile rempli de vide qui fut un court instant le fruit de mes fantasmes. D'un avenir pour nous.

Ca y est ? Retour à la case départ, celle qui indiquait qu'on avait un fonctionnement radicalement opposé et des besoins si peu compatibles ?

Dans le fond, je savais qu'on ne pouvait récrire l'histoire.

Je vais néanmoins essayer de t'expliquer, avec mes mots et sans pleurer, ce qui pèse sur mon cœur depuis plus d'un mois.

Je te trouve extraordinaire.

T'es le genre de personne que je pourrais juste observer évoluer en société avec un regard admiratif et curieux. Tu me fascines, m'émerveilles et m'émeus. Au quotidien tu me fais rire, m'intrigues et m'attendris. Quand tu t'endors contre moi, ton crane entre mes doigts, tu le sais pas mais c'est si précieux de te sentir t'apaiser et respirer près de ma poitrine. Je me sens reconnaissante et comblée. Je la trouvais pas dégueu non plus, l'idée de te faire un môme. Bien que tu sois malin comme un renard, tu es plutôt honnête et droit. Respectueux, patient et attentionné. A l'écoute et digne de confiance. Pertinent, si intelligent et ludique, absurde comme j'aime, doux, sexy, hypnotisant, passionnant et j'en perds mes mots parce que tu m'impressionnes un peu.

C'est ce qui me rend triste à faire des insomnies près de toi dans le lit.

Malgré ce qui s'anime en moi et ce qui brille en toi, j'ai cette sensation de m'embraser face à un mur de pierre. Comme s'il m'était impossible de t'atteindre, de te toucher. D'éveiller l'amour dans tes yeux. Je les vois s'allumer quand on délire ensemble, mais je sais bien qu'ils s'éclairent en toutes circonstances, tes yeux. J'en viens à douter qu'il me soit accessible d'être sereine avec toi.

Savoir ce que tu penses et ressens ne m'est pas disponible. J'ai beau creuser, chercher des pistes, j'ai aucune boussole, aucune carte pour m'aider dans ma démarche. Mes questions reçoivent des réponses génériques, mes doutes, un silence expéditif. Je ne sais pas à quoi me raccrocher pour te comprendre.
Ça ne ressemble en rien à un début de relation enflammé. Ça ressemble à une attirance qui s'éteint.
Tu ne me parles pas, ne m'a jamais dit que j'étais belle ni même que je te plaisais, la tendresse ne se transforme pas en désir et tu n'es pas capable toi-même de comprendre pourquoi tu es avec moi.

Si je n'ai ni les mots, ni la raison, ni le désir, ni les regards pour attraper la couleur de ton émoi, comment veux-tu que je laisse mon cœur s'exprimer sans angoisse ? Je te jure que j'essaie de t'atteindre. Parfois, j'ai l'impression de me débattre, de m'agiter sous tes yeux qui ne fixent pas ma direction et c'est très perturbant. Est-ce que je me noie ?

Est-ce que tu comprends que c'est trop dur pour moi ?
Ton être de marbre, c'est trop dur. Et quand je m'approche, je me fais mal.

Je sais que c'est tôt un mois.
Je sais que j'avais dit que je prendrais mon temps.
Mais dans toutes mes projections, à la fin, c'est moi qui souffre.

J'arrive pas à te faire comprendre à quel point je te kiffe et à quel point ça m'inquiète dans le contexte actuel. Tu me donnes tellement et tu me donnes rien à la fois. C'est si déroutant. Qui es-tu ? Pourquoi l'émotion ne suit pas ? Qu'est-ce que je dois faire ? On se fréquente depuis quinze ans et en fait, je ne te connais pas. Tu ne m'as jamais permis d'entrer, n'est-ce pas ?

Je toque à ta porte.

S'il te plait. Ne me laisse pas comme une connasse moisir sur le pallier. Je ne suis pas un robot. Je ne pourrais pas étouffer mes sentiments éternellement. J'arrive pas à être comme toi, prudente, modérée, concentrée sur d'autres choses. Tout ce désir, toute cette tendresse qui m'habitent, si je les garde trop longtemps en moi, ils vont pourrir et nécroser. Devenir toxiques pour moi. Tout cet amour que tu laisses sur mes bras, deviendra mes boulets. S'il te plait. Quand je le tends vers toi. Prends-le. Me laisse pas avec ça. Me laisse pas.

Me laisse pas te quitter.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Du temps à tuer?