samedi 10 novembre 2018

Tu es le vent

C'était couru d'avance que découper ces bouts de papier me ferait quelque chose.
J'ai appelé Wind.

Je l'ai supplié de me mettre un vent.

C'est marrant les coïncidences de nom, non?
Tu es le vent.

Je t'ai dit, s'il te plait, cesse les arguments circonstanciels.
Car j'ai eu beau me répéter que tu avais une copine et que les sentiments ne font pas bon ménage avec le travail, mon cœur a besoin d'un rejet personnel.

C'était fou.
J'appelais pour mettre les choses à plat. Pour te donner l'opportunité d'être franc avec moi. Pour ne plus cacher la séduction derrière des non-dits et s'offrir la possibilité de repartir sur des bases saines.
Mais j'ai toujours pas compris en fait et quand j'ai raccroché, je t'ai trouvé encore plus adorable.

J'ai pourtant insisté lourdement. S'il te plait, mets moi un vent Wind. 
- J'ai besoin d'entendre que je te ne plais pas.
- Eh bien, tu n'es pas mon type de fille.
- Génial, quoi d'autre?
- Je sais pas, je vais pas mentir non plus. Je suis un gentil, je peux pas...

J'ai bien entendu que tu n'avais jamais rencontré de fille comme moi auparavant. C'est ce que tu as dit, mot pour mot. Pour rajouter que c'était une rencontre professionnelle incroyable. J'ai compris que tu m'as tout de suite vu comme un potentiel, que c'est ce qui t'a stimulé et ce sur quoi tu t'es focalisé.

Je l'avais entendu mais ensuite t'enchaînes avec des lapsus de merde. Et qui écouter, ton inconscient ou ta conscience?

Quand tu me dis "Anne, j'ai une copine. Entre nous c'est impossible pour l'inst….enfin...tout court" tu gâches tout. Tous mes efforts pour tuer mon espoir. Pourquoi tu lâches un "pour l'instant" que je dois moi-même te faire corriger? Quand tu me dis "comme ça ça nous permettra d'être proches….pardon, un futur proche, ça nous permettra dans un futur proche de…" je me demande comment tu peux confondre deux choses si lointaines dans la syntaxe. Tu veux me torturer, c'est ça? Tu veux me montrer qu'à l'intérieur, ton message n'est pas le même?

Tu fais chier.
Il n'était pas unidirectionnel du tout ce vent.
C'était un mistral. Ca partait dans tous les sens. Et je ne savais plus quoi penser.

Je t'ai appelé pour y voir plus clair et casser mes illusions.
Et alors que tu me disais que toi et moi c'était impossible, j'ai réussi à me construire de nouveaux films. Et quand je t'ai avoué que je t'ai aimé avant même que l'on se rencontre tu m'as répondu qu'il n'y avait pas de hasard.

Alors je t'ai fait promettre de ne plus me toucher. De ne plus être si tactile avec moi, au moins le temps que je m'en remette. Tu vois, ça me crève un peu le cœur mais j'essaie d'y mettre du mien pour dénouer les liens.

Je veux qu'on soit heureux.
Je veux qu'on fasse de jolies choses de nos substantifiques moelles. 

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Du temps à tuer?