vendredi 25 septembre 2015

Lucky star

Je t'aime.

Les jours où je passe devant chez toi, ce chez toi vide qui attend ton retour depuis deux mois, je prends tes clefs, je m'immisce. Ces jours là, je nettoie. Je nettoie ton intérieur.

Et plus je frotte, plus je t'aime.

C'est comme ça.
C'est mon amour que je fais briller.
Pièce par pièce, j'aspire la poussière accumulée.
Je reviens avec des cadeaux, que je dissimule dans chaque recoin de ton appartement. Je me dis, comme ça quand tu rentreras, ce sera chaleureux. Ce sera comme tu avais envie que ce soit, sans jamais avoir eu le courage de t'y coller. Ce sera un environnement amical pour travailler, t'épanouir, te sentir accueilli. Chez toi, véritablement.

Je ne serai pas là, bien sur.
Moi je veille en silence.
Derrière, invisible.

Parce que je t'ai dit de ne pas m'appeler.
Parce que toi et moi et les amours d'été, c'est terminé.
Qu'il faut passer à autre chose.
Qu'il faut cesser de se détruire inutilement.

Alors je nettoie chez toi.
Je t'aime dans mon ménage.
Je t'aime partout, dans chaque carreau de carrelage.
Je t'aime entier quand t'es pas là.

C'est encore le mieux que j'ai trouvé pour ne pas nous faire souffrir.

Je veux continuer à nourrir mon sentiment. A l'entretenir et le voir grandir avec le temps.
Mais pour ça, il a fallu tailler.
Ça se cassait trop la gueule.

M'en veux pas, Lucky.
Je préfère t'aimer de loin.
Parce que tu verrais, quand on s'acharne pas à s'enfoncer le couteau dans la plaie, dans mon cœur...

...tu verrais comme tu brilles...






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