lundi 14 mars 2022

Mutisme Sélectif

C'est quand j'ai découvert sous le papier d'emballage ce que tu avais choisi pour moi que j'ai compris un peu que tout ça n'était pas si vain. Tu avais écouté les conversations et même, tu les avais retenues. Tu avais gardé les petits détails anodins alors que je pensais que tu étais du genre à ne garder que l'essentiel. C'était si subtil et personnel, un cadeau si tendre que ça m'a frappée à la gueule que c'était comme ça que tu témoignais l'amour.

Et comment ne pas t'aimer en retour ?

Fait chier, t'entends ? Tu es vraiment trop cute, c'est un cycle infernal.
Faudrait que je t'exorcise.
Mais t'as pas la tronche habituelle du truc néfaste qu'il faut chasser de sa vie. Toi t'es juste.... Pas pareil. T'es juste, pas comme moi. On parle chacun un autre langage. Mais ça veut pas dire qu'on s'aime pas, je crois.
Enfin, je sais pas toi. Mais moi, ça veut pas dire que je t'aime pas. Je le ressens parce que quand je te vois vivre, je ne peux pas m'empêcher de te regarder. C'est étrange. Ton coeur, je l'aime comme mon enfant. Je veux chérir la plus petite part de ton être parce que je te sens chancelant, bloqué dans ta propre prison comme si on ne t'avait pas expliqué que tu pouvais juste sortir, je te sens, minuscule et à l'étroit, te dépatouiller comme tu peux avec ce que tu as. Je te sens plein de respect et de bonnes intentions, te réjouir tellement des petites choses, comme s'il n'y avait que celles là. Le reste, les trucs trop grands, c'est trop pour toi. C'est trop imposant, trop lourd, trop signifiant. Et toi, dans ta toute petite cage, tu te fais vite écraser par ce qui prend de la place.

Tu sais, depuis je réfléchis à comment rendre mon amour plus léger. Même si ça veut dire renoncer à t'aimer, ou renoncer à te le dire. Parce que, j'arrive plus à voir autre chose quand je te regarde, qu'un être fragile et pas à sa place. D'une certaine manière, le monde est probablement injuste avec le genre de personne que tu es. Et on ne se comprendra sans doute jamais. Je le sais. J'aurais beau tous les jours te déclarer le feu que t'embrases en moi, je ne te toucherai pas avec des images. Je ne te toucherai pas avec mes mots. Je ne sais même pas comment te toucher.

J'ai tellement cherché ces derniers mois, je t'assure. Toutes les façons, toutes les manières. Trouver un chemin commun pour exprimer nos émotions ensemble. J'ai même creusé des sentiers qui n'existaient pas avant toi, parce qu'on aurait très bien pu inventer les propres modalités de notre histoire. Je me suis tapée la tête contre les murs parce que je refusais de croire qu'il n'y avait pas de route possible entre toi et moi mais c'était pas ça. C'était juste que t'avais rien à exprimer.

Et c'est pas ta faute.
C'est bon j'ai compris.
C'est pas ta faute.
C'est juste que tu peux pas.

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Du temps à tuer?