jeudi 13 avril 2017

Du temps à vivre

Ca fait longtemps que je n'ai pas écrit.
En réalité, j'ai écrit, mais ayant peur d'être lue par un proche, je n'ai pas osé poster ici ni fixer les phrases sur le papier.
Au fur et à mesure, cette crainte en prétexte, mes mots se sont délassés et j'ai peu à peu abandonné l'acte d'écrire.





Ca fait quelques fois qu'on m'en parle.
"Tu devrais verbaliser tes maux quelque part."

Verbaliser mes maux, j'ai fait ça toute ma vie sur la toile anonyme.

Il est vrai que depuis quelques temps, j'avais perdu l'habitude du geste. Je m'étais dit que je changeais peut-être. Que j'avais trouvé d'autres manières d'exorciser. Que de toutes façons, c'était figer des pensées et envies qui n'étaient qu'en transit et peut-être détourner le cours d'une transformation, d'une réflexion. Qui perd alors en profondeur, en vérité.

En dehors, je ne parlais pas vraiment de mes problèmes.
Parce qu'après tout, ils existaient moins comme ça.
J'en causais quelques fois auprès de gens réfléchis qui me donnaient un coup de boost ou un coup de pied au cul, selon. Et ça suffisait.

De toute façon, je n'avais pas de temps à accorder à la rédaction introspective.
Je devais rédiger d'autres aventures.
Que je ne rédigeais pas.
Parce que bon.

J'avais une vie mouvementée.

Et une situation pourrie.

C'était peut-être trop dur à expliquer aux autres. Trop dur à voir soi-même.
A justifier.

Si j'en suis venue à penser me justifier, c'est que j'avais perdu en liberté sur ces pages au fil des années.

J'ai pensé redevenir anonyme.

Anne Onyme.

Mais du temps à vivre, ça me parle.

Du temps à vivre, j'en ai.

Je ne veux pas tout laisser tomber...

3 commentaires:

  1. Oh tiens, tu eus repris ton écriture ici le jour de mon anniversaire. Sourire.

    RépondreSupprimer
  2. Je suis heureux que tu te sois remise à écrire.

    Tes mots portent ta profondeur et ta présence.
    On ne se connaît pas mais ils sont comme des amis anonymes que l'on aime retrouver au hasard de l'existence.

    Ils riment avec ta vie et en cela, ils sont poésie.
    Merci de nous les faire partager de nouveau.

    Bon séjour aux states
    Serge

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Serge, ça me touche.
      J'aime aussi retrouver les tiens, ils m'apportent réconfort et paix. La dernière fois que je suis remontée à Lille j'ai pensé à toi et t'ai envoyé un message pour qu'on se voie, mais il m'a été retourné, probablement jamais parvenu au destinataire. Je n'ai pas voulu forcer les choses, c'était probablement mieux comme ça.

      Supprimer

Du temps à tuer?