mercredi 19 novembre 2014

Il est beaucoup trop tard pour être philosophe

Tu me manques.

Je me réécoute ton vieux message sur mon répondeur en me marrant comme une débile quand tu prends ton accent du sud à peine exagéré pour déclarer "salut, c'est la bichounette! la bichounette des quartiers qui appelle sa panthérounette!".

Tu me manques. Tes fous-rires solitaires me manquent. Ils sont contagieux. J'ai terriblement envie de te regarder sur le lit te plier en deux, la crampe du sourire. Tu me manques. Nos combats de tétons me manquent. Tels des gamins, se donner des défis bizarres à relever. C'est un peu comme si c'était ta première histoire, n'est-ce pas? Comme si tu découvrais ce qu'était l'amour à deux, partager, s'ouvrir sans honte, sans débat. Tout ça. T'es un peu mon renard à apprivoiser à moi. Cela prend du temps, pour te découvrir. T'effeuiller au fur et à mesure. Doucement, passer le savon sur ta peau. Effarouché. Et le fait de savoir que ce simple geste là dans ta vie, tu ne l'as accordé que très peu de fois, ça le rend précieux. Ça rend tout précieux. Chaque étape anodine de franchie, un véritable trésor à mes yeux.

Tu sais, j'ai mon coeur qui vadrouille un peu partout à la fois, et j'ai pas les yeux dans la poche pour autant. Mais je crois que tu le sais. Je crois que tu vois les serrages de bras à la fin des concerts, et que ça te va bien comme ça. Après tout, tu la vis toi aussi, la place de tous les regards. Tu la connais. Elle et ce qu'elle implique, ce qu'elle remue en les autres. Moi j'ai confiance en toi. Mais c'est pas difficile, t'es du genre admirable alors. J'ai confiance en toi pour ce qui est de moi. J'ai confiance en ce que tu peux m'apporter. Me transmettre. J'ai confiance en l'amour, le respect, la vertu que tu me portes. J'ai confiance en mes faiblesses parce que je te les communique. Je te les offre. Sans m’apitoyer, ni me conforter dans mes erreurs. Juste, ensemble, se donner le courage d'être ce que l'on est, tout en continuant nos efforts pour évoluer vers d'autres choses.

En ce moment, je lis, écoute, regarde pas mal d'informations sur divers courants de pensées et leurs dérives. Aussi éloignés soient-ils.
Je me dis qu'on dit tous la même idée avec des mots différents.
Qu'on va tous au même endroit sur des routes variées.
Je me dis que le monde n'est pas si incohérent, que le reflet de la société non plus, vis à vis du reste.
Je me dis qu'on a souvent ce que l'on veut, mais qu'on ne désire pas forcément les bonnes choses de la vie.

Toi, je t'ai souhaité. Lorsque j'ai écrit sur le petit papier "les hommes sont courageux".
Lorsque j'ai désiré très fort "je veux prendre le temps".
Tu étais la formulation de mon vœu.

Alors au fond, même si c'est difficile à admettre pour moi, ça ne regarde personne.
Parce que c'est au fond, justement.
Bien là. Dans l'intimité de chacun.


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